ZNIEFF 730010582
Bois de la Crambe

(n° régional : Z1PZ0010)

Commentaires généraux

Le bois de la Crambe se situe dans la région des coteaux de Lomagne. Il recouvre un vallon creusé par le ruisseau de Ledrau qui se jette dans le Lambon, affluent de la Garonne. Dans cette portion boisée, ce vallon est orienté sud-ouest - nord-est d’amont en aval. Le versant le plus boisé est exposé au nord-ouest, l’autre ne présentant que quelques ramifications ; le vallon a entaillé la couche de cailloutis des hautes terrasses de la Garonne (éboulis et solifluxions issus de ses alluvions anciennes). Le bas-fond est constitué de molasse et, en amont du ruisseau jusqu’à sa source, de marne. Un lac a d’ailleurs été implanté dans cette zone de suintement. Ce bois est une chênaie-charmaie où le Charme aurait tendance à être dominant. On y trouve mélangés les Chênes pédonculé et sessile, le Merisier, le Châtaignier, l’Érable champêtre, le Sorbier torminal, le Cormier (Sorbus domestica), le Cornouiller sanguin, l’Aubépine monogyne, le Néflier commun, le Houx, et en sous-bois ou non la Fougère aigle et le Fragon (Ruscus aculeatus) ; en haut de versant et en station abritée, le Chêne pubescent et le Prunellier ; près du ruisseau, le Peuplier noir, le Tremble, le Noisetier et des saules sp. Les clairières ayant différents stades d’évolution sont colonisées par le Ciste à feuilles de sauge (Cistus salviifolius), la Callune, l’Ajonc d’Europe (Ulex europaeus) et le Genêt à balais (Cytisus scoparius). Aux abords du lac poussent quelques massettes, des joncs et des souchets bruns gazonnants (Cyperus fuscus) ; de grands potamots (Potamogeton polygonifolius ou nodosus) forment un herbier immergé dans une eau très claire. Les parcelles de ce bois semblent être traitées en taillis mélangés et en taillis sous futaie ; une coupe récente a fourni des grumes de 90 à 100 ans. Par endroits, le sol est jonché de bois mort, et des arbres morts sont laissés sur pied, criblés de trous de pics. Le bois de la Crambe offre de multiples intérêts. 3 espèces de coléoptères saproxyliques ont été recensées : Prionus coriarius, Oxylaemus cylindricus et Lacon quercus. La flore herbacée n’ayant pas été relevée pour confirmer, cette chênaie-charmaie pourrait être assimilée au Carpinion aquitanien faciès sans Hêtre, habitat déterminant ; 2 espècesnon déterminantes, le Ciste à feuilles de sauge (Cistus salviifolius) et le Cormier (Sorbus domestica), sont présentes. La présence du Pic mar est probable dans ce type de bois. Les landes des recrûs offrent les sites de nidification indispensables au Busard Saint-Martin observé dans cette zone. Enfin, des groupements de grands potamots et des communautés d’herbes naines des substrats humides semblent se constituer aux abords de ce lac récent. De plus, son enclavement en zone boisée à proximité d’un ruisseau et son remplissage tributaire de suintements en font un type de lac peu fréquent dans la région. Un suivi en période de ponte montrerait rapidement sa richesse batrachologique (pour l’instant, présence de la Grenouille agile et de la Rainette méridionale) et sa richesse odonatologique (3 espèces observées en période tardive) ; notons qu’un autre lac sur source se trouve sur le versant exposé au sud-est.

Commentaires sur la délimitation

Les limites suivent la lisière du bois, sauf au nord ; au niveau du lieu-dit « les Herbets », une zone de culture et surtout de pré-bois est intégrée à deux langues boisées. De même, au lieu dit « Cante-Coucut », une langue boisée plus conséquente englobe une parcelle de culture et un pré-bois. S’il y a déprise, ces pré-bois sont susceptibles de se transformer en landes, quelques signes le laissent supposer ; quant aux cultures, on peut les considérer comme négligeables.