ZNIEFF 730010269
Terrasses de Picorel et de la Gardette

(n° régional : Z2PZ0466)

Commentaires généraux

La ZNIEFF s’étend en rive droite de l’Ariège entre Cintegabelle et Auterive. Elle se situe au cœur de deux secteurs très cultivés, dans une zone de transition qui marque la fin des coteaux du Lauragais et le début de la plaine de l’Ariège. La pente abrupte et la perte de sol sur ce territoire empêchent son exploitation, ce qui permet la préservation de certains de ses habitats et espèces. Au pied des falaises, les berges de l’Ariège représentent également des milieux parfois bien préservés. Ainsi, une ripisylve constituée de boisement de frênes et d’aulnes à hautes herbes reste encore bien représentée au sein de la zone. Ces cortèges typiques de zones inondables sont en grande partie altérés voire complètement remplacés par des plantations de peupliers. Ainsi, la présence de ces habitats de plus en plus rares confère à la zone un intérêt notable en termes de fonctionnalité (rôles joués par la végétation et les milieux liés aux zones humides, à plus forte raison en zone fortement agricole). Sur la rive droite de la rivière, l’Ariège a creusé les coteaux du Lauragais, formant des falaises de terre bien exposées (sud - sud-ouest). Ces secteurs subissant un fort ensoleillement et une perte de sol régulière conditionnent la présence d’une flore et d’une faune à fortes affinités méridionales voire méditerranéennes. Ces habitats xériques à végétation rase et en forte pente sont tout à fait favorables à la présence du Lézard hispanique (Podarcis liolepsis cebennensis). Ces populations relativement réduites sont fortement isolées, mais semblent bien se maintenir. L’espèce n’est présente en Midi-Pyrénées que sur la frange est de la région, et les noyaux connus en Haute-Garonne sont très rares et non connectés à ceux connus en Ariège. De fait, outre l’enjeu de préservation régionale de cette espèce, l’enjeu local est également très fort. Ces mêmes secteurs offrent également une forte attractivité pour le Grand-duc d’Europe. Ce rapace, grâce à des mesures de protection totale aux échelles européenne et nationale, bénéficie d’une dynamique positive favorisant l’installation de couples sur de nouveaux secteurs, notamment hors de zones strictement rupestres où il est classiquement plus attendu. Ces petites falaises sont donc utilisées par l’espèce pour la nidification. La proximité immédiate de la rivière et de champs constitue un facteur qui augmente l’attractivité du site en offrant au Grand-duc des zones de chasse contiguës à sa zone de reproduction. Sédentaire, l’espèce réoccupe généralement d’année en année la même aire. Toutefois, l’instabilité du milieu peut conduire au déplacement de l’aire sur une zone proche plus favorable. Comme de nombreux grands rapaces, il requiert une zone de quiétude relativement importante garantissant son maintien et le bon déroulement de la reproduction. Les couples présents sur la vallée de l’Ariège sont irrégulièrement distribués au gré des zones favorables à leur installation jusqu’à la limite nord constituée par la plaine toulousaine. Ces populations, bien que stables, demeurent toutefois très sensibles à des dérangements divers tels que les activités de loisirs (loisirs motorisés, aéromodélisme) souvent pratiqués sur ces mêmes secteurs. L’espèce est également sensible à la présence de fils électriques (cas d’impact et d’électrocutions) qui peuvent traverser sa zone de chasse. L’attractivité et le « prestige » de l’espèce (fauconniers, photographes, ornithologues) sont également des facteurs de dérangements intentionnels ou non à prendre en compte.

Commentaires sur la délimitation

La zone comprend l’ensemble de petites falaises de terre dominant l’Ariège en rive droite, entre Cintegabelle et Auterive. Elles correspondent notamment à l’habitat du Grand-duc d’Europe et du Lézard hispanique. Localement, au pied des falaises, elle intègre aussi des cordons de ripisylves (dont la plus grande partie est cependant intégrée à la znieff consacrée à l’Ariège).