Les pelouses sèches impriment largement leur marque dans le paysage. Elles sont particulièrement nombreuses sur l’ensemble du site. Le substrat est trop maigre pour permettre l’évolution vers un couvert végétal plus dense. Une quinzaine d’espèces d’orchidées ont été recensées dans ces pelouses. Ailleurs, le sol devient squelettique ; les rochers, les petites falaises, les pierres imposent des contraintes qui permettent l’installation d’une flore spécifique. On découvre de grandes pelouses de Brachypode à deux épis (Brachypodium distachyon) et d’hélianthèmes. Les rochers se laissent recouvrir par les petites populations de la Bugrane fluette (Ononis pusilla). De grandes stations de Rue à feuilles étroites (Ruta angustifolia) soulignent bien le caractère xérique des lieux.
Lorsque le sol est moins maigre, ou les conditions moins rudes, les fourrés de buis et de genévriers peuvent s’établir. Et la chênaie pubescente n’est pas loin. On trouve ces formations aux niveaux inférieurs des versants méridionaux, et sur quelques parties sommitales. Ces bois abritent des populations du champignon Clavaria sp, et un bosquet dissimule un bel Hericium erinaceum. En lisière de ces forêts, la Colchique d’automne (Colchicum autumnale) peuple quelques pelouses, pourvu qu’elles ne soient pas exposées directement au midi. C’est aussi dans cette ombre que se laisse découvrir un bouquet d’Épipactis à petites feuilles (Epipactis microphylla), peu commune dans le département.
Lorsque nous basculons sur les versants orientés au nord, la chênaie pubescente laisse progressivement place aux charmes et aux érables. Là encore, des petites falaises apparaissent, mais elles sont recouvertes de mousses et de fougères. Ces forêts n’étant pas exploitées, les arbres morts se mélangent aux vivants.
L’eau apparaît en plusieurs endroits : sur un plateau, une mare peuplée de characées ; à mi-pente, des suintements et plusieurs sources captées ou non.
L’une d’elles, dans le creux de la falaise humide, est favorable à une des rares stations de la Capillaire de Montpellier (Adiantum capillus-veneris).
La plupart de ces sources garantissent un débit régulier tout au long de l’année. Les ruisseaux issus de ces diverses sources abreuvent des prairies de fauche qui s’établissent dans le creux des vallons. Ces localités offrent des paysages bocagers dont la fraîcheur contraste avec les versants dénudés qui les dominent.
Les deux autres terrains cultivés méritent un commentaire particulier : le champ de céréale abrite une population de plantes messicoles remarquable. La truffière est colorée par la seule station départementale de Buglosse d’Italie (Anchusa italica). On y découvre également une très vaste population de la Passerine annuelle (Thymelaea passerina).
Le site se compose d’une succession de versants et de croupes sommitales caractérisés par des sols pauvres et rocheux. L’exposition méridionale d’une très grande partie de cet ensemble lui donne un aspect nettement subméditerranéen. Ces espaces ne sont pas exploités. Dans le creux de certains vallons, une plus grande humidité permet l’installation de certains milieux qui contrastent avec les premiers.
Quelques surfaces soumises à l’action de l’homme sont admises dans le périmètre : un champ cultivé en mode biologique, une truffière où l’exploitant n’intervient que très peu, d’une manière mécanique, et quelques prairies de fauche mésophiles.