ZNIEFF 730011656
Vallées de Barèges et de Luz

(n° régional : Z2PZ2033)

Commentaires généraux

Située dans la partie centrale des Pyrénées autour de la ville de Luz-Saint-Sauveur, cette vaste zone bénéficie d’un micro-climat propre, déterminé par la confluence des courants des vallées de Barèges et de Gavarnie et caractérisé par un ensoleillement relativement important.

Une très grande variété de milieux est présente sur ce site : des milieux granitiques très minéraux (massif d’Ardiden et du Néouvielle), la vallée glaciaire en U du Bastan, des versants forestiers occupés par des hêtraies et des sapinières, variables en fonction des expositions, et des estives entretenues par l’activité pastorale d’élevage d’ovins encore dynamique dans ces vallées, et des fonds de vallées soumis à l’influence agricole, essentiellement constitués de pâtures et de prés fauchés. Dans les pentes raides en limite inférieure des forêts, on trouve une bande de friche témoin de la déprise agricole (là sont présentes de nombreuses ruines de granges et de canaux d’irrigation élaborés, caractéristiques de l’agriculture de la vallée du début du XXe siècle). Les milieux rupestres sont également bien représentés et diversifiés. Le réseau hydrographique est très important, mais fortement conditionné par l’activité humaine (captages, centrales électriques et canalisations forcées) ; le secteur du massif du Néouvielle est particulièrement remarquable par le grand nombre de lacs et de zones humides qu’il renferme.

Les habitats naturels présents sont très diversifiés, issus d’une très grande variété de substrats, d’expositions et d’altitudes. Nous ne citerons ici que les habitats remarquables constitués par les zones humides, avec la présence sur le site de communautés tourbeuses ou paratourbeuses (radeaux de sphaignes), des mégaphorbiaies et des landes humides. La présence de tililaies de ravins est également notable.

Ces habitats hébergent une grande diversité d’espèces végétales, parmi lesquelles ont été recensées 162 espèces de phanérogames déterminantes, dont 26 sont protégées. On peut citer notamment parmi ces espèces l’Œillet superbe (Dianthus superbus) ou l’Androsace des Pyrénées (Androsace pyrenaica), protégées nationalement, et la Cochléaire des Pyrénées (Cochlearia pyrenaica) ou la Saxifrage d’Irat (Saxifraga pubescens subsp. iratiana), protégées régionalement. En ce qui concerne les bryophytes, 8 espèces déterminantes ont été inventoriées, dont 7 espèces différentes de sphaignes.

Les intérêts faunistiques sont eux aussi nombreux. Le Grand Tétras est encore bien présent (quatre places de chant importantes recensées) ; le Lagopède alpin et de nombreuses compagnies de Perdrix grise de montagne ont également été recensés.

C’est une zone avérée d’hivernage de l’Ours Papillon, et un autre ours est actuellement présent sur un autre massif.

Le Desman des Pyrénées et l’Euprocte sont mentionnés dans les rivières.

De nombreuses espèces d’oiseaux rupestres sont nicheuses sur la zone, dont des rapaces comme l’Aigle royal, le Faucon pèlerin, le Gypaète barbu, le Grand-duc d’Europe, le Circaète Jean-le-Blanc et le Tichodrome échelette.

Les oiseaux forestiers sont également bien représentés avec des espèces comme le Pic à dos blanc et le Pic mar.

Des communautés de reptiles et d’amphibiens sont également présentes, avec notamment le Lézard des Pyrénées de Bonnal (Iberolacerta bonnali).

En ce qui concerne les insectes, les rhopalocères sont particulièrement bien représentés avec 17 taxons déterminants, à la fois de milieux secs et de milieux alpins. On peut citer par exemple les rares Agriades glandon et Polyommatus amandus, ou encore des taxons protégés au niveau national comme Pieris ergane, Parnassius apollo pyrenaica et Parnassius mnemosyne vernetanus.

Certains coleoptères ont également pu être observés, notamment la Rosalie des Alpes (Rosalia alpina), protégée nationalement.

Commentaires sur la délimitation

Les limites du site correspondent au sud et à l’est à celles du bassin versant du ruisseau du Bastan, à l’ouest aux crêtes de l’Ardiden au Viscos, limitrophes avec la vallée de Cauterets, et au nord aux crêtes du vallon de Chèze.

La zone urbaine de Luz-Saint-Sauveur a été exclue du site, mais pas les autres villages, de taille non significative par rapport à la surface de la ZNIEFF.

Les domaines skiables de Barèges et Super-Barèges sont inclus dans la zone, respectivement pour des enjeux liés à des zones humides (notamment) et floristiques ainsi qu’entomologiques. Le domaine skiable de Luz-Ardiden héberge quant à lui des enjeux floristiques et liés à la présence de galliformes de montagne déterminants.