ZNIEFF 730011126
Montagnes de Saint-Bertrand-de-Comminges et de Tibiran-Jaunac

(n° régional : Z2PZ0019)

Commentaires généraux

La montagne de Saint-Bertrand-de-Comminges, formée de collines calcaréo-dolomitiques avec localement l’affleurement de marnes, est majoritairement recouverte par la chênaie.

Un petit vallon composé de prairies bocagères et d’un ruisseau sépare les monts situés au nord-ouest (Picon, cap de Moumou, mont Sec, cap de la Cassagne) de ceux situés à l’est (mont Aredon, cap de Galin, Sarrat, Cuguron).

Les enjeux naturalistes identifiés concernent principalement les milieux calcaires et secs.

Parmi les habitats déterminants, on peut mentionner des peuplements de chênes pubescents (bois occidentaux de Quercus pubescens) qui apparaissent sur des calcaires présentant des sols squelettiques (crêtes du mont Sec et du bois de Ruère). Ces groupements thermophiles comprennent l’Érable de Montpellier (Acer monspessulanum), le Cerisier de sainte Lucie (Prunus mahaleb) et le Nerprun purgatif (Rhamnus cathartica), trois espèces non déterminantes dans les Pyrénées.

Des pelouses et des landes localisées sur des versants pentus exposés à l’ouest ou au sud recèlent des plantes rares et déterminantes telles que la Scille d’automne (Scilla autumnalis), l’Hysope (Hyssopus officinalis), la Fritillaire noire (Fritillaria nigra), le Serpolet de Druce (Thymus polytrichus subsp. britannicus) et le Genêt très épineux (Echinospartum horridum) qui est protégé en France.

Sur ces pelouses se développent également des communautés de plantes annuelles, dont le Brachypode à deux épis (Brachypodium distachyon) et le Buplèvre du mont Baldo (Bupleurum baldense), deux taxons non déterminants mais peu fréquents.

Plus au sud, le caractère montagnard de la végétation apparaît avec la hêtraie, particulièrement bien développée dans la forêt domaniale de Saint-Bertrand-de-Comminges dont le point culminant atteint 963 m d’altitude.

Au point de vue faunistique, divers groupes sont représentés.

Les cavités et les grottes de karst sont particulièrement favorables aux chauves-souris. 2 espèces patrimoniales y ont été inventoriées : le Minioptère de Schreibers et le Grand Rhinolophe.

La diversité des papillons de jour est remarquable avec une espèce protégée en France, la Bacchante (Lopinga achine), et 2 autres papillons déterminants, le Miroir (Heteropterus morpheus) et le Nacré de la Filipendule (Brenthis hecate).

Dans le vallon, la richesse en orthoptères souligne un intérêt biogéographique.

La Decticelle aquitaine (Zeuneriana abbreviata), une sauterelle endémique pyrénéo-cantabrique, est présente dans des parcelles proches d’un cours d’eau.

De même, la Miramelle fontinale (Miramella alpina subalpina, taxon non déterminant pour les Pyrénées) a été observée à une des altitudes les plus basses connues pour les départements des Hautes-Pyrénées et de la Haute-Garonne, à savoir 500 m d’altitude.

La Loutre et le Desman, deux mammifères aquatiques, pourraient remonter les petits cours d’eau de ce site, car leur présence est signalée sur les bassins versants de l’Ourse et de la Garonne amont.

Commentaires sur la délimitation

La ZNIEFF englobe les montagnes de Tibiran-Jaunac et de Saint-Bertrand-de-Comminges comprises entre la vallée de la Garonne, le ruisseau de Larise à l’ouest et le ruisseau de l’Arrieu au sud, ce dernier étant intégré dans la zone. Il s’agit d’une unité paysagère constituée d’un ensemble de monts recouverts principalement par la forêt caducifoliée, à vastes surfaces de chênaie pubescente thermophile, développée sur affleurements calcaires, et en mosaïque avec des landes sèches, fruticées et pelouses sèches. La zone présente également une cohérence fonctionnelle puisqu’elle intègre le bassin versant des ruisseaux du Sarrat Médan et de la partie amont du ruisseau du Rieu Tort. Le vallon correspondant, composé de prairies bocagères et d’un ruisseau, présente notamment une richesse particulière en orthoptères. Il sépare les monts situés au nord-ouest (Picon, cap de Moumou, mont Sec, cap de la Cassagne) de ceux situés à l’est (mont Aredon, cap de Galin, Sarrat, Cuguron).

La partie nord de la zone est favorable aux chiroptères par la présence de cavités et de grottes karstiques.