Cette ZNIEFF concerne le massif du Cabaliros et le pic de Monné, cerné par les gaves de Cauterets et d’Estaing-Azun. La zone s’étend au sud depuis le col d’Ilhéou jusqu’à Argelès-Gazost au nord.
Les étages de végétations s’étirent du collinéen à l’alpin. Trois expositions principales se dégagent sur la zone : une exposition sud-est en vallée de Cauterets, une exposition nord-ouest de l’autre côté du massif en vallée d’Estaing, et enfin une exposition nord - nord-est au-dessus de la confluence des vallées des gaves. Les versants sont dans leur majorité fortement pentus.
Le site s’étend essentiellement sur des terrains du Paléozoïque. Schématiquement, la partie médiane jusqu’au nord du site correspond à l’aire anticlinale de Pierrefitte, qui est couverte de schistes noirs du Silurien et de quartzophyllades de l’Ordovicien.
Au sud, on trouve des terrains du Dévonien (pélites, grès et calcaires) ainsi que des schistes du Carbonifère.
Le climat de la zone est montagnard humide, car nettement sous l’influence des flux d’ouest.
La végétation est caractéristique de la haute montagne pyrénéenne.
On y rencontre des espèces végétales endémiques, subendémiques, à aire disjointe ou en limite d’aire : 80 espèces déterminantes de phanérogames.
Principalement sur le gave de Cauterets, des gorges étroites et fraîches, assez escarpées avec des habitats forestiers jeunes, offrent une grande diversité spécifique en arbres à feuilles caduques (tilleuls, frênes, érables, chênes), mais sont également occupées par la Bruyère arborescente (Erica arborea).
Les zones de pelouses calcaires occupent la partie sud, et les pelouses siliceuses la moitié nord de la zone.
Les zones humides sont peu nombreuses, et s’apparentent principalement à des sources et suintements de pentes et de ravins. On rencontre cependant des espèces comme l’Épipactis des marais (Epipactis palustris), le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia) et le Lycopode inondé (Lycopodiella inundata), protégées nationalement, ainsi que la Pédiculaire des Pyrénées (Pedicularis pyrenaica). En falaises et rochers, l’Androsace des Pyrénées et l’Androsace de Vandelli (Androsace pyrenaica, inscrite en annexe II de la directive « Habitats » et Androsace vandellii, protégée nationalement) sont présentes.
La hêtraie est dominante. On peut cependant noter en lisière supérieure un ensemble remarquable de sapinières vieillies à Rhododendron, en contact avec des landes à Rhododendron et Genévrier. Ces habitats offrent aux galliformes de montagne de la zone des secteurs très favorables en termes de reproduction et d’hivernage.
La zone présente une faune montagnarde (quelques rares isards) associée à des espèces plus thermophiles comme la Genette. On note également la présence du Chat sauvage (non déterminant dans les Pyrénées). À noter : les nombreux souterrains miniers de la ZNIEFF, ainsi que les tunnels de l’ancienne voie ferroviaire de Cauterets sont occupés par de nombreuses espèces de chauves-souris.
Au niveau ornithologique, cette zone abrite plusieurs sites de nidification de rapaces patrimoniaux, notamment de l'Aigle royal et du Vautour Percnoptère, un important reposoir à vautours fauves au mont Né, ainsi qu'une vaste zone de reproduction pour la Perdrix grise de montagne, le Grand Tétras et le Lagopède alpin sur les secteurs subalpins et alpins.
La déprise pastorale et l’abandon de pratiques de fauche pourraient avoir des conséquences sur les formations de pelouses et de prairies notamment. Il est à noter, par ailleurs, que le réseau de pistes rend possible la circulation motorisée jusqu’au cœur des espaces naturels, provoquant notamment le dérangement d’espèces sensibles telles que le Grand Tétras.
La ZNIEFF englobe les deux versants (nord-ouest et sud-est) des massifs du Cabaliros et du mont Né, du col d’Ilhéou au sud jusqu’à Argelès-Gazost au nord.
La limite est passe en rive gauche du gave de Cauterets, celle de l’ouest en rive droite du gave d’Estaing, ces deux cours d’eau faisant l’objet d’autres ZNIEFF. Au sud, la ZNIEFF s’arrête au niveau de Cauterets ; le domaine skiable du Lys est globalement exclu sauf quelques secteurs hébergeant notamment des enjeux floristiques. La limite sud passe donc au nord de la station du Lys, rejoint le col d’Ilhéou via le Soum de Grum et redescend vers le lac d’Estaing en suivant le ruisseau de Garren-Blanc.
L’ensemble des habitats présents sur la zone hébergent des enjeux naturels, qu’ils concernent des espèces floristiques au sens large, des galliformes, des rapaces ou encore des insectes déterminants, etc.
Les villages en bas de versant ont été exclus, et l’habitat au sein de la zone reste très dispersé.