La ZNIEFF se situe dans la partie centrale de la haute chaîne pyrénéenne. Elle occupe un versant orienté au sud qui présente une vaste amplitude altitudinale, depuis la base de l’étage montagnard et les prés de fauche aux alentours des villages, en rive droite du Bastan et du gave de Pau, jusqu’à l’étage nival, atteignant 2 587 m au Pène det Pouri.
Deux zones distinctes composent le site : d’une part le vallon de Chèze, bassin versant du ruisseau du Plaa, seulement accessible à pied et extrêmement sauvage, et d’autre part le versant sud du site, fréquenté surtout pour l’exploitation forestière, pastorale et touristique.
Le fond des vallées du Bastan et du gave de Pau est essentiellement constitué de prairies régulièrement fauchées. Sur les parties supérieures de ces zones, on trouve de nombreuses friches dues à la déprise agricole avec le retour du couvert forestier. Cette unité agricole est sillonnée d’un réseau d’irrigation très élaboré et conséquent : chaque pré est desservi par une rigole acheminant l’eau captée dans les ruisseaux des couloirs d’avalanche. Une bonne partie de ce réseau est encore en service et entretenu.
À cet étage altitudinal a été inventorié un cortège diversifié de papillons de jour remarquables parmi lesquels les sous-espèces pyrénéennes du Semi-Apollon (Parnassius mnemosyne vernetanus), et de l’Apollon (Parnassius apollo pyrenaica), l’Azuré du Serpolet (Maculinea arion) ou le Damier de la Succise (Euphydryas aurinia), des espèces protégées nationalement.
La forêt est conséquente sur deux zones : le vallon de Chèze et la forêt domaniale du Capet.
Dans le vallon de Chèze, on trouve une hêtraie-sapinière à l’état primaire sur la partie haute, et une frênaie abondante, avec la présence de buis en sous-bois, sur des prés abandonnés de la partie basse. Une place de chant de Grand Tétras est active sur le Turon de Hailla. On assiste à la colonisation depuis 2005 par le Cerf élaphe du fond du vallon qui sert de refuge hivernal (espèce non déterminante). C’est dans ce vallon qu’est venu se réfugier l’ours Papillon en 2002-2003. Il y a été capturé et est revenu y mourir. Par la diversité du milieu, la variété et la continuité du couvert végétal, c’est également une zone vitale (reproduction et hivernage) pour une population d’Isard bien reconstituée après l’application stricte du plan de chasse légal.
En bas de vallon en rive droite du ruisseau, en raison de l’exposition, on trouve des milieux d’affinités plus méditerranéennes, calcaires, avec la présence de Thym commun (Thymus vulgaris). La Rosalie des Alpes (Rosalia alpina, coléoptère protégé au niveau national) a notamment été contactée dans ce milieu.
La forêt domaniale du Capet est constituée de résineux plantés pour la protection de la ville de Barèges contre les avalanches. Ce secteur est très riche et reconnu floristiquement : ses versants calcaires accueillent diverses espèces emblématiques et patrimoniales dont l’Iris des Pyrénées (Iris latifolia), la Fritillaire des Pyrénées (Fritillaria nigra) ou le Panicaut de Bourgat (Eryngium bourgatii).
En limite supérieure de forêt, on assiste à un envahissement par le Rhododendron.
Les étages subalpin et alpin sont essentiellement constitués de pelouses à Gispet (Festukia eskia) et de landes à Callune avec peu d’éboulis. Ce milieu est très favorable au maintien des populations de Perdrix grise de montagne, d’oiseaux prairiaux (traquets, pipits, accenteurs, etc.) et de Lièvre - ces données n'étant pas toutes déterminantes. On note encore la présence de quelques spécimens de Lagopède alpin aux alentours du Pène det Pouri. C’est à ces altitudes élevées que se retrouvent les communautés de pelouses caractéristiques avec, dans les combes à neige, la Laîche capillaire (Carex capillaris) et le Vulpin de Gérard (Alopecurus alpinus) et, sur les secteurs rocailleux de crêtes, le Drave faux aïzoon (Draba aizoides).
Les rares falaises que l’on trouve sur le Turon de Hailla et sur le pic de Pène Taillade abritent des aires de Faucon pèlerin et d’Aigle royal.
L’ensemble du site est abondamment irrigué par de nombreuses résurgences alimentant un réseau hydrographique conséquent. On note en berge de cours d’eau des formations de mégaphorbiaies dans différents secteurs. Il y a relativement peu de zones marécageuses sur le site. On note toutefois des complexes de zones humides intéressants dans le secteur de la Lahude ou sur les flancs du Soum d’Arrouy.
Ces milieux sont fréquentés par le Desman des Pyrénées, l’Euprocte des Pyrénées, le Crapaud accoucheur et le Triton palmé.
Cette zone englobe le versant exposé au sud du massif du Soum d’Arrouy, délimité au sud par le Bastan, à l’est par la gassère d’Aoube, à l’ouest par le gave de Pau, et au nord par la ligne de crête formée par la succession de sommets joignant le pic de l’Aube au pic Bédéra, en passant par le pic de Léviste et le Soum d’Arrouy notamment. Entre Barèges et Super-Barèges, la limite inférieure de la ZNIEFF correspond approximativement à la limite altitudinale inférieure de présence du Lagopède alpin (Lagopus mutus). Les villages du fond de vallée ont été exclus du contour (Saligos, Esquièze-Sère, Esterre, Viey, Sers et Barèges).