ZNIEFF 730010341
Plateau de Marcenac et de Saint-Hilaire

(n° regional: Z1PZ0370)

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Il s’agit d’un secteur de plateau calcaire et calcaréo-marneux (marnes aquitaniennes, calcaires d’âges oligocène et jurassique) essentiellement occupé par diverses cultures herbacées, mais comprenant une proportion non négligeable de fruticées calcicoles, de pelouses sèches de divers types (mésobromaies, pelouses vivaces xérophiles à tonalité méditerranéenne se situant à la charnière Xerobromion/Aphyllanthion, pelouses sur dalles de l’Alysso-Sedion albi, pelouses à annuelles méditerranéo-atlantiques du Brachypodion distachyi proches ou relevant du Lino austriaci subsp. collinae-Arenarietum controversae et du Vulpio ciliatae-Crepidetum foetidae). Quelques prairies mésophiles à mésohygrophiles (des Agrostio-Arrhenatheretea), des bosquets et des bois caducifoliés peu étendus, ainsi que des vignes relictuelles et des truffières à fréquent aspect de pré-bois sont également présents. On peut aussi souligner la présence de quelques points d’eau temporaires ou permanents. Les zones boisées enrésinées et l’habitat humain restent ponctuels et localisés.

Cette zone possède un intérêt floristique d’exception, notamment grâce à la présence de la Véronique en épi (Veronica spicata), une espèce steppique rare dans le Lot et en Midi-Pyrénées, et également grâce à l’abondance de la Sabline des chaumes (Arenaria controversa), petite caryophyllacée franco-ibérique protégée. Diverses autres plantes méridionales de pelouse ou de friche herbacée à distribution plus ou moins restreinte aux niveaux départemental et régional et en majorité en limite d’aire sur le Quercy sont également présentes : la Globulaire commune (Globularia vulgaris), la Marguerite à feuilles de graminée (Leucanthemum graminifolium), la Catananche bleue (Catananche caerulea), le très rare Trèfle fausse bardane (Trifolium lappaceum), le Narcisse à feuilles de jonc (Narcissus assoanus), le Genêt d’Espagne (Genista hispanica), le Sérapias en soc (Serapias vomeracea), l’Échinops à tête ronde (Echinops sphaerocephalus), l’Égilope à trois arêtes (Aegilops triuncialis), ou encore le Lin d’Autriche (Linum austriacum subsp. collinum) et l’Ophrys sillonné (Ophrys sulcata), qui fut longtemps confondu avec l’Ophrys brun (Ophrys fusca). La zone héberge aussi une station en limite d’aire de la Renoncule à feuilles d’ophioglosse (Ranunculus ophioglossifolius), une espèce protégée paraissant uniquement connue de quelques stations du Lot en Midi-Pyrénées. D’autres espèces mésohygrophiles à hygrophiles, plus ou moins fortement localisées ou en régression, sont également observables sur cette zone : Orchis élevé (Dactylorhiza elata subsp. sesquipedalis), Fritillaire pintade (Fritillaria meleagris), Orchis à fleurs lâches (Anacamptis laxiflora), Euphorbe velue (Euphorbia villosa), Salicaire à feuilles d’hysope (Lythrum hyssopifolia), Germandrée des marais (Teucrium scordium), Flûteau lancéolé (Alisma lanceolatum) ou encore Scirpe maritime (Bolboschoenus maritimus). Les zones plus fermées (ourlets forestiers, landes arborées, pré-bois...) hébergent elles aussi une flore intéressante avec notamment la Centaurée de Lyon (Centaurea triumfetti subsp. lugdunensis). Deux espèces de plantes messicoles protégées et rares croissent dans les cultures de la zone : le Pied d’alouette de Bresse (Delphinium verdunense) et la Nigelle de France (Nigella gallica). Mais ce secteur héberge aussi d’autres plantes rares, commensales des cultures et en net déclin, comme l’Adonis rouge feu (Adonis flammea), l’Adonis annuelle (Adonis annua), le Pied d’alouette d’Ajax (Consolida ajacis), la Nielle des blés (Agrostemma githago), le Persil des moissons (Petroselinum segetum), le Buplèvre à feuilles rondes (Bupleurum rotundifolium), le Macusson (Lathyrus tuberosus), le Gaillet à trois cornes (Galium tricornutum) et l’Anthémis élevée (Anthemis altissima), cette dernière espèce étant en limite d’aire dans le Quercy. Ont aussi été observés la Dauphinelle des champs (Consolida regalis), la Bifora rayonnante (Bifora radians) et le Caucalis à fruits plats (Caucalis platycarpos), qui sont un peu plus communs dans les cultures sans être jamais très abondants.

Les prairies humides et quelques secteurs de pelouse sèche possèdent un grand intérêt lépidoptérologique, avec la présence de deux espèces protégées de papillons : le Damier de la succise (Euphydryas aurinia) et le Cuivré des marais (Lycaena dispar). Deux autres papillons méditerranéens en limite d’aire sont également présents : le Nacré de la filipendule (Brenthis hecate) et l’Aurore de Provence (Anthocharis euphenoides), ce dernier étant très localisé dans le Lot. D’autres insectes intéressants sont à signaler : le Grillon des marais (Pteronemobius heydenii) et l’Œdipode rouge (Oedipoda germanica). L’avifaune nicheuse remarquable comprend de nombreuses espèces de milieux ouverts ou semi-ouverts, dont la plupart sont en effectifs faibles ou déclinant au niveau départemental : Œdicnème criard (3-5 couples), Bruant ortolan (bien représenté il y a dix ans), Pipit rousseline, Pie-grièche écorcheur, Pie-grièche à tête rousse (rare) et Busard Saint-Martin. Le Busard cendré et le Faucon émerillon fréquentent aussi régulièrement le site, au passage ou en période d’hivernage. Un autre rapace très rare, l’Élanion blanc, y a même été observé plusieurs jours durant, il y a quelques années (obs. Nicolas Cennac et Marc Esslinger). Cette zone accueille aussi des espèces nicheuses plus répandues mais étroitement liées aux zones bocagères et ouvertes : Chevêche d’Athéna, Torcol fourmilier, Alouette lulu, Petit-Duc scops, Moineau soulcie, Tourterelle des bois, Huppe fasciée ou encore Fauvette orphée (mais cette dernière espèce ne semble pas avoir été revue récemment). La zone était également connue pour abriter une partie de la population d’Outarde canepetière du Quercy blanc : cette espèce a aujourd’hui complètement disparu du Lot. Des oiseaux liés aux quelques points d’eau du site, ou aux zones ouvertes en hiver, sont aussi à signaler : Grèbe castagneux, Bécassine des marais et Vanneau huppé. La batrachofaune, avec notamment le Pélodyte ponctué et le Triton marbré, ainsi que l’odonatofaune (libellules) avec l’Aeschne affine (Aeshna affinis) et l’Agrion nain (Ischnura pumilio), sont relativement diversifiées.

Le déclin du pâturage extensif provoque la fermeture et l’uniformisation des landes et des pelouses sur calcaires jurassiques durs (au nord du site). L’intensification agricole sur les terrains tertiaires entraîne quant à elle une régression des pelouses, des landes, des prairies naturelles et des haies ainsi que des populations locales des espèces liées à ces milieux. La présence de terrains gérés en agriculture biologique joue en revanche, localement, en faveur du maintien de la biodiversité, notamment en ce qui concerne la diversité des plantes messicoles, plantes très sensibles à l’utilisation des désherbants chimiques. Les micro-zones inondables et leur flore associée sont très vulnérables, tout comme les espèces d’oiseaux nichant au sol en milieu cultivé (œdicnèmes, busards).

Comments on the delimitation

La zone est centrée sur le large secteur de plateau quasiment inhabité, à riche avifaune de milieux ouverts, situé entre Marcenac au nord et Le Cuzoul au sud. La délimitation périphérique s’appuie essentiellement sur la distribution de pelouses, de prairies, de truffières extensives et de points d’eau, plus ou moins en mosaïque avec des cultures et présentant un intérêt écologique intrinsèque significatif ou contribuant de façon privilégiée à la biodiversité locale. La limite nord, d’ouest en est, inclut le secteur prairial du clos de Piboulède et de Laval, en évitant le hameau de Laval. Elle inclut le lac de Marcenac (station de Scirpe maritime), et évite le hameau de Marcenac. Elle inclut enfin le secteur du clos, riche en haies, et des pelouses et pré-bois du bout des Devès et des Grèzes. La limite est utilise des voies de circulation comme limites physiques facilement identifiables, et évite l’habitat humain dispersé. La limite sud, d’est en ouest, inclut la frange sommitale des Cadènes (truffière, vigne relictuelle), et évite l’auréole de cultures intensives du hameau de la Barthe. Elle inclut des mosaïques de truffières, de prés, de pelouses et de cultures des Escudelets et des Sorbiers, et évite les auréoles intensifiées du Cuzoul et de Saint-Hilaire. Elle inclut aussi le secteur prairial de Pasture. La limite ouest inclut, du sud au nord, des mosaïques de truffières, de cultures et de pelouses de Conduché et du Castel ainsi que l’ensemble prairial de l’extrémité amont du bassin du ruisseau de Coubot (jusqu’à Piboulède).