ZNIEFF 730010650
Étangs du Juge et du Réchou

(n° régional : Z2PZ1086)

Commentaires généraux

Situé sur le territoire des sables fauves du bas Armagnac soumis aux influences atlantiques, ce site se trouve dans la ZNIEFF de type 2 : « Douze et milieux annexes ». Ces étangs présentent des intérêts à la fois écologiques, patrimoniaux et historiques. Ils datent au moins du XVIIIe siècle puisqu’ils figurent sur les cartes de Belleyme. Cependant, tandis que l’étang du Juge a gardé la même configuration, l’étang du Réchou a été abandonné puis recréé en 1965. Un autre petit étang entouré de bois est favorable à la reproduction des amphibiens, notamment des salamandres et des grenouilles agiles qui sont des espèces forestières.

Le site est relativement tranquille, et la proximité de bois et de zones enherbées est favorable au développement de la Cistude d’Europe : des juvéniles sont régulièrement observés près de l’étang du Juge, notamment depuis la mise en place du dispositif enherbé de 30 m de large en bordure de l’étang. En effet, les zones herbagères constituent des zones privilégiées pour leur ponte. Sur l’ensemble du site, la population de Cistude d’Europe est importante comparée à celle d’autres milieux identiques du territoire. Au niveau de l’avifaune, le site abrite des espèces telles que le Pic mar, le Grèbe castagneux, le Héron bihoreau (déterminants), la Mésange nonette, le Martin-pêcheur,...

Le ruisseau du Réchou joue un rôle de corridor écologique important non seulement pour le déplacement des cistudes et des amphibiens, mais aussi pour des espèces comme le Vison d’Europe qui est potentiellement présent sur le secteur. Des inventaires complémentaires au niveau de la flore, des chauves-souris et des insectes permettraient d’améliorer la connaissance du site, notamment en ce qui concerne les libellules au niveau de l’étang, ainsi que les espèces liées aux vieux arbres et au bocage ancien.

En ce qui concerne les boisements, on peut noter la présence de beaux peuplements de hêtres et de charmes associés au Chêne pédonculé. La partie boisée située entre le petit étang de Niney et celui du Juge est riche sur le plan floristique avec de nombreuses espèces liées au sous-bois humide. La queue de l’étang du Juge présente une aulnaie-saussaie marécageuse intéressante, associée à une flore hydrophile et favorable à l’hivernage des cistudes.

Le Ragondin et l’Écrevisse de Louisiane sont présents sur le site. Des impacts sur les berges, les digues et la végétation hygrophile ont été constatés. Ces modifications mettent en péril l’état de conservation des étangs et leur rôle d’habitat d’espèces patrimoniales.

Ces deux étangs sont utilisés pour la pisciculture extensive. Dans ce cadre, l’étang du Juge est empoissonné avec des espèces carnassières, prédatrices d’amphibiens. En revanche, l’étang du Réchou, dans lequel il n’y a pas de poissons carnassiers, ainsi que les mares et le petit étang, sont intéressants pour la reproduction et le développement des amphibiens.

Commentaires sur la délimitation

Les limites englobent les étangs et leurs boisements riverains ainsi que les prairies situées le long du ruisseau adducteur qui joue un rôle de corridor écologique, notamment pour le déplacement et l’hivernage des cistudes. Les prairies et jachères enherbées sont des zones privilégiées pour la ponte des cistudes.