Les « bois et tourbière d’Arné et Garaison » se situent sur des terrains sédimentaires (alluvions, colluvions et molasse) affleurant sur le territoire des coteaux de Magnoac à une altitude moyenne de 489 m.
La forêt, dominée par la chênaie acidophile et entourée par un territoire agricole, couvre la majeure partie du site. Le Hêtre et un peuplement de Charme apparaissent localement sur de petites surfaces.
Ces bois sont traversés par le ruisseau de Cier, dont le lit mineur tend à se creuser avec l’apport massif d’eau provenant du canal de la Gimone. Cet afflux d’eau sert à irriguer les terres arables situées plus en aval.
Des habitats forestiers humides, des landes humides et de petits secteurs de bas-marais se localisent dans les niveaux topographiques inférieurs ou dans des replats en lien avec les écoulements superficiels.
Une étude palynologique a permis de dater la base d’une tourbière à 1 300 ans avant le présent et souligne ainsi les intérêts scientifiques et paléohistoriques du site.
Les milieux tourbeux sont liés aux landes humides à Molinie (31.1) et aux sources et bas-marais (54).
Ce secteur est constitué par des touradons à Molinie, des buttes de sphaignes (Sphagnum denticulatum, S. flexuosum, S. papillosum) et par une très grande diversité en espèces patrimoniales, rares à cette altitude : Bruyère à quatre angles (Erica tetralix), Ossifrage (Narthecium ossifragum), Ajonc nain (Ulex minor), Petite scutellaire (Scutellaria minor), Genêt d’Angleterre (Genista anglica).
De même, le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), protégé en France, la Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium) et la Parnassie des marais (Parnassia palustris) ont été observés auparavant. La fermeture progressive du milieu tourbeux, suite à l’abandon du pâturage qui date de plus de dix ans, désavantage plusieurs espèces dont le Rossolis à feuilles rondes.
L’Osmonde royale (Osmunda regalis), cette fougère rare (et protégée dans les départements de la Haute-Garonne et du Gers), est présente à proximité du cours d’eau.
Quant à la Myrtille, présente dans la ZNIEFF de première génération, elle pourrait être encore présente, mais n’a pour l’heure pas été revue.
D’autres espèces caractéristiques des milieux humides se développent dans la partie nord du site : Campanille à feuilles de lierre (Walhenbergia hederacea), Mouron délicat (Anagallis tenella), Lobélie brûlante (Lobelia urens), Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe), Valériane dioïque (Valeriana dioica).
Sur le plan faunistique, une population de Lézard vivipare (Zootoca vivipara) s’est maintenue à basse altitude et en limite d’aire de répartition pour la région Midi-Pyrénées. Un enjeu concernant les libellules a également été rapporté, mais l’observation concernant l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) est ancienne.
Les rôles de ces milieux humides sont multiples : réservoir de biodiversité, rétention et épuration naturelle de l’eau.
La répartition des habitats naturels humides (boisements, landes, prairies et bas-marais) et des espèces patrimoniales présentes sont les premiers critères de délimitation du site.
Les contours du site englobent également des habitats forestiers non hygrophiles, car ils ont des rôles écologiques importants : impluvium et rôle fonctionnel de filtre vis-à-vis d’intrants qui seraient issus des cultures voisines. Ces boisements acidophiles présentent également des enjeux : présence ponctuelle du Hêtre et du Charme à basses altitudes.
Les contours s’appuient sur le canal de la Gimone à l’est, sur la lisière du bois à l’ouest et sur la RD34 au nord.