Le bois de Pène Haute de Rebouc est un massif recouvert essentiellement par la forêt caducifoliée à l’étage montagnard.
Ce territoire correspond géologiquement à la série mésozoïque ouest-commingeoise qui, de l’Aptien au Trias, comporte une grande variété de roches avec des dolomies, des brèches carbonatées et dolomitiques, des calcaires marneux, des marnes…
Au niveau du paysage, on remarquera principalement l’unité blanche imposante formant la falaise de la crête de Pène Haute, qui culmine à 1 440 m et contraste dans un paysage verdoyant au printemps et en été.
Au nord de ces affleurements calcaires, la forêt montagnarde est quasi entièrement recouvrante jusqu’au ruisseau de Larrieu.
On note la présence, au sein de ces peuplements forestiers situés en ombrée, de stations de Gaillet des bois (Galium sylvaticum).
Dans les parties sud et est du site, le milieu, qui reste essentiellement forestier, se diversifie ou s’ouvre, çà et là, en fonction de la nature des affleurements et de l’exposition.
La flore est particulièrement riche et diversifiée dans les secteurs où affleurent les roches calcaires. La Scrofulaire des Pyrénées (Scrophularia pyrenaica) et la Bartsie en épi (Bartsia spicata), deux plantes rares et protégées en France, sont présentes.
Ces imposantes falaises calcaires correspondent en partie à un habitat patrimonial que l’on rattache à l’alliance phytosociologique du Saxifragion mediae.
On note des espèces végétales caractéristiques telles que la Potentille fausse alchémille (Potentilla alchimilloides subsp. alchimilloides), le Buplèvre anguleux (Bupleurum angulosum) et des ifs (Taxus baccata) accrochés à la paroi.
Localement, la chênaie pubescente apparaît en mosaïque avec des formations à buis et des rochers, où l’on rencontre des espèces non déterminantes dans les Pyrénées, mais qui présentent tout de même un intérêt, telles que le Thym (Thymus vulgaris), le Jasmin ligneux (Jasminum fruticans) et la Belladone (Atropa belladonna).
Sur un affleurement calcaréo-marneux avec de la Molinie, le Choin noirâtre (Schoenus nigricans) se développe à côté du Genêt occidental (Genista hispanica subsp. occidentalis). C’est une des stations les plus orientales connues sur le versant nord pyrénéen pour ce petit genêt piquant de répartition atlantique.
De plus, les observations de la Phalangère ramifiée (Anthericum ramosum), d’une station d’Edelweiss (Leontopodium alpinum) à basse altitude (1 200 m), de la Globulaire grêle (Globularia gracilis), ou encore du Panicaut de Bourgat (Eryngium bourgatii), une espèce endémique des Pyrénées, ne font que confirmer la grande richesse floristique de ce site.
De même, la faune est remarquable. Plusieurs rapaces d’intérêt national nichent sur le site tels que le Faucon pèlerin et le Circaète Jean-le-Blanc, ainsi que plusieurs autres oiseaux déterminants, comme le Crave à bec rouge, et pour ce qui est des galliformes la Perdrix grise de montagne.
La ZNIEFF est relativement homogène et englobe le massif de Pène Haute de Rebouc, recouvert essentiellement par la forêt caducifoliée à l’étage montagnard. Au cœur de la zone, les affleurements calcaires hébergent les enjeux majeurs du site, à savoir une flore associée particulièrement riche et diversifiée, et des oiseaux rupicoles patrimoniaux. Au nord de ces affleurements calcaires, la forêt montagnarde est quasi entièrement recouvrante jusqu’au ruisseau de la Goutte, qui marque la limite nord de la zone. Au sud, la limite de la zone s’appuie sur le ruisseau de Castenné, passe entre le Tieux et le col d’Estivère, puis suit la route forestière d’Estivère.
Les versants forestiers de part et d’autre de la crête hébergent le Gaillet des bois, la Perdrix grise de montagne et le Circaète Jean-le-Blanc. À l’ouest, la limite correspond à la limite inférieure de la forêt. À l’est, la zone s’arrête aux enjeux identifiés et la continuité du massif, vraisemblablement plus méconnue, est comprise dans la ZNIEFF de type 2 « Piémont calcaire, forestier et montagnard du Nistos en rive droite de la Neste ».