ZNIEFF 730011055
Bois entre Saleich et Mane

(n° régional : Z2PZ0301)

Commentaires généraux

La zone se situe sur les premiers reliefs du piémont pyrénéen, à l’ouest de la rivière Salat, entre Urau, Saleich et Mane. Ces zones sont caractérisées par une alternance de coteaux calcaires boisés et de zones bocagères exploitées pour l’élevage ainsi que quelques cultures extensives. L’altitude varie de 330 à 600 m environ. Les boisements présentent une frange quasi continue sur tout le front ouest, et alternent régulièrement avec des zones plus ouvertes à l’est. Certains secteurs orientés au sud et sans doute anciennement pâturés offrent des conditions favorables au développement d’espèces et d’habitats typiques des zones de falaises calcaires. On trouve ainsi à l’extrême est de la zone un secteur à Saxifragion mediae, habitat remarquable pour la zone de piémont avec des zones de pelouses sèches et de fruticées à affinités méditerranéennes. Toutefois à cette altitude, l’habitat demeure très lié au maintien d’activités agricoles traditionnelles (pâturage). Celles-ci ayant disparu du secteur, le milieu présente une forte tendance à la fermeture donc à la disparition des zones de pelouses. Les zones forestières strictes, outre la présence de certaines espèces végétales remarquables, accueillent le Milan royal. L’espèce affectionne particulièrement ce type de milieu couplant des coteaux boisés nécessaires à son installation et à sa reproduction ainsi que des zones de bocages qu’elle fréquente assidûment à la recherche de nourriture. Particulièrement opportuniste, l’espèce se satisfait donc tout à fait de la présence d’activités agricoles traditionnelles vectrices de ressources en nourriture. Protégée à l’échelle nationale et en déclin, l’espèce est endémique de la zone occidentale du paléarctique conférant à la France (16 % de la population mondiale) et à la région Midi-Pyrénées une responsabilité notoire. Les populations de Midi-Pyrénées sont essentiellement sédentaires et fréquentent donc leur territoire à l’année avec, bien entendu, une sensibilité accrue en tout début de printemps lors de la recherche et de l’installation de l’aire. Outre les cas d’empoisonnements qui peuvent persister, l’espèce subit également des dégâts notables du fait de percussions avec des lignes électriques. Les dérangements divers liés à l’exploitation et à la gestion forestières peuvent aussi avoir un impact négatif sur la dynamique de l’espèce. Comme toute espèce nichant en milieu forestier, le Milan royal reste difficile à contacter en tant que nicheur certain. Ce facteur, associé au statut de l’espèce (présence très localisée, déclin important) tant sur le plan national que régional, induit une importance majeure de la préservation de tout secteur connu de nidification afin de s’assurer une préservation optimale des couples reproducteurs donc de la population. La zone présente aussi un enjeu en ce qui concerne les insectes. La Decticelle aquitaine (Zeuneriana abbreviata), une sauterelle endémique pyrénéo-cantabrique, arrive ici en limite est de son aire de répartition. Elle vit le plus souvent dans des prairies à hautes herbes situées à proximité des cours d’eau. Par ailleurs, la Bacchante (Lopinga achine), un papillon rare et protégé en France, affectionne les bois clairs à strate herbacée développée. Enfin, 2 coléoptères cavernicoles du genre Aphaenops, protégés en France, sont mentionnés dans la grotte de Noustens.

Commentaires sur la délimitation

La zone englobe les petits coteaux au nord d’Urau et Saleich, essentiellement recouverts de bois et de zones bocagères. Les limites englobent le territoire de nidification du Milan royal, le mont de Chac dont certains secteurs secs abritent des habitats remarquables, ainsi que d’autres habitats hébergeant des espèces déterminantes, notamment peuplements forestiers et habitats rocheux.