Le causse de Sévérac est la partie occidentale du causse de Sauveterre situé dans le département de la Lozère. Il est situé entre la vallée du Lot, au nord, et la vallée de l’Aveyron, au sud. Il s’agit pour l’essentiel d’un plateau calcaire ou dolomitique qui présente un vaste réseau karstique avec des gouffres, des grottes, des ouvalas et des dolines. La végétation qui pousse entre 600 et 900 m d’altitude est formée de pelouses, de friches, de bois de feuillus et de conifères. Il faut signaler la présence de hêtraies calcicoles remarquables au nord de la zone au-dessus de la petite vallée de la Serre.
En premier lieu, on signalera la présence d’un habitat déterminant : les hêtraies calcicoles très riches sur le plan mycologique. Les pelouses portent également une flore remarquable dont on mettra en exergue la pelouse-lande à Echinospartum horridum du puech de Belhomme. Elles sont également favorables à la présence d’espèces d’oiseaux liés aux milieux ouverts ou semi-ouverts. Les falaises et affleurements rochers accueillent une flore caractéristique ainsi que le Grand-Duc d’Europe. Enfin les cours d’eau de la zone accueillent plusieurs espèces déterminantes de poissons.
Sur le plan mycologique, les hêtraies calcaires présentent l’intérêt le plus fort avec la présence de 10 espèces d’hygrophores et d’hygrocybes et de 31 cortinaires, dont 30 du sous-genre Phlegmacium, sans oublier des espèces remarquables de tricholomes au sens large. Une espèce rarissime en France, Calocybe favrei, y a été récemment découverte dans un tout petit bois de feuillus à dominante de hêtres. De manière générale, ces hêtraies sont implantées sur des terrains assez pentus, parfois en versant nord, ce qui les protège a priori de l’exploitation qui a, en revanche, déjà affecté celles installées dans des secteurs plus accessibles aux engins d’exploitation. L’intérêt floristique est également important avec une flore caractéristique des causses qui comporte trois espèces protégées en France : l’Alysson à gros fruits (Hormatophylla macrocarpa), l’Ophrys d’Aymonin (Ophrys aymonii) et le Genêt horrible (Echinospartum horridum), très rare en France en dehors des Pyrénées centrales. La première de ces espèces est liée aux rochers et falaises calcaires, et les deux autres se retrouvent dans des milieux ouverts : pelouses et landes. Les milieux boisés sont le refuge de trois espèces d’orchidées : la Goodyère rampante (Goodyera repens), l’Épipactis à petites feuilles (Epipactis microphylla) et l’Épipactis à labelle étroit (Epipactis leptochila), ce dernier présent en très petit nombre. Les zones de rochers dolomitiques accueillent notamment la Fétuque de Christian Bernard (Festuca christiani-bernardii), endémique des causses du Massif central. L’intérêt avifaunistique est assez important. On peut observer ainsi le Grand-Duc d’Europe sur les secteurs de falaises. Dans les milieux ouverts, on note la Pie-grièche écorcheur, le Moineau soulcie, le Traquet motteux et l’Alouette lulu. Les cours d’eau de la zone abritent plusieurs espèces déterminantes de poissons, dont la plus intéressante semble être la Lamproie de Planer, sensible aux éléments polluants.
Le projet prend en compte la partie occidentale du causse de Sévérac. Les limites du site sont fixées par la présence des espèces déterminantes de faune et de flore et par les formations végétales.