ZNIEFF 730010327
Parois rocheuses et versants rocailleux de Montbrun

(n° régional : Z1PZ0317)

Commentaires généraux

La ZNIEFF domine la vallée du Lot au niveau du méandre du village de Saujac. Elle s’étend entre les villages de Montbrun et de Cadrieu sur la rive droite, du lieu-dit « le Suquet » jusqu’aux Cournoulises. Le périmètre a été retenu pour la présence des falaises qui forment une paroi continue de 2 km, favorable aux oiseaux rupestres. Cet enjeu est complété par l’intérêt botanique de la végétation saxicole et des replats de corniche, ainsi que la flore présente sur le haut des falaises et le début du plateau calcaire, et représenté par des pelouses sèches et leurs cortèges d’espèces floristiques. Ces belvédères naturels sont assez prisés par les touristes pour le paysage qu’ils forment, mais cette présence n’est pas toujours en accord avec celle des rapaces rupestres.

Les falaises regroupent de nombreux enjeux aussi bien en termes d’habitat naturel et de gîte pour la faune que de milieu particulier pour une flore adaptée. Parmi ces espèces remarquables, on peut noter la présence de la Corbeille d’argent à gros fruits (Hormathophylla macrocarpa), typique des zones rocheuses et restreinte à une partie du Midi de la France. Cette espèce est protégée au niveau national. La Minuartie à rostre (Minuartia rostrata), orophyte méridional et d’affinité rupicole en limite d’aire sur le Lot, se rencontre dans les mêmes milieux que cette dernière. De même répartition géographique, mais faisant le lien avec des pelouses rocailleuses, on trouvera l’Euphorbe de Duval (Euphorbia duvalii). Ensuite, en gardant un gradient sec et caillouteux, on trouvera le cortège des espèces suivantes : la Fumana fausse bruyère (Fumana ericoides), la Leuzée conifère (Leuzea conifera) et la Globulaire commune (Globularia vulgaris) qui rappellent les affinités méditerranéennes. Enfin, 2 espèces annuelles sont parfois communes dans les milieux très écorchés : la Sabline des chaumes (Arenaria controversa), protégée au niveau national, et la Gastridie ventrue (Gastridium ventricosum). En pied de falaise en zone neutrophile en contact avec la voie de chemin de fer existe une belle station de Pavot sauvage (Papaver setigerum). Cette espèce est considérée comme spontanée dans la vallée du Lot, ainsi que çà et là en région méditerranéenne, alors que la grande majorité de ses populations non cultivées sont subspontanées ou résultent d’une naturalisation plus ou moins ancienne. Dans ces mêmes conditions moins calcicoles, on note aussi la présence du Grand Sédum (Sedum telephium subsp. maximum).

Les falaises, encore une fois, accueillent certaines espèces faunistiques, comme le Grand-Duc d’Europe qui niche dans les anfractuosités, ou le Pigeon colombin. Deux autres espèces ont disparu de ce site : le Moineau soulcie, dont la disparition est en relation avec sa très forte raréfaction en milieu rupestre de vallée au cours des vingt dernières années, et le Faucon pèlerin qui a déserté du site suite à l’installation du Grand-Duc. Il reste un cortège d’insectes (orthoptères) lié aux habitats rocailleux, peu voire pas végétalisés. 3 criquets peu communs sont présents sur les crêtes rocheuses et les zones xériques : l’Œdipode rouge (Oedipoda germanica germanica), le Criquet des friches (Omocestus petraeus) et le Sténobothre bourdonneur (Stenobothrus nigromaculatus). Enfin, le Nacré de la filipendule (Brenthis hecate) est un papillon méridional à distribution nettement restreinte en France, mais bien représenté sur une grande partie des causses quercynois. Il affectionne les zones mésophiles et thermophiles, comme les pelouses sèches de type Mesobromion.

Commentaires sur la délimitation

La ZNIEFF est calquée sur la répartition des habitats naturels de pelouses de rebord de plateau et des habitats rocheux et rocailleux de versant. Les falaises sont considérées entre le hameau du Barry et le château en ruine de Montbrun. C’est dans ce secteur que sont installées plusieurs espèces d’oiseaux rupestres. La rive droite du Lot forme la limite est de la zone, tandis que sur le plateau, les pelouses sommitales paraissant les plus typiques ont été retenues. Ce sont donc les falaises et leurs environs qui ont été privilégiés.