Ce site est un ensemble de combes et de pechs formés de marno-calcaires jurassiques. Il est en grande partie occupé par de la chênaie pubescente subméditerranéenne, par des pelouses calcicoles vivaces (mésobromaies, pelouses xérophiles à tonalité méditerranéenne du Staehelino dubiae-Teucrietum chamaedryos) et par des landes calcicoles (formations végétales surtout dominées par le Genévrier commun [Juniperus communis], ou plus rarement ici par le Buis [Buxus sp.]). Des garrigues supra-méditerranéenne composées de Genêt cendré (Genista cinerea), espèce en limite d’aire dans le Quercy, sont ponctuellement présentes sur le site. Enfin, quelques prairies humides bordent également le ruisseau du Quercy ; certaines relèvent d’ailleurs du Molinion caerulae, formation végétale calcaire rare dans le Lot, dominée par la Molinie.
Les pelouses calcicoles et leurs ourlets possèdent un grand intérêt floristique. En effet, plusieurs espèces méridionales d’intérêt patrimonial ont été recensées dans ces habitats. Elles sont pour la plupart en limite d’aire dans le Quercy : le Narcisse à feuilles de jonc (Narcissus assoanus), l’Armoise blanche (Artemisia alba), la Lavande à larges feuilles (Lavandula latifolia), le Laser de France (Laserpitium gallicum), l’Épiaire d’Héraclée (Stachys heraclea), la rarissime Trigonelle armée (Trigonella gladiata), l’Hysope officinale (Hyssopus officinalis), la Crupine commune (Crupina vulgaris, thérophyte remarquable), la Gesse à feuilles fines (Lathyrus setifolius, non revue depuis 1974), la Catananche bleue (Catananche caerulea), la Globulaire commune (Globularia vulgaris), la Leuzée conifère (Leuzea conifera), le Lin d’Autriche (Linum austriacum subsp. collinum), la Scorsonère hirsute (Scorzonera hirsuta), et la Scorsonère d’Espagne (Scorzonera hispanica subsp. glastifolia). Ces habitats sont réputés pour être riches en orchidées. C’est ainsi que l’on peut observer ici l’Ophrys occidental (Ophrys arachnitiformis subsp. occidentalis) ou encore l’Ophrys sillonné (Ophrys sulcata). Présence aussi de l’Échinops à tête ronde (Echinops sphaerocephalus) dans une friche calcaire. Deux plantes sont protégées au niveau national : la Marguerite de la Saint-Michel (Aster amellus), qui est abondante sur le site, et la Sabline des chaumes (Arenaria controversa), espèce endémique franco-ibérique.
Les milieux calcaires ouverts et semi-ouverts sont propices à de nombreux insectes. Les orthoptères sont d’ailleurs bien représentés sur ce site avec notamment l’Œdipode germanique (Oedipoda germanica germanica), le Barbitiste des Pyrénées (Isophia pyrenea), la Decticelle des friches (Pholidoptera femorata) ainsi que la rarissime Magicienne dentelée (Saga pedo). Cette dernière est la seule espèce d’orthoptère protégée présente en Midi-Pyrénées, et se reproduit par parthénogénèse (seules des femelles sont connues en France). Cette sauterelle méditerranéenne est en limite d’aire dans le Lot. Des individus de Damier de la succise (Euphydryas aurinia), papillon protégé en France, ont été observés sur pelouse calcicole où est présente la Scabieuse colombaire (Scabiosa columbaria), sa plante hôte en milieu sec. Des chenilles de cette espèce ont aussi été vues sur du Chèvrefeuille, une première ! Le Damier de la succise est plus connu dans le Lot en prairie humide comme dans celles du ruisseau du Quercy, sur de la Succise des prés, sa plante hôte. L’Origan, espèce floristique plutôt d’ourlet, est bien présente sur le site, ce qui est propice à l’Azuré du serpolet (Maculinea arion), papillon protégé dans le Lot. Le Lézard ocellé, notre plus grand lézard (40 à 60 cm, queue comprise), protégé en France, est aussi ponctuellement présent sur les zones de pelouses et landes calcicoles assez ouvertes. Espèce méditerranéenne, elle est relativement rare et vulnérable, car menacée par la fermeture des milieux et par la fragmentation de ses populations. Quelques fruticées (formations végétales constituées par des arbustes et des arbrisseaux) localisées sur les versants sud de ce site sont principalement composées d’espèces méditerranéennes, naturalisées ou non, dont certaines sont d’intérêt patrimonial, car localisées dans le Lot ou en Midi-Pyrénées, le plus souvent en limite d’aire dans le Quercy : le Pistachier térébinthe (Pistacia terebinthus), le Chêne vert (Quercus ilex), l’Arbousier (Arbutus unedo), le Jasmin arbrisseau (Jasminum fruticans), le Sumac des corroyeurs (Rhus coriaria), la Coronille glauque (Coronilla valentina subsp. glauca), le Frêne à fleurs (Fraxinus ornus), l’Arbre à perruque (Cotinus coggygria), le Viorne-tin (Viburnum tinus), le Nerprun des rochers (Rhamnus saxatilis) ou bien encore l’Arbre de Judée (Cercis siliquastrum). Les prairies humides du ruisseau du Quercy abritent des plantes mésohygrophiles à hygrophiles en régression et plus ou moins fortement localisées au niveau départemental ou régional : l’Orchis des Charentes (Dactylorhiza elata subsp. sesquipedalis), le Narcisse des poètes (Narcissus poeticus), la Laîche tomenteuse (Carex tomentosa), la Fritillaire pintade (Fritillaria meleagris), la Grande Pimprenelle (Sanguisorba officinalis), l’Euphorbe poilue (Euphorbia villosa) et le Cirse tubéreux (Cirsium tuberosum).
Les milieux divers et variés de ce site accueillent un grand nombre d’espèces faunistiques dont quelques méditerranéennes, en limite d’aire dans le Lot, comme le Criquet des garrigues (Omocestus raymondi raymondi), la Magicienne dentelée (Saga pedo), la Grande Coronide (Satyrus ferula, papillon), le Graphosome ponctué (Graphosoma semipunctatum, punaise) ou le Phasme espagnol (Leptynia hispanica). Cette dernière est rarissime dans le Lot. Le Phasme gaulois (Clonopsis gallica gallica) peut aussi être observé sur cette ZNIEFF. Le Charançon des racines du Laser (Liparus dirus) est un coléoptère seulement connu du Sud-Est de la France, des Pyrénées, du Massif central et de ce site dans le Lot. Sa présence ici, sur le Laser de France, est donc remarquable. Des individus de cette espèce ont également été observés sur l’Herbe aux cerfs (Cervaria ravini) en phase d’accouplement, ce qui est une nouveauté concernant sa plante hôte. Présence notable de deux libellules protégées en France : la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii) et la Cordulie splendide (Macromia splendens). Ce site est une zone d’alimentation et de maturation sexuelle pour ces espèces qui se reproduisent dans la rivière Lot. Au niveau des oiseaux nicheurs, ce site revêt une importance notable. En effet, plusieurs rapaces forestiers à effectif national faible nichent ici, ainsi que plusieurs espèces remarquables de passereaux liées aux landes, aux milieux ouverts secs et plus largement aux infrastructures agro-écologiques (Pipit rousseline, Pie-grièche écorcheur, Huppe fasciée, Alouette lulu, Tourterelle des bois, Fauvette passerinette, cette dernière en limite d’aire sur le Lot).
Ce site est également remarquable au niveau mycologique ; en effet, 5 espèces déterminantes ont d’ores et déjà été recensées dont trois espèces méditerranéennes indépendantes du Chêne vert : le Polypore nid d’abeille (Scenidium nitidum), le Lactaire des chênes verts (Lactarius atlanticus) et Hexagonia nitida. La carrière de Faxoni a été insérée dans l’ancien zonage de cette ZNIEFF, car y vit une avifaune rupestre remarquable. Le Criquet aigue-marine (Sphingonotus caerulans), espèce notable d’orthoptère pionnière, xérophile et thermophile, ainsi que la Coronelle girondine, petite couleuvre protégée en France, fréquentent aussi cet endroit.
De par la présence de nombreux milieux naturels et d’espèces patrimoniales, ce site mérite amplement sa désignation en ZNIEFF, en jouant notamment un rôle majeur dans la préservation de plusieurs espèces et habitats rares à extrêmement rares localement, au niveau régional ou national. Une labellisation en espace naturel sensible d’une partie de ce site devrait pallier quelques-uns des problèmes menaçant ce site.
Grand site traversé en son centre (Fonrodenque) par la D6 et qui comprend un ensemble de combes et de pechs, en évitant au mieux les zones artificialisées. Au nord de la D6, le zonage est globalement inclus entre les lieux-dits (du nord-ouest au nord-est, puis du sud-est à l’ouest) « Cabessut », « Begoux », « Cavaniès », la vallée du Tréboulou, « les Ramonets », « Saint-Cirice », « Fonrodenque » et « Saint-George ». Le zonage sud comprend, quant à lui, les mêmes milieux que ceux du nord. Sont intégrées en plus les prairies inondables du lit majeur des ruisseaux de Lacoste, du Quercy et de leurs affluents. Les routes (N20, D6, D47) ainsi que les secteurs anthropisés marquent les limites physiques du secteur sud entre les lieux-dits (du nord au sud et de l’ouest à l’est) « combe de Saint-Julien », « combe de Minuit », « Belle Croix », « roc de la Gasse », « pech de Colliaus », « bois de Bellecours », « pech de Bellecours », « pech de Fumat », « pech des Cazals », « Baillourguel », « Courpou de la Marchande » et « Fonrodenque ». Un décrochement traverse la N20 pour intégrer le pech de Martinet et la carrière de Faxoni.