Cette ZNIEFF de type 2, limitée à l’ouest par le cours inférieur de la Neste d’Aure, en aval de Camous, et au nord par la Neste, s’étend sur 15 200 ha dans le piémont calcaire. Elle est majoritairement recouverte par des peuplements forestiers, en particulier à l’étage montagnard.
Elle englobe huit sites classés en ZNIEFF de type 1. Cinq correspondent à des massifs forestiers bien distincts : « Rochers de Lortet, le Mont », « Bois et rochers calcaires de Pène Haute de Rebouc », « Cap d'Estivère, Bayelle de Gazave et Pic de Picharot », « Versants forestiers et rochers calcaires du mont Mouch » et « Relief karstique, milieux montagnards et forestiers de Camous au mont Mérag ».
Les trois autres sites font partie du bassin versant du Nistos : « Milieux forestiers, rocheux et humides du vallon d’Arize », «Forêts du Nistos et pic de mont Aspet » et « Réseau hydrographique du Nistos ».
Les principaux massifs sont constitués de reliefs accidentés. La ligne des crêtes marque la limite sud de ce territoire qui atteint 1 874 m d’altitude au cap Nestès.
Dans le quart sud-ouest de ce territoire, les petits ruisseaux de Larrieu, de Baricave et de la Goutte s’écoulent d’est en ouest vers la Neste d’Aure. Dans le reste du territoire, le Nistos et son affluent, le ruisseau de Générest, le ruisseau de Gazave et le Merdans se déversent du sud vers le nord dans la Neste.
En périphérie des massifs, dans les fonds de vallées peu pentus et dans le nord-est (secteur de Saint-Arroman) apparaissent des zones de bocage et d’élevage avec, çà et là, quelques cultures.
Les principaux enjeux recensés concernent trois grands types de milieux, à savoir les affleurements calcaires, les peuplements forestiers montagnards et les cours d’eau.
Les affleurements calcaires, disséminés çà et là sur ce territoire, comportent de beaux complexes de rochers, diversifiés en habitats naturels (falaises, pelouses basophiles plus ou moins rocailleuses, éboulis, grottes et gouffres, etc.). On peut citer ceux de Pène Haute, du pic de Trespics, du cap des Pènes, du mont Mouch et de Lortet, etc.
Des plantes caractéristiques des falaises calcaires se développent : la Potentille fausse alchémille (Potentilla alchimilloides subsp. alchimillioides), la Dethawie à feuilles fines (Dethawia splendens), la Saxifrage de Burser (Saxifraga aretioides), la Campanule à belles fleurs (Campanula speciosa), la Ramonde des Pyrénées (Ramonda myconi) et le Buplèvre anguleux (Bupleurum angulosum).
À proximité des falaises, plusieurs stations de la Scrofulaire des Pyrénées (Scrophularia pyrenaica) et une station de la Bartsie en épi (Nothobartsia spicata), deux plantes rares, endémiques et protégées en France, ont été recensées.
En contact avec les rochers, dans les éboulis et sur les pelouses basophiles vivent de nombreuses plantes déterminantes dont le Calamagrostide argenté (Achnatherum calamagrostis), le Vélar des Pyrénées (Erysimum seipkae), la Trinie glauque (Trinia glauca), la Jacinthe améthyste (Brimeura amethystina), le Panicaut de Bourgat (Eryngium bourgati), la Benoîte des Pyrénées (Geum pyrenaicum), etc.
Des orchidées patrimoniales telles que l’Orchis de Lange (Orchis langei), protégé en région Midi-Pyrénées, et l’Orchis pâle (Orchis pallens), qui est rare en Pyrénées centrales, fleurissent sur ce territoire.
La présence du Genêt d’Occident (Genista hispanica subsp. occidentalis), une espèce de répartition atlantique, et du Genêt très épineux (Echinospartum horridum), une espèce protégée en France et endémique franco-espagnole, traduit un intérêt phytogéographique.
Un grand nombre d’oiseaux patrimoniaux rupicoles trouvent des conditions favorables pour se reproduire (le Faucon pèlerin, le Chocard à bec jaune, le Crave à bec rouge, le Hibou grand-duc).
Les cavités et gouffres du karst sont favorables aux chauves-souris. Les Grand et Petit Rhinolophes y hivernent.
L’observation d’une femelle d’Isard et de son petit, à proximité du pic de Trespics en mai 2006, indique que cette espèce peut se reproduire sur ce massif, même si ce mammifère y a été rarement recensé.
Un mollusque (Cochlostoma obscurum subsp. obscurum) et un orthoptère (Omocestus petraeus) déterminants peuvent vivre à proximité d’affleurements rocheux.
La Laîche déprimée (Carex depauperata), le Gaillet des bois (Galium sylvaticum), la Fougère à pennes espacés (Dryopteris remota) et le Cérinthe des Pyrénées (Cerinthe glabra subsp. pyrenaica), protégé en région Midi-Pyrénées, se développent dans des habitats forestiers à l’étage montagnard.
Ces milieux sont également favorables aux champignons. Plusieurs taxons déterminants ont été recensés sur ce site, la majorité d’entre eux étant forestiers (Bondarzewia mesenterica, Cantharellus cinereus, Hygrophorus mesotephrus, Hypocrea rufa, Mycena capillaris, Pluteus leoninus, Pluteus salicinus, Resupinatus trichotis, Russula laurocerasi, Stobilomyces floccopus, Tomentella pilosa).
Les différents peuplements forestiers abritent l’aire de nombreux rapaces comme la Bondrée apivore, l’Autour des palombes, l’Épervier, le Milan royal et le Circaète Jean-le-Blanc. Ils constituent également des biotopes favorables au Pic mar.
Les sapinières, présentes aux altitudes supérieures, correspondent à l’habitat du Grand Tétras. Cet oiseau est en déclin sur l’ensemble de la chaîne des Pyrénées.
Ces zones forestières sont favorables aux coléoptères saproxyliques déterminants dont Ampedus melanurus et Ampedus nigrinus.
Quelques milieux humides apparaissent çà et là, sur les hauteurs supérieures, à proximité des sources et ruisselets des versants forestiers en ombrée, ou encore dans les zones inondables des vallons encaissés.
Bien que ces milieux soient relativement rares au sein de ce territoire, plusieurs végétaux caractéristiques des habitats humides s’y développent : le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), protégé nationalement, l’Orpin pubescent (Sedum villosum), la Tozzie des Alpes (Tozzia alpina), la Valériane des Pyrénées (Valeriana pyrenaica) et la Gentiane des marais (Gentiana pneumonanthe), sans oublier des bryophytes comme des sphaignes vertes ou encore Trichocolea tomentella...
Parmi les insectes, signalons le rare Azuré des mouillères (Maculinea alcon), un papillon protégé en France, qui pond dans les boutons floraux de la Gentiane des marais. Ses chenilles sont ensuite élevées par des fourmis.
L’état de conservation correct du réseau hydrographique, du fait d’activités économiques humaines limitées, permet à l’Écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) et au Desman des Pyrénées de trouver des conditions favorables à leur développement.
La Loutre, qui occupe le bassin versant de la Neste, est susceptible d’être rencontrée sur ce territoire.
D’autres enjeux sont également cités. Des populations de la Perdrix grise des montagnes ont été recensées dans des landes et des pelouses d’altitude. Dans les secteurs agricoles, les prairies naturelles présentent des cortèges diversifiés en espèces comportant l’Œnanthe faux-boucage (Oenanthe pimpinelloides). En outre, plusieurs plantes messicoles dont des taxons rares tels que le Glaïeul commun (Gladiolus communis) et la Nielle des blés (Agrostemma githago) ont été observés dans des cultures extensives.
La prédominance de milieux escarpés et forestiers et la nature karstique de la région, combinées à des activités humaines peu développées, permettent de conserver dans un bon état tant la ressource en eau du réseau hydrographique que les habitats naturels. De nombreuses espèces rares et patrimoniales trouvent ici des conditions favorables à leur reproduction et à leur alimentation.
L’unité fonctionnelle de cette ZNIEFF de type 2 correspond à une partie du bassin versant de la Neste dans le piémont calcaire. Le site est limité à l’ouest par le cours inférieur de la Neste d’Aure, en aval de Camous, et au nord par la Neste.
Il rassemble un ensemble de massifs comprenant des habitats rocheux et des habitats forestiers situés le plus souvent à l’étage montagnard. De nombreuses espèces déterminantes y ont été recensées.
Le réseau hydrographique de ce site présente également un enjeu de premier ordre avec, entre autres, la présence de l’Écrevisse à pattes blanches et du Desman. La partie aval de ce réseau est exclu de la ZNIEFF et fait l’objet d’une zone de type 1 consacrée au réseau hydrographique.
Les principaux massifs forestiers sont constitués de reliefs accidentés, et la ligne de crêtes marquant la limite sud de ce territoire atteint 1 874 m d’altitude au cap Nestès. Au contraire, en périphérie des massifs montueux, le long des vallons et vallées et dans le nord (secteur de Saint-Arroman), un paysage de bocage et d’élevage agrémenté de quelques cultures s’ouvre à l’étage collinéen.
Dans les secteurs agricoles, les prairies naturelles présentent des cortèges diversifiés en espèces comportant l’Œnanthe faux-boucage. En outre, plusieurs plantes messicoles dont des taxons rares tels que le Glaïeul commun et la Nielle des blés ont été observées dans des cultures extensives.