ZNIEFF 730010553
Pech de la Rode

(n° régional : Z1PZ0046)

Commentaires généraux

La ZNIEFF du pech de la Rode se situe dans le bas Quercy dans le Pays des Serres (succession typique de plateaux en lanières dominant des vallées parallèles). La serre concernée d’axe nord-est - sud-ouest est bordée par la Petite Barguelonne au nord et par le Lendou au sud. La ZNIEFF y occupe un plateau isolé de cet axe par des vallons creusés perpendiculairement. Ce petit plateau de calcaire lacustre repose sur un soubassement de marnes plus ou mois gréseuses ; ses versants sont pentus sur toute sa périphérie et polylobés en feuille de fougère, augmentant le panel d’expositions. Le versant nord est couvert de feuillus en mélange, et celui du sud est dominé par le Chêne pubescent ; mais en fait, le ciselé des versants et la nature du sol multiplient dans le détail les dégradés de strates allant de la pelouse au franchement boisé. La partie plane est également composée d’une mosaïque d’habitats. Pour l’agriculture, les meilleures terres sont utilisées pour les céréales et le colza ; quelques parcelles ont été récemment mises en verger (cerisiers, pêchers) ; le reste concerne des prairies de fauche et des bois pâturés. Les autres milieux sont composés de bois avec quelques coupes laissant des espaces ouverts à différents stades de colonisation, des friches, pelouses pâturées ou en déprise, fruticées, etc.

L’intérêt est lié à la variété de ces habitats dont certains sont déterminants pour leur rareté face à l’emprise ou à la déprise des surfaces agricoles de ces étroits plateaux : fruticées à buis, lisières xérothermophiles et pelouses sèches médio-européennes du Xerobromion.

L’intérêt est en conséquence d’ordre floristique.

Pelouses et pelouses à Fumana et Helianthemum : plusieurs’espèces déterminantes sont présentes dans ces milieux ouverts, dont le Stipe penné (Stipa pennata), la Leuzée conifère (Leuzea conifera), le Liseron des Cantabriques (Convolvulus cantabrica)et le Lin à feuilles de soude (Linum suffruticosum subsp. appressum). Un cortège de plus de 10 espèces d’orchidées non déterminantes les accompagnent, dont les 2 Sérapias à languette et à pétales longs (Serapias lingua et Serapias vomeracea).

Fruticées et lisières xérothermophiles : elles sont caractérisées par les espèces déterminantes comme le Cerisier de sainte Lucie (Prunus mahaleb), le Chèvrefeuille d’Étrurie (Lonicera etrusca) et surtout le Pistachier térébinthe (Pistacia terebinthus), la seule station connue dans cette partie occidentale du Tarn-et-Garonne...

Chênaies et clairières d’exposition variable : la Céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra), l’Épipactis brun rouge (Epipactis atrorubens), la Mélitte à feuilles de mélisse (Melittis melissophyllum), l’Aubépine à deux styles (Crataegus laevigata) et le Cormier (Sorbus domestica). Signalons un champignon rare en France, Hericium erinaceus, poussant sur les cicatrices d’arbres vivants.

Prairies et cultures : la Colchique d’automne (Colchicum autumnale), la Renoncule des champs (Ranunculus arvensis), le Myagre perfolié (Myagrum perfoliatum) [messicole].

De nombreux suintements, micro-mares et mares jalonnent les bas de versant, mais à part la Salamandre bien présente dans ces milieux, un cortège de batraciens n’a pu être établi, très certainement faute de prospections intenses.

Idem pour les oiseaux : seules la Huppe fasciée et la Tourterelle des bois ont été observées en période de nidification.

Une grotte ou souterrain refuge (non indiqué sur carte), au nord-est du point d’altitude 236, est à signaler pour son utilisation éventuelle par des chiroptères.

La ZNIEFF, parcourue sur tout son axe par le GR65, est un site prisé par les randonneurs.

Commentaires sur la délimitation

Les limites encerclent un plateau et les parties pentues de ses versants. Sur sa partie plane, un agrosystème complexe est volontairement inclus, car il apporte un enrichissement floristique complémentaire. Cette ZNIEFF est essentiellement proposée pour sa mosaïque d’habitats et son abondante flore déterminante.