C’est une zone karstique très majoritairement forestière située à l’extrême nord de la commune d’Aujols, dans la partie nord-ouest du causse de Limogne. Outre les igues d’Aujols, elle comprend une série de pechs à dominante boisée dont les versants laissent apparaître par endroits des zones plus ouvertes occupées par des pelouses sèches et des landes calcaires.
L’un des intérêts botaniques est la présence de formations arbustives dominées par le Genêt cendré (Genista cinerea), espèce méditerranéenne en limite d’aire dans le Lot et qui possède sur le site une de ses stations les plus septentrionales. Ces formations constituent un type de lande particulier, d’affinité méditerranéenne, qui ne se trouve au niveau régional que dans le sud du Lot et le nord du Tarn-et-Garonne. Présents de façon disséminée, les habitats de pelouses sèches n’occupent qu’une faible surface. Les pelouses calciphiles à annuelles méditerranéo-atlantiques (alliance phytosociologique du Thero-Brachypodion) sont très ponctuelles, et l’essentiel des pelouses sont des formations vivaces mésophiles (moyennement sèches) relevant du Mesobromion du Quercy ainsi que des formations vivaces xérophiles (très sèches) qui se rattachent au Xerobromion du Quercy, plus précisément à l’association du Staehelino dubiae-Teucrietum chamaedryos. Ces dernières hébergent diverses plantes méridionales remarquables comme l’Armoise blanche (Artemisia alba), la Leuzée conifère (Leuzea conifera) et le Narcisse à feuilles de jonc (Narcissus assoanus). La flore compte aussi 2 espèces d’intérêt patrimonial localement liées à la chênaie pubescente : l’Épipactis à petites feuilles (Epipactis microphylla), orchidée peu commune recensée à la fin des années 1980 et probablement toujours présente aujourd’hui, et la Fétuque brunâtre (Festuca paniculata subsp. spadicea), graminée méditerranéo-montagnarde rare à aussi basse altitude (200 m). Enfin, les pentes abruptes des igues en exposition fraîche hébergent ponctuellement une formation boisée à Frêne élevé et Tilleul à grandes feuilles, qui relève de la catégorie des forêts dites de ravin. Ce type forestier est bien distinct des chênaies pubescentes qui dominent sur les causses environnants, et contribue à la diversité botanique du site.
L’intérêt ornithologique est d’abord lié à la présence du Circaète Jean-le-Blanc, grand rapace consommateur de serpents, qui se reproduit localement depuis de nombreuses années. La tranquillité de la partie boisée du site est un enjeu fort pour la préservation de cette espèce sensible au dérangement. Le Faucon pèlerin fréquente quant à lui les parois rocheuses des igues, où il ne niche que de façon occasionnelle en raison des fréquents dérangements dus à l’homme. Hormis l’Œdipode rouge (Oedipoda germanica germanica), criquet assez localisé dans la région et ponctuellement présent sur la zone à la faveur de quelques zones caillouteuses nues, aucun invertébré remarquable n’a été signalé à ce jour sur le site. Des prospections ciblées permettraient probablement de recenser d’autres invertébrés d’intérêt patrimonial.
Le secteur des igues d’Aujols propose un paysage relativement spectaculaire (gouffre d’effondrement), à l’origine d’une fréquentation humaine régulière.
La ZNIEFF englobe les différentes igues (gouffres) d’Aujols, qui comprennent des grottes intéressantes pour les chauves-souris, ainsi qu’une grande zone forestière vallonnée correspondant à un secteur de nidification du Circaète Jean-le-Blanc. Une grande carrière matérialise la limite est avec le GR36 qui part vers le sud. La limite sud évite les différentes plantations de chênes truffiers, en traversant les divers pechs qui accueillent des habitats de pelouses sèches et leur flore typique. Le périmètre suit enfin les routes forestières et d’anciens chemins vers le nord, puis est délimitée au nord par la route D941.