ZNIEFF 730010561
Coteaux de Bouisset, Négra et Canazilles et vallée du Long ruisseau à Brassac

(n° régional : Z1PZ0060)

Commentaires généraux

Le secteur de plaine agricole environnant présente fréquemment ce genre de configuration géomorphologique, avec la présence d’un ruisseau central qui engendre une vallée et des coteaux calcaires thermophiles. Ces versants difficilement exploitables par l’agriculture préservent les intérêts naturalistes : les pelouses sèches résiduelles, les forêts en tant qu’habitats d’espèces...

La plaine agricole conserve encore certains enjeux très fragiles au vu des nombreuses stations de plantes messicoles encore présentes.

La flore inventoriée montre clairement une ambiance méditerranéenne avec le cortège floristique du Chêne vert et les espèces xérophiles suivantes : la Catananche bleue (Catananche caerulea), la Leuzée conifère (Leuzea conifera), la Stéhéline douteuse (Staehelina dubia) ou encore le Chèvrefeuille d’Étrurie (Lonicera etrusca). La richesse en orchidées est très forte sur ces pelouses sèches de type Xerobromion. Les habitats ne sont pas clairement caractérisés, mais les espèces présentes prouvent leur présence.

Les formations forestières de chênes pubescents et fourrés pré-arbustifs accueillent le Cerisier de sainte Lucie (Prunus mahaleb) ou l’Alaterne (Rhamnus alaternus), des arbustes typiques des sols xérothermophiles et des coteaux calcaires.

On trouvera cependant dans les zones plus mésophiles ainsi que dans les vergers ou au bord des cultures dans les vallées agricoles certaines espèces comme la Colchique d’automne (Colchicum autumnale) ou la très peu commune Tulipe d’Agen (Tulipa agenensis). Les stations de cette dernière sont localement très nombreuses, et présentes dans des habitats différents (vergers, fossés et bords de route, périphérie de cultures). Cette espèce représente un enjeu fort pour cette ZNIEFF.

Des inventaires complémentaires sont sûrement nécessaires pour compléter l’intérêt faunistique, qui aujourd’hui se résume à des colonies de chauves-souris. Localement, 2 espèces (la Barbastelle d’Europe, le complexe Grand/Petit Murin) représentent les enjeux les plus forts pour le site, même si la reproduction de celles-ci n’est pas avérée. Ce site représente un gîte de regroupement automnal important. C’est aussi un gîte d’échange et de mélange des populations de chauves-souris connues dans le secteur. L’intérêt du site est confirmé par la présence de 4 autres espèces contactées hors du gîte (Sérotine commune, Murin de Natterer, Pipistrelle commune, Oreillard gris).

La vallée et les pechs boisés représentent la surface potentielle du territoire de chasse des chiroptères.

Ils utiliseront les bosquets, haies, alignements d’arbres, ripisylves, cours d’eau, étangs, prairies bocagères et bâtiments pour le déplacement, la chasse, l’abreuvage ou le gîte. La conservation de cette mosaïque d’habitats est aussi importante que la conservation du gîte lui-même.

Commentaires sur la délimitation

Les intérêts majeurs sont ciblés sur la vallée du Long, ruisseau situé au nord de Brassac, comprenant les différents coteaux thermophiles et leurs versants. C’est ici que sont localisés les plantes patrimoniales ainsi que les territoires de chasse des chauves-souris. Certains secteurs agricoles ont été intégrés à la ZNIEFF, afin de prendre en compte les espèces messicoles (tulipes) encore présentes dans les vergers et bords de champs.