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La ZNIEFF comprend les lits principaux et les ripisylves de la Truyère (de sa confluence avec la rivière Lot jusqu’au lac de barrage de Sarrans), et du Goul dans sa partie aval (un des principaux affluents de la Truyère). Ces deux rivières ont creusé des vallées profondes sur un plateau formé de micaschistes et de granites. Ces vallées aux versants abrupts présentent notamment en Truyère des gorges escarpées. La végétation des pentes est celle de l’étage collinéen du Chêne sessile. La configuration de ces deux vallées a permis l’installation de nombreux ouvrages hydroélectriques, qui ont entièrement artificialisé leur régime hydrologique. Le lit du Goul présente encore quelques habitats piscicoles favorables aux petites espèces caractéristiques des eaux fraîches et vives. Les coteaux boisés sont escarpés et très difficiles d’accès. Ils constituent l’habitat de nombreux rapaces qui trouvent dans les gorges des sites de nidification à l’abri de tout dérangement. La présence de nombreuses falaises continentales permet également la reproduction de certaines espèces rupestres. La présence de lacs de retenue permet l’existence d’une biomasse piscicole plus importante que dans les cours d’eau. Cette source de nourriture est présente tout au long de l’année, et bénéficie à quelques espèces ichtyophages.
L’intérêt de cette ZNIEFF est essentiellement faunistique. Au niveau piscicole sont présentes des espèces peu communes en Aveyron, ou dont les populations très morcelées sont en régression. On citera notamment le Chabot, qui est peu commun et dont les populations en Aveyron sont très morcelées. Ce petit poisson d’eau vive est particulièrement sensible à l’altération de ses habitats. L’Anguille, dernier grand migrateur amphihalin du département, et dont les populations sont menacées, trouve encore dans le Goul des habitats favorables. Cette espèce est absente plus en amont dans la Truyère alors que des affluents lui seraient favorables en raison de la présence d’ouvrages infranchissables et non équipés. La Lamproie de Planer, qui possède une répartition très morcelée dans le département, montre sur ce site un effectif remarquable. Sont également présents la Loche franche, le Goujon, le Vairon et la Vandoise rostrée. La diversité de l’avifaune est importante et, notamment, de nombreux rapaces y trouvent des sites de nidification et d’alimentation : l’Aigle botté, le Milan royal et le Circaète Jean-le-Blanc nichent dans les pentes boisées, le Faucon pèlerin et le Grand-Duc d’Europe dans les falaises continentales. La présence de ces espèces est dépendante de la difficulté d’accès dans les zones de gorges, qui risque à moyen terme de se développer avec l’apparition ou le développement de certains sports de pleine nature. Enfin, la Truyère et le Goul sont deux axes importants de circulation pour la Loutre d’Europe, notamment comme axe d’échange entre les noyaux de population du Cantal et de l’Aveyron. La présence d’une succession d’ouvrages hydrauliques, dont certains sont infranchissables, est susceptible de perturber les déplacements de l’espèce (brassage génétique), qui doit alors contourner ces obstacles par le chevelu hydrographique secondaire et les têtes de bassin.
Cette ZNIEFF comprend la plus grande partie des lits majeurs de ces cours d’eau en Aveyron, ainsi que quelques petites zones de coteaux forestiers et de barres rocheuses où se trouvent des sites de nidification de rapaces.
