Cet étang est situé sur la commune d’Espas, dans le bas Armagnac, et constitue donc un maillon de la zone humide des étangs de cette région. Il est ancré sur le petit ruisseau du Soucaret, alimenté par un bassin versant de 500 ha, qui rejoint 500 m plus en aval la rivière Douze. Il est présent sur la carte de Cassini, et est donc vraisemblablement un de ces anciens étangs dont l’origine remonte au Moyen Âge. Sa principale vocation depuis trois siècles est la pisciculture extensive.
L’étang et les zones humides périphériques représentent près de 10 ha. L’eau est eutrophe, mais les herbiers y sont rares, le niveau de l’eau étant maintenu pour la pisciculture. Des mégaphorbiaies, roselières et saulaies se développent en queue d’étang. Le plan d’eau bénéficie d’une importante ceinture de boisements et de prairies, qui le protège des éventuelles pollutions et en assure la tranquillité. En rive gauche, un boisement très humide et très pentu domine l’étang, où une végétation de sous-bois frais prospère sous les hêtres, avec notamment la présence de l’Osmonde royale (Osmunda regalis), protégée dans le Gers. Des formations de landes atlantiques, humides et sèches, à Erica tetralix et Erica ciliaris, se développent dans les boisements alentour, où l’on observe également du Chêne tauzin (Quercus pyrenaica) et des micro-zones humides acidiphiles, avec des sphaignes et la Grassette du Portugal (Pinguicula lusitanica), protégée en région Midi-Pyrénées.
Ce site est particulièrement important pour la Cistude d’Europe, qui y vit et s’y reproduit. Le Grand Rhinolophe se reproduit sur place.
Dégradé suite à l’abandon des pratiques d’entretien et de son usage dans les années 1990, l’étang a été consolidé et a retrouvé son usage piscicole depuis 2006. Cet usage est garant de sa gestion « patrimoniale ».
La délimitation du site est centrée sur l’étang et les zones humides associées (boisements humides des rives, en aval de digue et en queue d’étang), et est élargie aux boisements connexes en rive droite, rive gauche et en amont, jusqu’aux limites des cultures. Ces boisements présentent des faciès très humides, mais aussi des faciès à landes atlantiques humides et sèches. L’ensemble constitue en outre un important complexe d’habitats d’espèces vis-à-vis des cistudes, des chauves-souris et des insectes xylophages.