Cette ZNIEFF couvre l’essentiel du lit majeur de la partie de plaine de l’Adour en Midi-Pyrénées, de Campan (65) à Barcelonne-du-Gers (32).
Ce petit fleuve présente une diversité importante de milieux humides, notamment liée à sa bonne dynamique fluviale. Les bras, morts ou vifs, sont en perpétuelle évolution.
Cinq habitats déterminants ont été recensés sur l’Adour, chacun abritant un cortège d’espèces particulières dont certaines sont déterminantes. Les groupements de grands potamots sont présents sur les eaux libres, avec notamment le Potamot de Suisse (Potamogeton pectinatus) et le Potamot fluet (Potamogeton pusillus). Les zones d’eaux libres stagnantes abritent des tapis immergés de characées, dans les bras morts notamment. Le très rare Flûteau nageant (Luronium natans), d’intérêt communautaire et protégé en France, a été trouvé sur un bras mort. Ces derniers et autres annexes fluviales abritent également quelques populations de Nénuphar jaune (Nuphar lutea), protégé dans les départements du Gers et des Hautes-Pyrénées. Les eaux libres courantes sont quant à elles l’habitat de la Renoncule aquatique (Ranunculus aquatilis). Sur les berges, le Bident penché (Bidens cernua) se développe sur zones de vase exondée. La Mousse-fleurie (Crassula tillaea) se trouve dans des milieux proches que sont les berges de galets. Le Scirpe à nombreuses tiges (Eleocharis multicaulis) forme sur les berges des formations de gazons amphibies. Le Jonc des chaisiers (Schoenoplectus lacustris) s’y trouve également sous la forme de pieds isolés.
L’habitat déterminant « prairies siliceuses à annuelles naines » présente un important cortège d’espèces déterminantes, dont la Cotonnière de France (Logfia gallica), la Bartsie visqueuse (Parentucellia viscosa), l’Ornithope comprimé (Ornithopus compressus), la Scrofulaire des chiens (Scrophularia canina subsp. canina), le Silène de France (Silene gallica) et la Vesce à petites fleurs (Vicia parviflora).
L’Isnardie des marais (Ludwigia palustris) est présente sur les zones d’eaux stagnantes annexes.
Les forêts fluviales médio-européennes résiduelles sont bien représentées. Plusieurs espèces de sous-bois sont présentes dans cette ripisylve, dont la Julienne des dames (Hesperis matronalis) et la Balsamine des bois (Impatiens noli-tangere). L’Osmonde royale (Osmunda regalis) est également sur le site.
Les boisements riverains, notamment dans la partie amont, abritent certaines espèces de plantes déterminantes nettement forestières telles que le Muguet (Convallaria majalis), la Scille lis-jacinthe (Scilla lilio-hyacinthus) et le Cerisier à grappes (Prunus padus). La présence du Sceau de Salomon multiflore (Polygonatum multiflorum) reflète l’influence montagnarde présente sur la partie amont du site.
L’Épiaire des marais (Stachys palustris), la Stellaire des sources (Stellaria alsine) ou l’Euphorbe velue (Euphorbia villosa) sont des hôtes des prairies humides des bords de l’Adour. La présence de la Renouée bistorte (Polygonum bistorta) reflète également l’influence montagnarde présente sur la partie amont du site.
La plupart des espèces de mammifères semi-aquatiques français occupent ce fleuve. Le Desman des Pyrénées, endémique des Pyrénées et de la péninsule Ibérique, est présent sur la partie amont de ce site, en piémont. La Loutre et le Putois d’Europe sont bien représentés sur l’ensemble du cours de l’Adour. Une autre espèce est probablement présente sur la partie aval de ce site, le Vison d’Europe (Mustela lutreola). Ce dernier, aussi rare et menacé que discret, est connu sur la partie aquitaine de l’Adour.
Parmi les reptiles, la Cistude d’Europe est bien présente dans les bras morts et autres pièces d’eaux stagnantes. Ces milieux abritent également un riche cortège composé de 7 espèces d’amphibiens, dont le Triton marbré.
De nombreuses espèces d’oiseaux profitent de l’Adour et des zones humides associées en période hivernale ou lors d’escales migratoires pour se reposer et se nourrir. Il s’agit essentiellement de diverses espèces de canards et d’échassiers (limicoles). La Spatule blanche et le Balbuzard pêcheur y sont également observés en passage. En période de reproduction, diverses espèces de hérons (Hérons bihoreau, cendré et garde-bœufs), ainsi que l’Aigrette garzette et le Crabier chevelu fréquentent l’Adour, où elles nichent dans la ripisylve. La Rousserolle effarvatte niche en roselière ; le Petit Gravelot niche sur les grèves ; l’Hirondelle de rivage loge quant à elle dans les talus.
L’Adour héberge par ailleurs une riche et dense faune piscicole avec 5 espèces déterminantes et 2 cortèges. Les populations importantes de Goujon, Loche franche et Vairon permettent de mettre en évidence une mosaïque d’habitats intéressante. La Lamproie de Planer, observée récemment sur le site, appartient au même cortège. Un second cortège composé du Brochet, de la Tanche et du Rotengle caractérise quant à lui les zones lentiques, telles que les bras morts et annexes en eau.
4 des 5 poissons déterminants stricts du site sont considérés « vulnérables » en France : l’Anguille, la Lamproie marine, la Loche de rivière et le Toxostome. Notons que les deux premiers, avec la Lamproie de Planer, sont migrateurs, donc d’autant plus sensibles à d’éventuels aménagements pouvant entraver leur circulation. La Loche franche est quant à elle très sensible aux pollutions.
Les bords de l’Adour sont également favorables à de nombreux insectes associés aux zones humides.
Les libellules en font naturellement partie avec 8 espèces déterminantes sur le site. Certaines sont étroitement liées aux eaux courantes, telles que les gomphes et la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii). Cette dernière espèce, d’intérêt communautaire et protégée en France, affectionne les grands cours d’eau méridionaux, où elle fréquente en survol les zones d’eaux libres. Le Gomphe de Graslin (Gomphus graslinii), d’intérêt communautaire et protégé en France, n’est présent que sur la partie aval du site, car il affectionne les eaux relativement chaudes. Le Gomphe à pattes jaunes (Gomphus flavipes), également protégé, serait à rechercher en aval puisqu’il n’est actuellement connu de l’Adour que dans les Landes. Le Gomphe à crochets (Onychogomphus uncatus) est bien représenté sur le site.
D’autres libellules d’intérêt patrimonial sont davantage associées aux bras morts et annexes fluviales. Il s’agit du Caloptéryx hémorrhoïdal (Calopteryx haemorrhoidalis), de la Libellule fauve (Libellula fulva) et des Agrions de Mercure, gracieux et mignon (Coenagrion mercuriale, Coenagrion pulchellum et Coenagrion scitulum). L’Agrion de Mercure est également d’intérêt communautaire et protégé en France.
Parmi les orthoptères, le petit Grillon des torrents (Pteronemobius lineolatus) est inféodé aux berges des cours d’eau.
La Courtillère (Gryllotalpa gryllotalpa) affectionne aussi les milieux humides. La Decticelle aquitaine (Zeuneriana abbreviata), endémique du versant nord des Pyrénées, descend en plaine jusque dans les Landes de Gascogne dans des contextes plutôt humides.
Sur l’Adour, la moule d’eau douce Unio mancus est représentée par une forme particulière d’intérêt patrimonial nommée moquinianus.
En plus des nombreuses espèces patrimoniales qu’abrite l'Adour, ce fleuve présente un intérêt majeur lié à sa bonne fonctionnalité hydrologique. Il s’agit d’un fleuve « vivant » où méandres et bras morts évoluent rapidement et régulièrement au gré des crues.
Cette ZNIEFF couvre la partie de plaine du fleuve Adour en Midi-Pyrénées, de Campan (65) à Barcelonne-du-Gers (32).
Les contours englobent l’essentiel du lit majeur, englobant ainsi les zones humides et milieux associés relativement préservés et/ou présentant des enjeux faunistiques ou floristiques importants (boisements riverains notamment).
La partie amont de l’Adour fait l’objet d’une ZNIEFF spécifique.