ZNIEFF 730011179
Buttes et corniches des avants-causses

(n° régional : Z1PZ0815)

Commentaires généraux

Situé sur les buttes témoins calcaires et les corniches des avant-causses, le site est majoritairement composé de milieux forestiers. Sur la partie haute de ces versants, de nombreux affleurements rocheux, falaises, éboulis et grottes sont présents. Des milieux ouverts tels que des prairies, des cultures, des pelouses sèches et des friches sont présents sur les plateaux, principalement dans la partie sud du site, mais en superficie moindre. La grande diversité de ces milieux permet une richesse floristique et faunistique (notamment d’un point de vue ornithologique) incontestable. Une grande partie de la ZNIEFF est classée en zone Natura 2000 au titre de la directive européenne « Habitats » (ZSC « Gorges du Tarn et de la Jonte » et ZSC « Buttes témoins des avant-causses ») et au titre de la directive « Oiseaux » (ZPS « Gorges du Tarn et de la Jonte »).

Une grande partie du site est composée de forêts. On retrouve d’ailleurs un habitat déterminant : les forêts de chênes verts supra-méditerranéennes françaises qui possèdent une flore mycologique remarquable. Dans le département, cet habitat est rare, de même que les maquis de Chêne kermès (Quercus coccifera). Autre milieu intéressant : les falaises, qui offrent des habitats propices à la reproduction des oiseaux rupestres ainsi qu’à la présence d’une flore caractéristique. Enfin, les milieux ouverts tels que les pelouses sèches, les landes et les prairies accueillent une espèce de reptile peu commune dans le département ainsi que plusieurs espèces d’orthoptères. L’ensemble de la ZNIEFF constitue un territoire de chasse privilégié pour les oiseaux présents sur le site.

L’intérêt floristique des milieux rocheux et rocailleux (falaises, éboulis, dolomies...) est très important puisque de nombreuses espèces protégées y ont été recensées. Ainsi, une espèce protégée au niveau national est recensée : la Corbeille d’argent à gros fruits (Hormathophylla macrocarpa). En protection régionale, on retrouve pas moins de 8 espèces dont plusieurs endémiques des causses, d’Auvergne ou des Cévennes : la Sabline de Lozère (Arenaria ligericina), l’Armérie faux jonc (Armeria girardii), la Grande Uvette (Ephedra major), la Globulaire à feuilles en cœur (Globularia cordifolia), l’Ibéris des rochers (Iberis saxatilis), la Grassette des causses (Pinguicula longifolia subsp. caussensis), la Potentille des Cévennes (Potentilla caulescens subsp. cebennensis) et la Saxifrage des Cévennes (Saxifraga cebennensis). En dehors des espèces protégées, plusieurs autres taxons sont jugés très rares en Aveyron : la Linaire à feuilles rougeâtres (Chaenorrhinum rubrifolium), la Bugrane à feuilles rondes (Ononis rotundifolia) et la Rue à feuilles étroites (Ruta angustifolia). Du point de vue des oiseaux, 8 espèces rupestres se reproduisent dans les corniches des avant-causses. On retrouve tout d’abord au moins deux couples nicheurs de Faucon pèlerin ainsi que le Grand-Duc d’Europe qui est observé régulièrement sur le site depuis 1993. Le Vautour fauve, un rapace réintroduit dans les Grands Causses dans les années 1980, se reproduit également sur le site. Le Vautour percnoptère se reproduit pour la première fois sur le site en 2000, ce qui constitue l’année de réinstallation de l’espèce dans le département. On retrouve également le Pigeon colombin, le Monticole bleu, un merle rare et principalement localisé sur les corniches calcaires des gorges de la Jonte, du Tarn et de la Dourbie, le Martinet à ventre blanc, ainsi que le Crave à bec rouge, un corvidé cantonné aux parois des Grands Causses et de certains avant-causses. Enfin, une autre espèce rupestre est également régulièrement observée sur le site : il s’agit de l’Aigle royal, une espèce rare dans le département.

L’intérêt floristique des bois est important puisque plusieurs espèces protégées y ont été recensées. Ainsi, une espèce protégée au niveau régional est recensée sur le site : l’Ophrys d’Aymonin (Ophrys aymoninii), qui recherche principalement les bois clairs et les lisières. On retrouve également l’Euphraise visqueuse (Odontites viscosus), une espèce jugée très rare en Aveyron. 3 rapaces utilisent ces milieux pour nicher : le Circaète Jean-le-Blanc, le Milan royal et le Vautour moine. Plusieurs espèces de champignons déterminants sont présentes dans les sous-bois de feuillus et notamment les forêts de chênes verts : Clitocybula lenta, classée rare à très rare en France, ou encore Scenidium nitidum.

Dans les pelouses sèches et les landes ouvertes, d’un point de vue floristique, on peut trouver le Genêt de Villars (Genista pulchella), une espèce protégée au niveau régional, la Pédiculaire chevelue (Pedicularis comosa), très rare, ou encore le Millepertuis à feuilles d’hysope (Hypericum hyssopifolium), une espèce rare. Les landes ouvertes sont l’habitat du Lézard ocellé, une espèce peu commune dans le département et qui affectionne les terrains secs et chauds. Enfin, ces milieux sont favorables aux espèces d’orthoptères dont le Criquet des garrigues (Omocestus raymondi raymondi). Il s’agit d’une espèce classée « menacée » dans la zone géographique « domaine subméditerranéen languedocien » dont le site fait partie.

Commentaires sur la délimitation

Le zonage prend en compte les buttes et les corniches des avant-causses en rive droite de la rivière Tarn, qui abritent une faune et une flore rares. La limite du site est donc fixée par la répartition des espèces de faune et de flore sur le site ainsi que par le relief.