ZNIEFF 730010555
Pentes orientales de serre entre Genouillac et Montagudet

(n° régional : Z1PZ0051)

Commentaires généraux

Cette ZNIEFF se trouve sur la bordure est d’une serre délimitée par les rivières Séoune et Petite Barguelonne, au nord-est de Lauzerte. Sur ces terrains tertiaires (calcaires puis molasses de l’Agenais), le climat est atlantique modéré, marqué de nombreuses variations étant donné les différentes expositions du site.

Le site occupe des versants et plusieurs sections de leur partie sommitale située sur le plateau.

La structure de l’ensemble présente des ondulations très irrégulières dans leur longueur et leur largeur. C’est cette structure en doigts de main qui participe à la diversité des lieux. La nature des sols est un facteur de diversité supplémentaire.

L’aspect forestier rend bien compte de la conjugaison de ces éléments.

La forêt occupe largement les versants du site proposé. Les versants orientés à l’est et ceux qui sont situés au creux des reculées sont couverts par des bois de charmes et de chênes pubescents. Le sous-bois peut se révéler très humide, mares et rus temporaires apparaissent au moment des longs épisodes pluvieux. Quelques peupliers marquent les sites les plus humides. Les versants très raides ne permettent pas l’exploitation de ces bois. Alors les arbres morts tombent et créent des trouées rapidement envahies par des fourrés. Quelquefois, le sol trop maigre est à l’origine de quelques clairières favorables à de petites prairies mésophiles. On découvre là des stations de la Céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra) et du Limodore sans feuilles (Limodorum abortivum).

Les chênes pubescents recouvrent les versants méridionaux. Bien souvent, cette forêt est composée de chênes d’apparence chétive. Ces bois s’interrompent sur les falaises et les rochers qui émergent du sol. Les pelouses sèches et pelées se rencontrent sur ces places, mais elles sont surtout établies sur le plateau, dans les secteurs limitrophes aux versants. Ces secteurs correspondent bien souvent à des parcelles agricoles abandonnées, dont le sol est trop maigre pour être englobé dans les vastes cultures intensives qui occupent tout le plateau.

Les murettes écroulées et d’autres portions rocheuses accueillent des pelouses à orpins. Les sols écorchés sont favorables aux populations d’hélianthèmes et de Fumana. Ces pelouses abritent plusieurs espèces d’orchidées. Des sols plus marneux sont recouverts par de la Stéhéline douteuse (Staehelina dubia). On compte de nombreux et imposants buissons d’Asperge sauvage (Asparagus acutifolius). Cette espèce montre une aire de distribution très limitée dans le département.

Les fourrés occupent difficilement ces espaces, et se cantonnent dans les zones au sol plus profond, en limite de pelouses maigres.

Une prairie au sud de la zone considérée mérite d’être signalée : elle est essentiellement formée de Dorycnie sous-ligneuse (Dorycnium pentaphyllum) et de Plantain toujours vert (Plantago sempervirens). Cette dernière espèce est très rare dans le département ; cette population est tout à fait remarquable par sa densité.

L’ensemble des espaces ouverts est complété par des prairies de fauche et quelques champs cultivés dont les bordures révèlent encore des plantes messicoles telles que la Pensée des champs (Viola arvensis), le Glaïeul d’Italie (Gladiolus italicus), le Grémil des champs (Lithospermum arvense), l’Épiaire annuelle (Stachys annua) et le Torilis des champs (Torilis arvensis).

L’eau n’est pas absente : outre deux sources pérennes, on compte plusieurs autres sources temporaires.

Cette zone coincée entre des villages qui se développent dans la vallée, les vallons et sur le plateau d’une part, et les immenses cultures intensives d’autre part, possède un grand intérêt naturel par la qualité et la diversité des milieux et des espèces.

Le champignon Hericium erinaceum est présent sur certains vieux arbres.

L’intérêt avifaunistique porte sur la présence de 5 oiseaux déterminants en agrosystème dont les trois premiers cités sont assez rares en Tarn-et-Garonne : le Petit-duc scops, le Moineau soulcie, la Pie-grièche écorcheur, l’Alouette lulu et la Tourterelle des bois. À l’exception de cette dernière, toutes ces espèces sont protégées au niveau national. Trois d’entre elles sont visées par la directive « Oiseaux » : l’Alouette lulu est en annexe I, la Tourterelle des bois et la Pie-grièche écorcheur en annexe II.

Le Petit-duc scops, essentiellement méditerranéen, se trouve ici en limite de répartition sud du noyau de population centrée sur le Lot ; il est absent plus au sud dans le département.

Le Moineau soulcie est une espèce rare en Tarn-et-Garonne, localisée au Quercy blanc. Il est important de noter que son statut national est plutôt à la baisse alors que la population locale semble en hausse, d’où l’intérêt très fort des zones où la nidification de l’espèce est constatée.

Commentaires sur la délimitation

Ancienne ZNIEFF dont les limites sont conservées. Le site occupe les limites d’un plateau et ses versants méridionaux. Le paysage de la zone est très diversifié. Cette diversité est consécutive à la structure des versants qui présentent un découpage complexe permettant de multiples expositions. La nature des sols est différente selon les lieux.

Les milieux alternent dans un désordre apparent en créant de nombreux milieux de transition. L’activité humaine reste très limitée sur une grande partie de l’ensemble.

Le contour inclut les zones intéressant les espèces déterminantes : bois, landes et milieux ouverts tels que prairies cultivées ou en voie de fermeture.

Il exclut si possible les surfaces habitées et les cultures autres que les prairies.

Le tracé suit en grande partie les limites des parcelles boisées. La retenue collinaire de Frayssé est comprise ainsi que le petit point d’eau à environ 1 km en amont au nord-est.