Le site des « bois et pelouses des pechs de Ligoussou et des Mayrignacs » se situe dans l’est du département du Lot, en bordure sud du causse de Gramat et sur la rive droite de la rivière Célé. Il concerne les communes d’Espagnac-Sainte-Eulalie, Grèzes, Brengues, Corn et Livernon. D’une surface de 790 ha, son altitude moyenne est d’environ 340 m. Il s’agit d’un vaste boisement de Chêne pubescent (Quercus pubescens) surplombant la rive droite du Célé et hébergeant une mosaïque de pelouses calcicoles dont le patrimoine floristique et faunistique est riche. Ces pelouses sont majoritairement vivaces, semi-sèches (Mesobromion du Quercy) à très sèches (Xerobromion du Quercy), plus localement à annuelles, sur corniches ou pentes rocailleuses. Elles hébergent de nombreuses espèces méridionales se trouvant en limite d’aire ou en aire disjointe dans le Quercy. Citons pour la flore les Sabline des chaumes (Arenaria controversa), franco-ibérique protégée au niveau national, Armoise blanche (Artemisia alba), Campanule à petites fleurs (Campanula erinus), Euphorbe de Duval (Euphorbia duvalii), Hysope officinale (Hyssopus officinalis), Lin d’Autriche (Linum austriacum subsp. collinum), Pistachier térébinthe (Pistacia terebinthus), Renoncule à feuilles de graminée (Ranunculus gramineus), Centaurée de Lyon (Centaurea triumfetti subsp. lugdunensis) ou bien encore Scorsonère hirsute (Scorzonera hirsuta). Une station assez inhabituelle de Narcisse des poètes (Narcissus poeticus) est présente en sous-bois de chênaie pubescente exposé au nord. Pour la faune, les intérêts majeurs de ces pelouses sont herpétologiques avec la présence du Lézard ocellé (Lacerta lepida), lépidoptérologiques (papillons) avec le Nacré de la filipendule (Brenthis hecate), l’Hermite (Chazara briseis) et l’Azuré du serpolet (Maculinea arion), et orthoptérologiques avec l’Œdipode rouge (Oedipoda germanica subsp. germanica) et la Decticelle des friches (Pholidoptera femorata). Les faciès de fermeture de ces pelouses sont essentiellement des fruticées à Buis (Buxus sempervirens) et à Genévrier commun (Juniperus communis). Les zones de fruticées thermophiles abritent la Fauvette passerinette, espèce subméditerranéenne localisée dans le Lot. La densité et la tranquillité des boisements sont favorables au Circaète Jean-le-Blanc, rapace ophiophage patrimonial observé sur le site. Cette espèce affectionne les terrains découverts thermophiles riches en reptiles. L’Aigle botté fréquente également ce site, où il niche peut-être. Les corniches, riches en cavités, ont également un fort intérêt faunistique. On y trouve 3 espèces de chauves-souris patrimoniales et 1 rapace aux mœurs rupestres, le Faucon pèlerin. Les rares cultures maigres du site hébergent la Passerine annuelle (Thymelaea passerina), espèce messicole très raréfiée en Midi-Pyrénées. Enfin, l’existence de petites mares est favorable à la présence d’habitats spécifiques tels que les tapis immergés de characées et les gazons à Jonc des crapauds (Juncus bufonius). La valeur patrimoniale de ce site justifie sa mise en ZNIEFF.
Les limites du site des « bois et pelouses des pechs de Ligoussou et des Mayrignacs » correspondent globalement à des changements de contexte : vallée du Célé (autre ZNIEFF) au sud et à l’est, milieux cultivés et appauvrissement des pelouses au nord et à l’ouest.