Il s’agit d’un vallon boisé et bocager, adjacent à la vallée de la Save, s’inscrivant dans le contexte des coteaux asymétriques du sud du Gers. En marge des milieux boisés persistent quelques pelouses, landes et prairies. Le climat est atlantique atténué avec des tendances méditerranéennes.
On note la présence :
- d’une lande de Bruyère à balais (Erica scoparia), formation assez rare dans la région (mais non déterminante en plaine), un peu plus fréquente lorsqu’on se rapproche des terrasses de la Garonne, tendant ici à se fermer, constituant un habitat de nidification potentiel pour les busards ;
- de petites pelouses sèches favorables aux orchidées et agrémentées de plantes d’affinités méditerranéennes ; elles se rattachent au type Mesobromion, sont accompagnées d’ourlets pré-forestiers et constituent des habitats déterminants du site. Ces milieux fréquents dans le sud du Gers sur les pâturages en pente, sont moins abondants dans le reste de la région ;
- de la chênaie-charmaie, formation dominante du site ; ce type de bois largement répandu dans le sud du Gers a subi des défrichements importants dans les années 1980 et 1990. Il s’agit d’un biotope de nidification potentiel pour les rapaces forestiers (Autour des palombes, Faucon hobereau) et pour le Pic mar ;
- d’un ensemble de vieux chênes organisés autour du parc du château, habitat intéressant pour les coléoptères saproxyliques et potentiellement pour certaines espèces de chauves-souris (Vespertilion de Beschtein, Barbastelle).
L’état de conservation est bon pour la forêt et les vieux arbres du parc ; landes et pelouses sont peu étendues et en voie de fermeture plus ou moins avancée avec une pression d’entretien (exploitation du bois, parcours, pâturage...) semblant insuffisante. La mise en culture des espaces périphériques du bois et la progression de l’urbanisation à proximité du site sont des facteurs dont l’impact potentiel est fort.
L’inventaire des espèces serait à compléter. Seules quelques mentions de plantes des milieux chauds et secs existent. Le Genêt scorpion (Genista scorpius) et l’Immortelle (Helichrysum stoechas) sont des espèces caractéristiques de l’influence méditerranéenne qui s’exprime ici (signalées dans AREMIP/COG, 1994), mais il ne s’agit pas vraiment d’espèces rares. Les potentialités du site sont cependant bonnes pour ce qui est des coléoptères, des papillons diurnes, des chauves-souris ou des oiseaux forestiers (rapaces et Pic mar).
Le principal intérêt de cette ZNIEFF réside dans la juxtaposition, sur une surface réduite, d’une gamme assez complète de milieux présentant divers stades de développement de la végétation (bois/lande/pelouse) sur un versant nord au sol acide et un versant sud plus alcalin. Il en découle de bonnes potentialités pour la faune en termes de domaine de chasse (rapaces et chauves-souris) en périphérie et de nidification plus vers le centre du massif.
Le site concerne un vallon et les coteaux voisins avec un ensemble boisé et les formations végétales adjacentes (landes, pelouses, bocage et champs cultivés proches) constituant un ensemble naturel fonctionnel et cohérent. Le parc du château contient également de vieux chênes, qui constituent des stades d’évolution potentiellement intéressants pour les espèces liées au vieux bois et aux cavités.