ZNIEFF 730011046
Buttes de Montespan et de Ganties

(n° régional : Z2PZ0297)

Commentaires généraux

Le site des buttes de Montespan et de Ganties, situé dans le piémont commingeois, est essentiellement forestier. Dominé par la chênaie-charmaie, l’unité de ce massif tient avant tout à la nature géologique du sous-sol : des calcaires clairs et durs à faciès urgonien du Crétacé moyen. À proximité des principaux sommets, dont le mont Arlech qui culmine à 534 m, la roche mère est en partie dissimulée par une végétation thermophile clairsemée. On y trouve des peuplements de chênes pubescents qui correspondent à un habitat naturel déterminant codé en 41.711, « bois occidentaux de Quercus pubescens ». En ombrée, des éléments d’une végétation montagnarde peuvent apparaître localement. En outre, le karst renferme un important réseau souterrain. S’y trouve une grotte que N. Casteret rendit célèbre en 1923 par la découverte de gravures magdaléniennes et d’une statue d’ours en argile calcitée. Depuis, des activités archéologiques se sont poursuivies avec un réexamen des décorations pariétales dans les années 1970 et une étude inédite, à partir de 1985, des empreintes conservées (très nombreuses traces du passage de grands carnivores spéléens et d’empreintes humaines de l’époque magdalénienne, entre autres).

La flore thermophile présente un intérêt. L’Alavert intermédiaire (Phillyrea media), un arbuste non déterminant mais néanmoins rare en Comminges, se développe sur les secteurs rocheux exposés au sud. Des prospections complémentaires sur ces milieux calcicoles permettraient probablement d’inventorier d’autres plantes et animaux remarquables. Par ailleurs, plusieurs petites populations du Lis martagon (Lilium martagon), ainsi qu’une petite station de Myrtille (Vaccinium myrtillus) se développent ici, plutôt en versant nord. Ces deux espèces, qui ne sont déterminantes qu’en plaine, témoignent d’une affinité montagnarde de la végétation. L’Aubépine à deux styles (Crataegus laevigata) a été recensée dans la strate arbustive de la chênaie-charmaie. Cet arbuste, déterminant dans les Pyrénées et en plaine, est en réalité fréquent dans le piémont commingeois. Enfin, le Perce-neige (Galanthus nivalis), plante non déterminante, fleurit au sommet du mont d’Arlech à proximité des chênes pubescents. C’est plutôt insolite de retrouver cette espèce ici, loin des rives de la Garonne qu’elle affectionne. Elle se développe en l’occurrence dans des cuvettes rocheuses sommitales, résultant du phénomène de dissolution du calcaire, et ayant emmagasiné un humus important.

Les données faunistiques disponibles sont peu nombreuses. Le Milan royal (Milvus milvus), un rapace assez facilement observable en Comminges, dont les effectifs s'effondrent à l'échelle européenne, niche sur ce territoire. La faune souterraine est remarquable. Elle abrite 3 coléoptères cavernicoles déterminants : Aphaenops cerberus, qui est protégé en France, ainsi que Geotrechus orpheus et Geotrechus trophonius, deux taxons endémiques des Pyrénées. Phymatoniscus tuberculatus, un cloporte terrestre déterminant, trouve également des conditions favorables à son développement.

Commentaires sur la délimitation

Cette ZNIEFF est constituée de trois parties indépendantes, mais qui présentent une unité géologique (calcaire) et écologique. Les contours de ces zones suivent les limites des milieux forestiers.