ZNIEFF 730010291
Serres de Pech Tondut et de Doumary

(n° régional : Z1PZ0368)

Commentaires généraux

Il s’agit d’un secteur de plateau et de coteaux ravinés (serres) formés de calcaires lacustres et de marnes d’âge oligocène à miocène en grande partie occupés par des landes calcicoles à Genévrier (Juniperus communis) mêlé de Genêts cendré (Genista cinerea), et par des pelouses sèches de divers types (mésobromaies et brachypodiaies, seslériaies mésophiles, pelouses xérophiles à tonalité méditerranéenne se situant à la charnière Xerobromion/Aphyllanthion), et comprenant également des cultures herbacées et des bois de chênes pubescents. On note également la présence disséminée de truffières et de plantations de conifères et de peupliers. Quelques sources et prairies naturelles mésophiles à mésohygrophiles, relictuelles, existent dans les combes.

Ce site présente en premier lieu un grand intérêt floristique avec 23 espèces patrimoniales. La flore orchidéenne y est diversifiée, dont les peu communes Épipactis à petites feuilles (Epipactis microphylla, forestière) et Orchis des Charentes (Dactylorhiza elata subsp. sesquipedalis, mésohygrophile en régression dans ce secteur). À noter également la présence d’une autre plante mésohygrophile en voie de raréfaction, la Fritillaire pintade (Fritillaria meleagris), et du très hygrophile Scirpe à une écaille (Eleocharis uniglumis), espèce protégée en Midi-Pyrénées. Les serres portent la franco-ibérique Sabline des chaumes (Arenaria controversa, protégée en France), et en abondance le Genêt cendré (Genista cinerea) et la Globulaire commune (Globularia vulgaris), méditerranéennes localisées à ce secteur en Midi-Pyrénées. On y trouve aussi en abondance la méditerranéenne Aphyllanthe de Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis), fortement localisée sur le département du Lot, ainsi que de nombreuses autres espèces méridionales de pelouses sèches à distribution plus ou moins restreinte au niveau départemental ou régional, certaines en limite d’aire sur le Quercy : Armoise blanche (Artemisis alba), Genêt d’Espagne (Genista hispanica subsp. hispanica), Marguerite à feuilles de graminée (Leucanthemum graminifolium, endémique française), Narcisse à feuilles de jonc (Narcissus assoanus), Sainfoin couché (Onobrychis supina) et Scorsonère hirsute (Scorzonera hirsuta). Sont également présents les méditerranéo-montagnards Anthyllide des montagnes (Anthyllis montana), espèce très localisée dans le département, et Raisin d’ours (Arctostaphylos uva-ursi subsp. crassifolius), ce dernier étant ici dans son unique station lotoise actuellement connue. Enfin, la flore messicole comprend deux espèces très rares protégées en France : le Pied d’alouette de Bresse (Delphinium verdunense) et la Nigelle de France (Nigella gallica).

L’avifaune nicheuse de ce site est également remarquable. Elle comprend notamment des passereaux de milieux ouverts à distribution restreinte et/ou en régression en France et correspondant essentiellement au cortège dit d’agrosystèmes : Pipit rousseline, Moineau soulcie, Bruant ortolan, Pie-grièche à tête rousse, Alouette lulu. On observe également sur ce site la Huppe fasciée, la Chevêche d’Athéna, le Petit-Duc scops et le discret Torcol fourmilier. Ces quatre espèces affectionnent les zones bocagères composées de vieux arbres riches en cavités. Aussi, on peut observer la Tourterelle des bois (Streptopelia turtur) et le Hibou des marais (Asio flammeus). Enfin, l’intérêt entomologique est également élevé : lépidoptérofaune diversifiée (61 espèces de papillons de jour recensées) comptant en particulier le protégé Azuré du serpolet (Maculinea arion), et orthoptérofaune riche comme l’Œdipode rouge (Oedipoda germanica) et le Criquet des garrigues (Omocestus raymondi).

Commentaires sur la délimitation

Le zonage s’appuie sur la distribution des milieux arborés, landes, pelouses sèches, prairies et parcelles cultivées d’intérêt significatif. Ses limites correspondent au passage à des zones d’habitat humain ou largement cultivés au nord et à l’ouest, à la présence de la zone d’activité du Sycala et d’une voie rapide à l’est, et à celle du secteur boisé des Combettes, qui ne paraît pas présenter d’intérêt floristique ni faunistique particulièrement remarquable, au sud.