ZNIEFF 730010332
Gorges de Landorre, vallée du ruisseau de Bondoire et combes tributaires

(n° régional : Z1PZ0375)

Commentaires généraux

Cette ZNIEFF de 600 ha présente des versants thermophiles plus ou moins boisés selon leur exposition. Les pelouses xérophiles (exposition sud) sont les habitats principaux accueillant une diversité floristique remarquable, accompagnée d’un cortège entomologique varié. Le contraste avec les versants boisés (exposition nord) permet la sédentarisation de la grande faune, d’oiseaux forestiers, mais aussi d’un cortège entomologique potentiel. Enfin, les bas-fonds plus humides (ruisseaux de Bondoire et de Landorre) avec cours d’eau et zones plus mésophiles contribuent à la biodiversité spécifique des habitats potentiels, de la flore mais aussi de la faune. On notera la présence de différentes sources qui alimentent ces petits vallons. Le site est entrecoupé de routes communales et départementales permettant un accès facile. Enfin, l’APPB (arrêté préfectoral de protection de biotope) situé dans les gorges de Landorre prend en compte l’intérêt ornithologique, mais aussi une « zone de répartition des eaux de surface ».

Aucun habitat déterminant n’est cité dans les données récentes, mais le cortège floristique suivant permet de caractériser sans équivoque des pelouses xérophiles typiques. D’autres types d’habitats pourraient d’ailleurs être présents (pelouses à annuelles, formations méditerranéennes...), des recherches particulières seraient à mener.

Les espèces suivantes montrent clairement des influences méditerranéennes : l’Armoise blanche (Artemisia alba), la Leuzée conifère (Leuzea conifera), la Sarriette des montagnes (Satureja montana) ou encore le Salsifis à feuilles étroites (Tragopogon angustifolius), connu de quelques départements français du Sud. Citons également la Luzerne de Montpellier (Trigonella monspeliaca), plus commune dans le Sud-Est, qui ne semble pas avoir été revue depuis 1980. Dans les zones plus arbustives, on trouvera du Pistachier térébinthe (Pistacia terebinthus), et dans les zones boisées mais encore clairsemées l’Épipactis à petites feuilles (Epipactis microphylla), bien répartie mais toujours rare. 3 taxons assez particuliers sont à mentionner : tout d’abord, l’Aster amelle (Aster amellus), répandu sur les pelouses sèches et faisant l’objet d’une protection nationale, et le Libanotis des montagnes (Seseli libanotis), taxon à préférence montagnarde qui flirte ici avec les espèces méditerranéennes. Enfin, la seule espèce de milieux humides mentionnée localement est l’Euphorbe poilue (Euphorbia villosa), qui peut laisser interpréter la présence de prairies humides dans les vallons.

Le cortège des oiseaux est assez varié, avec pour preuve la présence de 3 espèces déterminantes d’écologie bien différente. Dans les fourrés thermophiles des pelouses sèches, on trouvera la Fauvette passerinette, espèce méridionale. Les escarpements rocheux (falaises) situés au sud de la ZNIEFF (en APPB) forment le lieu de nidification du Faucon pèlerin, qui trouve sur le secteur une partie de son territoire de chasse. Un dernier rapace est à noter, mais qui utilise les forêts de chênes alentour pour nidifier : c’est le Circaète Jean-le-Blanc. De même, il peut utiliser la superficie de la ZNIEFF comme terrain de chasse, même s’il doit chasser sur des surfaces bien plus grandes. Il reste un cortège d’insectes (papillons et criquets) lié généralement aux zones sèches ouvertes. C’est le cas pour les deux espèces de papillons de jour que sont le Nacré de la filipendule (Brenthis hecate) et l’Hespérie de la malope (Pyrgus onopordi). Notons également la présence de plusieurs grands satyres (non déterminants) dont la Grande Coronide (Satyrus ferula), le Mercure (Arethusana arethusa) et l’Agreste (Hipparchia semele). Les trois premières espèces sont cantonnées à la partie sud de la France. Enfin, le Criquet des garrigues (Omocestus raymondi raymondi), comme son nom l’indique, est lié aux zones très xériques et écorchées. Une dernière espèce est liée aux cours d’eau. La Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii) est une libellule protégée au niveau national et citée en annexe II de la directive « Habitats ». Les coteaux secs constituent des territoires de chasse propices pour la Cordulie à corps fin, qui se reproduit dans le cours de la rivière Lot.

Commentaires sur la délimitation

La ZNIEFF prend en compte une succession de coteaux calcaires avec leurs vallons. Les micro-bassins versants du ruisseau de Bondoire et son affluent, le ruisseau de Landorre, sont intégrés. C’est l’intérêt floristique qui permet une délimitation des versants thermophiles de pelouses, limités au niveau du plateau par la pression agricole. Un APPB présent dans les gorges de Landorre fait partie des enjeux. Les villages de Roques et Cambayrac sont exclus du périmètre, et forment la limite sud. Au nord-ouest, c’est la ligne virtuelle qui relie les villages de Cournou, Labouysse et Saint-Vincent-Rive-d’Olt qui sert de limite.