ZNIEFF 730010992
Zone de l'aérodrome de Cahors-Lalbenque

(n° régional : Z1PZ0384)

Commentaires généraux

Cette zone, située en plein Quercy blanc, est constituée de coteaux et d'une portion de plateau qui sont formés de marnes aquitaniennes et de calcaires lacustres d'âge oligocène. La zone est essentiellement occupée par des landes à Genévrier commun (Juniperus communis) ou de Buis (Buxus sempervirens), et par des pelouses calcicoles de divers types : pelouses vivaces xérophiles à caractère méditerranéo-montagnard ou méditerranéen accusé (se situant aux charnières Xerobromion/Ononidion striatae et Xerobromion/Aphyllanthion), mésobromaies, pelouses à annuelles méditerranéo-atlantiques du Thero-Brachypodion distachyi (qui relèvent du Lino austriaci subsp. collini-Arenarietum controversae). Les pelouses sèches occupent une partie notable à l'intérieur du périmètre de l'aérodrome de Cahors-Lalbenque. Quelques cultures herbacées, des truffières et des bois de Chêne pubescent (Quercus pubescens) d'étendus variables ainsi que des fourrés caducifoliés de la série du Chêne pubescent sont présents sur le secteur décrit. Le périmètre de l’ancienne ZNIEFF a été modifié en 2022, réduit en bordure de l’aérodrome, en raison des aménagements liés au parc d’activités de Cahors Sud et a été étendu au nord-ouest pour prendre en compte certains enjeux faunistiques.


Le site possède un grand intérêt floristique. Cependant, la plupart des observations sont relativement anciennes et mériteraient d’être actualisées. Plusieurs espèces remarquables ont été citées comme la Crapaudine de Guillon (Sideritis hyssopifolia subsp. guillonii), une endémique nord-aquitaine qui paraît limitée au Lot en Occitanie, ou encore Le Buplèvre de Toulon (Bupleurum ranunculoides subsp. telonense), petite ombellifère méditerranéo- montagnarde qui est très fortement localisée et en aire disjointe sur le Quercy. Cette zone fait partie des rares zones lotoises à héberger cette espèce.


Une plante franco-ibérique protégée, la Sabline des chaumes (Arenaria controversa), a été observée plus récemment, notamment sur les zones de sols nus et de tonsures de l’aérodrome.


De nombreuses autres espèces méridionales en majorité en limite d'aire dans le Lot, dont plusieurs à distribution nettement restreinte au niveau départemental ou régional, seraient à confirmer : l'Anthyllide des montagnes (Anthyllis montana), l'Aphyllante de Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis), le Genêt d’Ausona (Genista ausetana), la Marguerite à feuilles de graminée (Leucanthemum graminifolium), qui est endémique du Sud de la France, la Globulaire piquante (Globularia vulgaris), ou encore le Narcisse à feuilles de jonc (Narcissus assoanus). Ces espèces sont globalement bien représentées sur les pelouses sèches du Quercy blanc, mais elles sont nettement plus rares, voire totalement absentes, sur les pelouses des causses à calcaire dur. D'autres espèces de plantes de milieux secs, plus largement réparties dans le Lot, sont également observées ici. C'est le cas de l'Armoise blanche (Artemisia alba), de la Leuzée conifère (Leuzea conifera), du Cardoncelle mou (Carduncellus mitissimus), de la Scorsonère hirsute (Scorzonera hirsuta), du Nerprun des rochers (Rhamnus saxatilis) ou de l'Égilope à trois arêtes (Aegilops triuncialis).


Le site comporte également un fort intérêt pour la faune.


Chez les oiseaux, deux espèces typiques des zones steppiques nichent sur la zone, notamment au niveau des pelouses rases de l’aérodrome : l'Oedicnème criard (Burrhinus oedicnemus) et le Pipit rousseline (Anthus campestris). Quelques couples ont été détectés entre 2017 et 2018. Cette zone abritait aussi, il y a une cinquantaine d'années, la dernière population d'Outarde canepetière lotoise (source : communication personnelle de D. Cavalié).


D’autres oiseaux non déterminants mais caractéristiques des zones ouvertes et bocagères sont nicheurs sur le site : la Tourterelle des bois (Streptopelia turtur), la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), l'Alouette lulu (Lullula arborea) ou encore la Linotte mélodieuse (Linaria cannabina).  Notons aussi l’abondance de l’Engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus), qui affectionne particulièrement les landes et boisements clairsemés du site.


Le site possède également un fort intérêt pour les reptiles, avec la présence régulière du Lézard ocellé (Timon lepidus). Il se rencontre en bordure des pistes de l’aérodrome, parfois au niveau des trappes et des chambres de tirage du balisage. Un terrier et un mâle ont aussi été observés en bordure de la zone industrielle de la Crouzette.


L’intérêt entomologique du site est également fort, avec de nombreuses espèces inféodées aux pelouses sèches. Chez les rhopalocères, il faut souligner la présence de deux papillons protégés :  l’Azuré du serpolet (Phengaris arion) et le Damier de la succise (Euphydryas aurinia). L'Azuré du mélilot (Polyommatus dorylas), peu commun dans le Parc naturel régional des causses du Quercy et classé dans la catégorie "vulnérable" sur la liste rouge régionale, a été autrefois signalé du site. Chez les macrohétérocères, il faut signaler la présence de la Cuculie bigarrée (Cuculia formosa), espèce rare en France et connue uniquement du Lot en région Occitanie. La chenille consomme principalement les fleurs et les graines de l’Armoise blanche (Artemisia alba) dans ce département.


Enfin, chez les orthoptères, deux espèces fréquentent très probablement le site mais les données sont anciennes et/ou situées en dehors du périmètre : le Criquet des friches (Omocestus petraeus), qui affectionne particulièrement les plages de végétation rase et les zones caillouteuses, et la Magicienne dentelée (Saga pedo), seule sauterelle protégée en France, qui apprécie les mosaïques de pelouses et de landes ouvertes.

Commentaires sur la délimitation

La zone inclut l’ensemble des landes et des pelouses sèches d’intérêt significatif du secteur des Volcans et des Ségalas (nord-ouest) ainsi que la quasi-totalité de l’aérodrome de Lalbenque, à très large dominante de pelouses sèches. Elle exclut, en revanche, les secteurs bâtis et les plus fortement anthropisés de l’aérodrome, à l’exception de la piste d’envol et d’atterrissage qui est en situation d’enclave centrale au sein d’un ensemble de pelouses sèches remarquable.