ZNIEFF 730011645
Massif du Monné, vallée de l'Oussouet

(n° regional: Z2PZ2037)

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Cette ZNIEFF constitue un ensemble représentatif du piémont des Pyrénées centrales sous influence océanique marquée, à l’étage collinéen et à la base de l’étage montagnard. Elle constitue un large échantillon de conditions stationnelles. Les substrats et les sols sont très variés, de carbonatés à acides, de secs à très hydromorphes, de maigres à eutrophes. La topographie est variée : un massif karstique (centré autour du Tucou), une vallée étroite, des gorges, des crêtes et des sommets, des cavités souterraines. Toutes les expositions sont représentées, avec toutefois une dominante fraîche. L’habitat dispersé, l’activité agricole dominée par l’élevage et un paysage végétal alternant prés, boisements, landes et pelouses caractérisent le site. Seules les parties les plus hautes au sud du site tranchent par le caractère nettement montagnard du climat et de la végétation, et l’absence d’habitations humaines.

En relation avec cette diversité de situations, les habitats et végétations sont variés. Les deux grandes séries climatiques représentées sont celles d’une part de la chênaie-hêtraie collinéenne atlantique, avec les stades pelouses (pâturées), prairies (fauchées et pâturées), ourlets (à Brachypodium rupestre, à Pteridium aquilinum...), landes atlantiques à éricacées et Ulex minor, fourrés arbustifs, et d’autre part la hêtraie-sapinière montagnarde atlantique (acidiphile et basophile), avec les stades pelouses et landes à éricacées.

Un certain nombre de séries de végétation à déterminisme stationnel sont également présentes :

- habitats rocheux avec végétations de paroi, d’éboulis ouverts, de tillaies-frênaies sur éboulis ;

- habitats riverains de sources, mégaphorbiaies, frênaie-aulnaies et frênaies-chênaies pédonculées ;

- des hêtraies-sapinières édaphoxérophiles à Seslérie (type d’habitat rare et déterminant : 41.16) ;

- des buxaies édaphiques sur sol très mince...

On se rapportera aux bordereaux des ZNIEFF de type 1 pour plus de détails sur les types d’habitats.

La biodiversité spécifique est élevée avec une flore diversifiée, riche en espèces déterminantes. On citera par exemple la rare Tozzie des Alpes (Tozzia alpina) en source intraforestière en vallée de Labassère, la présence d’espèces très atlantiques telle l’Avoine de Thore (Pseudarrhenatherum longifolium), ou la présence remarquable d’isolats de Bruyère arborescente (Erica arborea) en contexte atlantique.

Chez les cryptogames, le potentiel mycologique très élevé apparaît à travers des inventaires ciblés sur les ravins et pelouses karstiques. Les autres groupes (lichens et byrophytes) mériteraient d’être étudiés.

La faune est également riche. Plusieurs espèces déterminantes sont présentes sur le réseau hydrographique : le Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus), petit mammifère semi-aquatique endémique des Pyrénées et du quart nord-ouest de la péninsule Ibérique, est mentionné en plusieurs points de la rivière Oussouet ; l’Euprocte des Pyrénées (Euproctus asper), endémique des Pyrénées, est ici localisé dans le ravin de la Tapère, à une altitude inférieure à 800 m, ce qui est assez rare pour cet amphibien ; et l’Écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) est aussi présente localement.

La zone présente également un grand intérêt sur le plan ornithologique. 3 espèces déterminantes de galliformes de montagne se reproduisent sur la face nord du pic de Montaigu : le Grand Tétras dans les forêts de résineux, le Lagopède alpin et la Perdrix grise de montagne dans les landes supraforestières. Le Faucon pèlerin et le Pic mar sont également mentionnés comme nicheurs sur la ZNIEFF.

Parmi les nombreuses cavités souterraines, la grotte du Bédat est particulièrement intéressante en ce qui concerne sa faune troglobie, diversifiée et fragile. Cette grotte est d’ailleurs identifiée comme l’un des sites majeurs pour la conservation des chiroptères dans la région. On y trouve 2 espèces de coléoptères, et 1 espèce de myriapode très rare, ainsi qu’un cortège déterminant de 5 espèces de chauves-souris, essentiellement en hivernage. Le cœur de Salut constitué par les bâtiments et les milieux environnants est également d’un grand intérêt pour les chauves-souris. Une dizaine de gîtes sont présents dans les bâtiments. Ils accueillent pas moins de 7 espèces selon les saisons, formant un cortège déterminant.

Le site constitue un ensemble fonctionnel de vallées cohérent. En tant que tête de bassin, il joue un rôle important dans le fonctionnement hydrique et la qualité des eaux en aval.

Comments on the delimitation

Le site est limité par une crête au nord et à l’ouest, marquant la limite du bassin versant de l’Oussouet. L’ensemble de celui-ci est inclus dans la zone, ainsi que la petite vallée de la Gailleste, l’autre partie de la zone étant constituée par le massif karstique du Monné. Au sud, le contour s’appuie sur la limite supérieure actuelle de la forêt de la vallée de Lesponne. La limite rejoint ensuite le Monné en passant par le col de Couret et la crête du Monné. Le vallon de Serris est englobé. À l’est, c’est la limite du lit majeur de l’Adour qui marque la limite de la zone. Les villages de la vallée de l’Adour sont exclus. L’habitat dans la zone est dispersé.

À noter la présence d’une vaste carrière de calcaire en activité sur le Bédat (non exclue, car de taille non significative par rapport à la surface de la ZNIEFF) et de plusieurs ardoisières abandonnées en vallée de Labassère.