Couvrant plus de 1 960 ha, cette zone est un système de combes sèches (combe de la Damette, combe de Gouny, combel de Layssou, combel du Gor), qui est situé dans la partie au nord du causse de Gramat. Ce système débouche sur un système plus important constitué des vallées de l’Ouysse et de l’Alzou. Les combes, assez encaissées, sont bordées de travers et de coteaux pentus. Les fonds de combes sont souvent occupés par des prairies naturelles et des cultures. Les versants exposés au sud sont quant à eux majoritairement couverts de pelouses sèches et de landes calcicoles, tandis que ceux exposés au nord sont essentiellement boisés (chênaie pubescente, mais aussi charmaie). Les zones de plateaux sont occupées par des pelouses sèches, mais aussi par des cultures et des bois de Chêne pubescent (Quercus pubescens). On y trouve de nombreuses formations herbacées xérophiles : pelouses sèches à vivaces du Xerobromion et du Mesobromion du Quercy, pelouses sèches à annuelles du Thero-Brachypodion. Citons parmi les plantes remarquables qui entrent dans leur composition : la Sabline des chaumes (Arenaria controversa), une annuelle franco-ibérique protégée, la Bugrane striée (Ononis striata), l’Hysope officinale (Hyssopus officinalis), l’Armoise blanche (Artemisia alba), souvent présente dans le Xerobromion en voie de fermeture, la Leuzée conifère (Leuzea conifera), le Cardoncelle mou (Carduncellus mitissimus), espèce typique du Carduncello mitissimi-Ranunculetum graminei (Mesobromion xérocline), le Cytise couché (Cytisus supinus), l’Argyrolobe de Linné (Argyrolobium zanonii) et la Crapaudine de Guillon (Sideritis peyrei subsp. guillonii), une endémique du Sud-Ouest qui est assez fréquente sur les pelouses xéroclines du nord du Lot. Le Nerprun des rochers (Rhamnus saxatilis) et le Libanotis des montagnes (Seseli libanotis) font aussi partie intégrante du patrimoine floristique xérophile de la zone. Quelques seslériaies à Seslérie bleue (Sesleria caerulea), développées très ponctuellement à l’ombre de petites corniches exposées au nord, hébergent le rare Tabouret des montagnes (Noccaea montana). Quelques éboulis sont présents sur le site, sur les bas de versants exposés au sud, et certains sont, ou ont été, exploités en carrière de castine. Les formations végétales sont constituées de plantes très spécialisées et souvent rares dans le Lot : Silène des grèves (Silene vulgaris subsp. glareosa), Gaillet de Jordan (Galium timeroyi) et Laser de France (Laserpitium gallicum). Elles sont rattachables aux Stipetalia calamagrostidis. On relève aussi la présence de boisements dominés par le Charme (Carpinus betulus) qui, développés sur terrain calcaire, relèvent du Carpinion. Ils s’implantent sur les versants exposés au nord. Cette formation boisée est assez fréquente dans les vallées et vallons des causses du Lot, surtout en bas de versant nord où elle remplace la chênaie pubescente. La flore des milieux boisés et frais se rencontre aussi dans ces situations. La Tulipe australe (Tulipa sylvestris subsp. australis), le Narcisse des poètes (Narcissus poeticus), l’Euphorbe anguleuse (Euphorbia angulata) et le Muguet (Convallaria majalis) occupent plusieurs stations en bas de versant. Deux lacs de Saint-Namphaise, points d’eau taillés dans la roche calcaire pour l’abreuvement du bétail, ont été inventoriés sur cette zone. Ils renferment des habitats naturels toujours très localisés sur les causses du Quercy, surtout dans la mesure où cette zone biogéographique karstique a relativement peu de zones humides. Ces habitats naturels ponctuels sont des herbiers à Characées des Charetea fragilis, des herbiers à petits potamots du Potamion pectinati, et des prairies hygrophiles des Eleocharitetalia, largement dominées par le Scirpe des marais (Eleocharis palustris). Un couple de Circaète Jean-le-Blanc, grand rapace forestier, ophiophage et migrateur, est installé et se reproduit dans un des secteurs de chênaie pubescente du site. Il chasse aux alentours, notamment sur les pelouses sèches et les landes ouvertes, les reptiles qui constituent l’essentiel de son régime alimentaire. Ce rapace a besoin de secteurs boisés calmes et à l’écart des activités humaines pour établir son aire et élever son unique jeune annuel. Plusieurs espèces de coléoptères inféodés aux pelouses sèches sont présentes sur le site : Lébie pubescente (Lamprias pubipennis), carabique méridional présent sur l’ensemble des zones calcaires du Lot, Anthaxie hypomélène (Anthaxia hypomelaena), bupreste en limite d’aire qui se développe sur le Panicaut champêtre (Eryngium campestre), Zonabre polymorphe (Hycleus polymorphus), des montagnes méridionales et dont la larve parasite les pontes d’acridiens, et Pachybrachis rugifère (Pachybrachis rugifer), chrysomèle méridionale en limite d’aire qui vivrait sur les thyms (Thymus sp.). Parmi les orthoptères remarquables du site, on note la présence de l’Œdipode rouge (Oedipoda germanica germanica) et du Criquet des friches (Omocestus petraeus) qui occupent préférentiellement les secteurs dénudés de la zone (pelouses sèches rases, cailloutis et chemins). Le rare Œdipode aigue-marine (Sphingonotus caeruleans), qui n’est connu que de quelques stations dans le Lot, a été trouvé sur les carreaux de carrières d’extraction de castine et sur les éboulis. Il semblerait que cette espèce soit capable de s’implanter dans les milieux artificiels que sont les carrières de calcaire, et qu’elle colonise ainsi de nouveaux secteurs qui demeureraient, autrement, délaissés. Les milieux ouverts, pelouses sèches, landes et cultures extensives du site, abritent tout un cortège avifaunistique qui comprend l’Œdicnème criard, le Bruant ortolan, qui se raréfie de façon alarmante sur les causses du Lot, le Pipit rousseline, l’Alouette lulu, le Torcol fourmilier, la Tourterelle des bois et la Huppe fasciée. La Pie-grièche écorcheur, qui affectionne tout particulièrement les secteurs buissonnants et les haies arbustives, est également présente sur la zone.
Cette zone héberge plusieurs espèces rares dans le Quercy, en particulier des plantes vasculaires et des insectes liés aux pelouses sèches et autres milieux xériques. La présence d’espèces de vertébrés emblématiques des causses du Quercy plaide aussi en faveur de l’intérêt patrimonial de cette zone, qui est en lien étroit avec la vallée de l’Ouysse. Cependant, compte tenu de la déprise pastorale, plusieurs éléments patrimoniaux présents ici sont à considérer comme relictuels, voire en sursis, si la fermeture du paysage s’accentue encore.
La zone comprend la combe de la Damette et la combe de Gouny avec ses combes tributaires (combel de Layssou, combel du Gor). Elle inclut également les coteaux et les travers qui bordent ces combes sèches. Plusieurs secteurs de plateaux attenants, boisés ou semi-ouverts, font également partie de cette zone naturelle. Les limites englobent donc en priorité les formations végétales naturelles (pelouses sèches, landes et chênaies pubescentes) qui hébergent des éléments naturels patrimoniaux. La délimitation évite, en revanche, les secteurs dominés par les cultures. Elle exclut aussi la partie aval de la combe de la Damette qui est intégrée en grande partie à la ZNIEFF « Vallées de l’Ouysse et de l’Alzou » et qui accueille, cinq kilomètres en aval, le cours aérien de l’Ouysse.