ZNIEFF 730011477
Forêt de Campuzan et lac de Puydarrieux

(n° régional : Z2PZ0013)

Commentaires généraux

Cette ZNIEFF est située dans la vallée de la Baïsole, dans le Pays des Coteaux, au nord du plateau détritique de Lannemezan, dans une région de polyculture et d’élevage. Le site retenu est une zone très diversifiée, car elle comprend des milieux forestiers sur les coteaux, agricoles sur les plaines et un lac collinaire. Sa situation, très à l’intérieur des terres, placée à proximité de la ligne de partage des eaux des bassins de la Garonne et de l’Adour, au pied du versant nord de la chaîne pyrénéenne, en fait un endroit stratégique pour l’hivernage et/ou les haltes migratoires des oiseaux.

Implanté dans le sud de la région des coteaux de Gascogne, ce site est soumis au climat tempéré aquitain. Les précipitations annuelles sont importantes, de l’ordre de 950 mm, tandis que les températures moyennes s’établissent aux alentours de 13°C.

Le milieu le plus attractif est le lac, créé par la Compagnie d’aménagement des Coteaux de Gascogne en 1987 afin de permettre l’irrigation des cultures, principalement celles du maïs. Il assure également l’alimentation en eau des communes situées en aval du barrage. Doté pour cela d’une capacité de stockage de 14,5 millions de m3, il est alimenté par la Baïsole, dont le débit dépend, pour partie, de la gestion du canal de la Neste.

La superficie du bassin artificiel varie selon le niveau de remplissage ou d’utilisation pour l’irrigation. Ainsi, le niveau d’eau baisse pendant la période estivale, et cette zone exondée se végétalise assurant ainsi une ressource alimentaire importante pour l’avifaune en hiver (Canard siffleur, Oie cendrée, Sarcelle d’hiver...) et un rôle de dortoir pour les Grues cendrées (le seul dortoir de la région et le troisième plus important du Sud-Ouest). Le lac revêt une importance régionale au niveau des effectifs pour ces quatre espèces. En effet, il accueille notamment un des plus gros effectifs de canards siffleurs et de sarcelles d’hiver de la région. Pour ces deux espèces particulièrement sensibles aux dérangements, notamment ceux liés à la chasse, le site offre une zone de tranquillité où les activités de nourrissage et de repos peuvent s’effectuer sans perturbation.

Le Courlis cendré s’ajoute également à cette liste, car il est présent en hivernage dans cette zone, se nourrissant sur les chaumes de maïs et les prairies rases « à moutons » situées à l’ouest du lac.

De nombreuses autres espèces séjournent sur le lac, mais certaines se distinguent par les effectifs ou leur statut régional. C’est le cas pour la Grande Aigrette, le Filigule milouin, le Vanneau huppé, la Bécassine des marais, les Chevaliers guignette, culblanc et aboyeur. Les passereaux sont également bien représentés avec en particulier les Bruants fous (non déterminant) et des roseaux, hivernants réguliers, et la Fauvette pitchou.

A contrario de son importance pour l’hivernage ou les haltes migratoires, le lac de Puydarrieux est peu utilisé en période de nidification, car sa physionomie au printemps (niveau d’eau maximal et rives abruptes, absence de végétation de type « roselière ») ne convient pas à certaines espèces. Seul un petit nombre d’oiseaux parvient à nidifier avec plus ou moins de succès comme le Grèbe huppé, les Hérons cendré, garde-bœufs (bien que non déterminants ici car il ne s'agit pas d'un dortoir d'hivernage) et pourpré, le Bihoreau gris, et l’Aigrette garzette.

En rive gauche se trouvent deux lagunes de taille beaucoup plus réduite, 6 ha pour l’une et 0,55 ha pour l’autre, qui gardent le même niveau d’eau durant toute l’année (à la différence du lac), assurant un attrait pour certaines espèces d’oiseaux comme les limicoles, sarcelles, oies... Elles ont pour rôle d’offrir aux oiseaux un plan d’eau de faible profondeur. De plus, à l’intérieur de la plus grande lagune, des îlots ont été aménagés par apport de terre végétale et sont aujourd’hui essentiellement recouverts de joncs. Bordant les lagunes et la rive, des terres agricoles comprennent des prairies naturelles, des parcelles de céréales à paille, mais aussi quelques bosquets de chênes.

La queue du lac, au sud, est colonisée par une saulaie buissonnante et arbustive, elle-même ceinturée côté route par une haie d’aulnes glutineux et de saules. Des ronciers piquetés d’ajoncs se développent par endroits. Cette diversité des milieux humides, agricoles et forestiers permet de répondre aux besoins tout aussi variés des espèces qui y trouveront à la fois des zones de gagnage et de repos.

En ce qui concerne la flore, on mentionnera la présence sur les berges du lac de la Limoselle aquatique (Limosella aquatica) et surtout de la Pulicaire annuelle (Pulicaria vulgaris), protégée nationalement, ces deux espèces affectionnant les sols limoneux humides.

Le plan d’eau est bordé en rive droite par un grand massif forestier dont 47 ha de vieille chênaie situés sur un versant à forte déclivité. Les différentes successions s’observent et les ronciers, strates arbustives, taillis et futaies offrent une diversité que l’on retrouve chez les espèces utilisant ce secteur. La partie nord du site est également constituée de forêts, celles de Puntous et de Guizerix, abritant différentes espèces de pics (Pics noir, épeiche, mar, épeichette), de passereaux forestiers et de rapaces nicheurs (Milan royal) ainsi que des mammifères comme la Martre.

Le massif forestier héberge également des espèces déterminantes de champignons parmi lesquelles Hericium clathroides, une espèce saproxylique peu commune exigeant la présence de gros bois morts de feuillus (en particulier de Hêtre).

Commentaires sur la délimitation

Cette zone englobe le lac de Puydarrieux et deux lagunes, haltes migratoires et sites d’hivernage de nombreux oiseaux, les forêts de Campuzan, Puntous et Guizerix, sites de nidification de rapaces et picidés, et quelques terres agricoles en rive gauche très importantes pour l’alimentation des oiseaux surtout en période hivernale.