ZNIEFF 730010335
Versant de la vallée de la Dordogne entre Saint-Denis-les-Martels et Copeyre

(n° régional : Z1PZ0415)

Commentaires généraux

Cette bande de 5 km domine une partie de la vallée de la Dordogne. Elle est le prolongement des falaises de Gluges situées au sud-ouest. Comme ces dernières, cette ZNIEFF partage les mêmes intérêts naturalistes, aussi bien ornithologiques que botaniques. Les points de vue sont nombreux sur ce belvédère naturel, qui est donc assez prisé des touristes. Le périmètre est cependant très boisé vers le nord avec par endroits des petits talwegs plus humides qui drainent le plateau. Les intérêts cumulés sont mieux représentés dans le sud de la ZNIEFF.

Dans un environnement très minéral de falaises continentales d’intérêt majeur, d’autres habitats de pelouses sèches écorchées se sont installés. On peut distinguer trois types de milieux : végétation des parois calcaires bien éclairées (Potentillion caulescentis), pelouses vivaces xérophiles (Xerobromion, dont un sous-type original lié aux versants abrupts et relevant de la sous-alliance du Seslerio-Xerobromenion erecti), pelouses à annuelles méridionales (Thero-Brachypodion). Les espèces remarquables peuvent être rangées selon leurs affinités. Parmi les espèces de milieux rocheux et de sols très squelettiques, on trouvera l’Hélianthème fausse bruyère (Fumana ericoides), le Laser de France (Laserpitium gallicum), le Lin d’Autriche (Linum austriacum subsp. collinum), très localisé au niveau national, et l’Alysson des montagnes (Alyssum montanum), très localisé dans le Lot. L’Œillet du Roussillon (Dianthus pungens subsp. ruscinonensis) est une sous-espèce des montagnes méridionales, présente en quelques départements du Sud de la France, rare et en limite d’aire dans le Lot. Plus ou moins rupicole, la Mercuriale de Huet (Mercurialis annua subsp. huetii) est une espèce des basses montagnes méditerranéennes françaises très localisée, en aire disjointe en Quercy et non signalée ailleurs en Midi-Pyrénées. Le Scandix d’Espagne (Scandix pecten-veneris subsp. macrorhyncha) est une espèce méditerranéenne très rare dans le Lot, où il a été récemment découvert, ainsi qu’en Midi-Pyrénées. Signalons également parmi les thérophytes la Campanule érine (Campanula erinus) et l’Orlaya à grandes fleurs (Orlaya grandiflora).

Parmi les espèces de tonsures à annuelles, on trouvera l’Égilope à trois arêtes (Aegilops triuncialis) et l’Hélianthème à feuilles de saule (Helianthemum salicifolium) à répartition morcelée. Enfin, parmi les espèces arbustives des fruticées qui colonisent les zones ouvertes est noté le Pistachier térébinthe (Pistacia terebinthus). Le Chêne vert (Quercus ilex) constitue, très localement, des peuplements presque purs assimilables à des chênaies vertes supra-méditerranéennes. Toutes ces espèces reflètent le caractère très méditerranéen de cette ZNIEFF, malgré sa localisation (nord du département). Signalons également des habitats ponctuels remarquables liés aux sources calcaires de versants (telle celle de Briance) : végétation bryophytique des tufs calcaires et formation à Adiantum capillus-veneris des rochers calcaires suintants

La présence des falaises calcaires est très favorable aux oiseaux rupestres, dont on peut citer 3 espèces remarquables qui nidifient localement et se répartissent cette niche écologique particulière. Le Grand-Duc d’Europe remplace, la nuit venue, l’activité du Faucon pèlerin. Enfin, le Martinet à ventre blanc trouve refuge dans les endroits les plus inaccessibles de ces murs de calcaires. Leurs territoires de chasse sont cependant bien au-delà du périmètre de cette ZNIEFF, qui ne concerne que leur aire de reproduction. Enfin, les données entomologiques sont encore très partielles. Quelques insectes patrimoniaux sont cependant connus du site. Le premier est un papillon protégé au niveau national. L’Azuré du serpolet (Maculinea arion) se développe sur les zones à Origan dans les zones en voie de fermeture des pelouses sèches. Le Nacré de la filipendule (Brenthis hecate) est une espèce méridionale fortement localisée au niveau national, cependant bien répandue sur les causses du Quercy. La Grande Coronide (Satyrus ferula) est une espèce méditerranéo-montagnarde localisée en Midi-Pyrénées et en limite d’aire dans le Lot, où elle bien représentée sur les pelouses d’adret des régions calcaires à relief plus ou moins marqué. La Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii) est une libellule protégée qui se reproduit sur la Dordogne. Ce site constitue pour elle une zone de repos et d’alimentation. Le Criquet des roseaux (Mecostathus parapleurus), peu commun dans le Lot, est ponctuellement présent sur la zone à la faveur de milieux herbacés frais à temporairement humides.

Commentaires sur la délimitation

La zone englobe uniquement les falaises continentales au sud pour leur intérêt ornithologique, et s’étire vers le nord pour prendre en compte tout un versant boisé où se mêlent aussi des bouts de pelouses sèches. Cette ZNIEFF domine le lit majeur de la Dordogne entre Copeyre et Saint-Denis-lès-Martels. Elle est délimitée par le bas de falaises ou de versants du côté sud-ouest, et par le plateau beaucoup plus agricole du côté nord-ouest. La voie ferrée qui traverse à plusieurs reprises la falaise (tunnels) n’a pas pu être écartée du tracé, et longe le secteur sur toute sa longueur.