ZNIEFF 730011483
Cours amont du Bouès

(n° régional : Z2PZ0018)

Commentaires généraux

Le Bouès est un affluent de rive droite de l’Arros, dans lequel il se jette à Marciac (Gers) après 62,5 km. Il a deux origines : sa source initiale, probablement placée entre Castera-Lanusse et Burg, vers 520 m d’altitude, et le canal de la Neste, qui lui apporte 350 l/s par une de ses dérivations à partir de Capvern.

La partie du Bouès concernée par cette ZNIEFF va de Castéra-Lanusse et Burg, jusqu’à Sère-Rustaing. La rivière occupe d’abord une gouttière ample au bord du plateau de Lannemezan, puis un vallon qui devient vite une petite vallée linéaire orientée sud-nord et de profil asymétrique, avec un versant oriental escarpé et boisé et un versant occidental dont la pente est adoucie et occupée par des prairies et des cultures.

Les sols sont constitués de cailloutis du plateau de Lannemezan pour les pentes disposées à l’est, et de boulbènes, terrains acides riches en limons, à l’ouest.

Le contexte général du site est celui d’un climat humide, chaud en été, avec des sols imperméables dominants. Le débit de la rivière est, comme dit précédemment, réalimenté et depuis longtemps avec des eaux de bonne qualité et fraîches, captées dans la Neste.

Les habitats ont une disposition en relation avec le relief. On observe en amont et sur le versant oriental des chênaies acidiphiles contenant fréquemment des hêtres ou ayant été transformées en châtaigneraies, ainsi que des landes sèches, plus rares, surtout notées sur Castéra-Lanusse.

Les replats longeant la rivière sont occupés par des prairies humides à Narcisse trompette (Narcissus bulbocodium), surtout en rive gauche et jusqu’à Orieux, au sud de Sère-Rustaing.

Au nord, le plan d’eau présente des grèves nues, dégagées en période estivale, qui hébergent une flore spécifique.

La rivière, enfin, constitue la colonne vertébrale du site, avec des berges fréquemment occupées par de petits boisements alluviaux d’Aulne et de Frêne, ou longeant les prairies et les cultures.

La vallée amont du Bouès est intéressante par la présence d’un cortège assez complet d’espèces végétales des milieux hygrophiles : Narcisse trompette (Narcissus bulbocodium), Crocus d’automne (Crocus nudiflorus), et tout à fait en amont on trouve une station avec quelques sphaignes (Sphagnum sp.) et l’Ajonc nain (Ulex minor). On trouve la Pulicaire commune (Pulicaria vulgaris), espèce protégée nationale, et la Limoselle aquatique (Limosella aquatica) sur les rives et grèves du plan d’eau de Sère-Rustaing. La présence du Hêtre dans les boisements frais en rive droite est à signaler.

La faune remarquable du site comprend la Loutre, colonisant l’ouest du plateau, soit à partir du bassin de l’Adour, soit par le « système Neste » et le bassin de la Garonne ; ce site présente un grand intérêt, car il est un point de jonction entre ces deux populations jusqu’ici séparées.

Dans les prairies et landes humides, on a signalé le Lézard vivipare en limite de distribution pyrénéenne, ainsi que le Triton marbré dans les mares plus au nord.

Certaines dégradations du site sont observées : des défrichements de landes en amont près des sources, des drainages de prairies humides ou leur mise en culture, des terrassements avec stationnement d’engins sur le versant en rive droite entre Orieux et Sère-Rustaing. Cette vallée conserve cependant un caractère très naturel et bocager. La partie en ZNIEFF joue un rôle de corridor écologique sur près de 20 km, tant pour la faune que pour la flore, entre les étages montagnard et collinéen, et entre les bassins versants de l’Adour et celui de la Garonne.

Commentaires sur la délimitation

La délimitation du site a été réalisée sur la base de l’agencement, dans le bassin versant de cette rivière, des zones humides (prairies, landes) et des boisements voisins. Les limites sont tracées sur la base des unités où des espèces déterminantes ont été observées. La limite nord du site correspond à un plan d’eau artificiel dont la présence est susceptible de perturber le régime hydraulique de la rivière en aval, lequel n’a de ce fait pas été intégré à la ZNIEFF.