ZNIEFF 730011468
Marais de la Matole et chênaie atlantique d'Ossun

(n° régional : Z2PZ0007)

Commentaires généraux

Le site du « marais de la Matole et de la chênaie atlantique d’Ossun » se situe au sud du plateau de Ger. Le climat y est naturellement humide avec une absence de relief à l’ouest qui autorise des arrivées de précipitations abondantes.

Les sols sont constitués de cailloutis du plateau de Ger, insérés dans des couches argileuses. Ils permettent, sur les zones de relief faible, une forte rétention d’eau, ou favorisent l’existence de gouttières où les eaux se concentrent et forment des zones humides. La zone est située en limite des moraines frontales de la vallée du gave de Pau.

Les habitats sont principalement forestiers, constitués d’une chênaie atlantique très typique et de quelques hêtres. Les milieux humides sont constitués :

- de formations riveraines, notamment en partie centrale au bord du Souy, où des végétations intéressantes de type mégaphorbiaies existent ;

- d’au moins une vaste tourbière (marais de la Matole) qui offre malgré un envahissement marqué par la Molinie bleue (Molinia caerulea) une gamme assez complète d’habitats humides avec des éléments de tourbière de transition (radeaux de Trèfle d’eau [Menyanthes trifoliata] et de Potamot à feuilles de renouée [Potamogeton polygonifolius], bas-marais acides à Rhynchospore blanc [Rhynchospora alba], tourbière haute parcourue de chenaux).

Les landes sèches formant des franges en bordure de bois et de tourbière complètent la gamme des habitats présents.

Le site est aussi intéressant par la présence d’espèces végétales liées à la tourbière, dont plusieurs sont protégées (la Grassette du Portugal [Pinguicula lusitanica], protégée en région Midi-Pyrénées, les Rossolis à feuilles rondes [Drosera rotundifolia] et intermédiaire [Drosera intermedia], tous deux protégés nationalement, la Petite scutellaire [Scutellaria minor], l’Osmonde royale [Osmunda regalis], le Rhynchospore blanc [Rhynchospora alba], la Gentiane pneumonanthe [Gentiana pneumonanthe], la Valériane dioïque [Valeriana dioica] ou la Violette des marais [Viola palustris]…). On peut également lier aux espaces herbeux sur la tourbière la présence du Miroir (Heteropteus morpheus), petite espèce de papillon en régression.

La chênaie est particulièrement bien conservée. Elle offre de nombreuses possibilités de nidification pour les oiseaux, notamment l’Aigle botté (annexe I de la directive « Oiseaux ») ainsi que pour le Pic noir (annexe I, DO.) qui a colonisé le massif avant de gagner des zones plus basses vers la plaine. On retrouve un caractère montagnard avec la présence d’une végétation typique comprenant notamment le Hêtre et la Scille lis-jacinthe (Scilla lilio-hyacinthus). Le ruisseau du Souy est en bon état de conservation général. Le rôle de préservation des eaux par le massif forestier et la tourbière est bien connu. Ces derniers constituent un élément d’un réseau démographique pour certaines espèces inféodées à ces milieux : Aigle botté pour la nidification, Pic noir pour la colonisation vers le nord, papillons... Il est également pour la flore un milieu refuge face aux aménagements ayant affecté les milieux plus petits ou plus accessibles environnants, comme par exemple les tourbières du plateau de Ger. On doit cependant signaler en limite du site une forte tendance à l’enrésinement avec des essences exotiques, et insister sur l’intérêt essentiel de conserver cette partie de la forêt peuplée de chênes et de hêtres.

Commentaires sur la délimitation

Le site comprend le Souy et ses tributaires, depuis sa source jusqu’au bassin à sa sortie de la forêt, le marais de la Matole, qui alimente également le Souy, et toute la bande ouest du massif forestier d’Ossun, peuplée d’une chênaie atlantique. Ces milieux naturels disposés en continu forment un ensemble cohérent d’un point de vue fonctionnel.