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La ZNIEFF se situe au sud du département des Hautes-Pyrénées. Elle correspond à un secteur de très haute altitude bordé à l’est par une arête d’où émergent plusieurs sommets dépassant les 3 000 m (pic Maou : 3 074 m, pic Long : 3 192 m). La zone est drainée par deux affluents du gave de Pau (ruisseau du Barrada et ruisseau de Campbieil). Dans sa partie orientale, la zone fait partie de la zone coeur du Parc national des Pyrénées.
La zone comporte une variété d’habitats importante, enrichie en outre par une très grande amplitude altitudinale. On retrouve ainsi sur le secteur un étagement de milieux s’échelonnant depuis les zones pastorales et forestières de l’étage montagnard jusqu’aux milieux alpins et nivaux des altitudes les plus élevées.
La complexité de la géologie de la zone fait apparaître des terrains granitiques dans le secteur ouest en contact avec une auréole de terrains plus ou moins carbonatés issus d’une orogenèse complexe.
D’un point de vue géomorphologique, le site est marqué par un fort héritage des périodes glaciaires du Quaternaire qui ont laissé dans le paysage des formes glaciaires très visibles (cirques glaciaires notamment, en fauteuil sur les terrains granitiques et en cuvettes sur les terrains métamorphiques). Les dépôts laissés par les glaciers (moraines) occupent de vastes surfaces dans le paysage. Les phénomènes périglaciaires, encore actifs sur une bonne partie du site, continuent de modeler les versants, et alimentent toujours la dynamique des nombreux éboulis du site ainsi que la forme de certains versants végétalisés.
Cet ensemble de facteurs contribue à générer une mosaïque complexe de milieux qui permettent l’expression d’une faune et d’une flore riches et diversifiées.
La faune du site est intéressante du point de vue des oiseaux dont la diversité est réellement remarquable. Le site sert notamment de zone d'alimentation pour le Gypaète barbu et l’Aigle royal. Par ailleurs, le Grand Tétras est régulièrement observé au niveau de la sapinière notamment. Cette forêt abrite également des populations de Pic noir (non déterminant) tandis que la Perdrix grise parcourt les landes de la zone. Enfin, le Lagopède alpin est également régulièrement observé sur la partie est de la ZNIEFF.
Le Lézard montagnard des Pyrénées, espèce endémique des Pyrénées centro-occidentales, est très abondant sur la zone, avec notamment une population en sympatrie avec le Lézard des murailles au cirque le Lits, à une altitude très faible. L’Euprocte, espèce également endémique, fréquente la majorité des plans et cours d’eau du secteur.
En ce qui concerne les mammifères, on trouve le Desman notamment au niveau des gaves de Barrada et Campbieil. La zone est également riche du point de vue des chauves-souris puisqu’elle constitue notamment un site majeur pour la Barbastelle (sapinière de Barrada) tandis que le Murin d’Alcathoe, le Grand Murin et le Grand Rhinolophe y sont courants.
Quant aux papillons, la sous-espèce pyrénéenne de l’Apollon (Parnassius apollo pyrenaica) est un compagnon habituel des prairies et pâturages fleuris, bien représentés sur le site.
La flore comporte également quelques éléments particulièrement remarquables, notamment une des deux localités connues de Vesce argentée (Vicia argentea), endémique pyrénéenne et protégée au niveau national, sur les éboulis du versant occidental du port de Campbieil. Les barres rocheuses de ce même secteur abritent quelques stations d’Androsace ciliée (Androsace ciliata), protégée en région Midi-Pyrénées. Dans la partie supérieure de la vallée de Barrada, on a pu noter la présence de belles populations de Géranium cendré (Geranium cinereum), protégé au niveau national, en secteur carbonaté.
Le secteur de Gèdre-Dessus présente quant à lui une particularité remarquable dans la mesure où il constitue un site xérothermophile très original. De nombreuses espèces rares ou très éloignées de leur aire principale de répartition sont mentionnées. On peut citer notamment 2 espèces d'Égilope, l'Égilope ovale (Aegilops ovata) et l'Égilope ventru (Aegilops ventricosa), la Globulaire à feuilles en cœur (Globularia cordifolia), le Dipcadi tardif (Dipcadi serotinum) et la Jacinthe améthyste (Brimeura amethystina).
L’activité pastorale dynamique contribue à un niveau d’ouverture élevé, et permet la présence d’habitats de pelouses et de prairies très variés. La zone reste notamment concernée par quelques prairies de fauche d’altitude tout à fait remarquables, notamment dans les secteurs relictuels des granges de Camplong et du Barrada.
L’activité forestière est difficile dans ces secteurs pentus, et les forêts sont peu exploitées. De nombreuses parcelles forestières de sapinière, notamment sur le Barrada, correspondent aujourd’hui à de vieilles forêts riches en mousses, en lichens et en insectes qui méritent d’être mieux connus. D’un point de vue mycologique, cette forêt abrite des populations de deux espèces de champignons saproxyliques rares (Hericium flagellum et Dentipellis fragilis sur Abies).
La zone correspond à un secteur de très haute altitude bordé à l’est par une arête d’où émergent plusieurs sommets dépassant les 3 000 m (pic Maou : 3 074 m, pic Long : 3 192 m), à l’ouest par le gave de Gavarnie, et au sud par le gave d’Héas qui marque la transition avec la ZNIEFF des trois cirques. La zone concerne trois unités : deux sous-bassins versants du gave de Pau, à savoir ceux du ruisseau de Bat Barrada et du ruisseau de Campbieil, et la montagne de Camplong. L’ensemble de la zone fait l’objet d’un réseau dense de données déterminantes et d’habitats floristiques et faunistiques.
