ZNIEFF 730011892
Payolle

(n° regional: Z2PZ0050)

General comments

Situé dans le haut Adour, il s’agit d’un vallon perché d’origine glaciaire, centré sur l’étage montagnard, d’ambiance fraîche et humide, largement soumis aux influences océaniques, largement boisé de peuplements naturels de sapinières-hêtraies avec aussi quelques plantations d’épicéas et quelques secteurs d’aulnaies-saulaies hygrophiles. Les habitats ouverts d’origine pastorale sont également bien représentés sous forme de complexes de fourrés, pelouses et bas-marais. Il faut également citer la présence notable d’un étang artificiel assez vaste utilisé à des fins de loisirs. La roche mère est très majoritairement siliceuse, avec toutefois l’affleurement localisé de roches carbonatées, notamment de marbre, au niveau de l’ancienne carrière. Les sols montrent des richesses chimiques et de pH variés, mais à tendance acide.

Les habitats naturels sont très variés du fait de la diversité des conditions édaphiques et des stades dynamiques de la végétation, et assez représentatifs de la pluralité des habitats de l’étage montagnard atlantique des Pyrénées. On observe des bas-marais alimentés par des eaux à tendance alcaline, des pelouses acidiphiles, différents ourlets (mégaphorbiaies) des landes à éricacées, à Genévrier, et de façon dominante, une sapinière-hêtraie montagnarde atlantique. De façon plus ponctuelle existent aussi quelques affleurements rocheux. La forêt présente en certains endroits des stocks de bois morts importants en particulier sous forme de hautes souches de sapins, mais qui tendent à régresser fortement du fait de l’exploitation forestière dont l’intensification semble être la principale menace. Elle est connue de longue date pour accueillir des cortèges saproxyliques remarquables. Les forêts et pelouses abritent de riches cortèges de champignons supérieurs, relativement bien étudiés sur ce site.

On notera par exemple les très rares champignons saproxyliques Lentinellus vulpinus et Gymnopilus josserandii dont il s’agit de la seule localité connue sur l’ensemble des Pyrénées, et les rares Entoloma tjallingiorum et Hericium flagellum. Dans les pelouses, les rares Hygrocybe ovina et Hygrocybe splendidissima préfigurent un cortège certainement très diversifié dont l’étude serait à compléter. Enfin, en bas-marais alcalin, le rare boréo-alpin Bovistella paludosa mérite d’être cité.

Chez les plantes vasculaires, on notera les rares Orchis pâle (Orchis pallens) et Orchis de Lange (Orchis langei), ce dernier étant protégé régionalement et en limite septentrionale de son aire de répartition, ainsi qu’un certain nombre d’espèces de milieux tourbeux (Épipactis des marais [Epipactis palustris], Swertie pérenne [Swertia perennis], Trèfle d’eau [Menyanthes trifoliata], Gentiane pneumonanthe [Gentiana pneumonanthe], Prêle panachée [Equisetum variegatum], Saule à oreillettes [Salix aurita]...).

La présence de la Loutre (Lutra lutra) et surtout du Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) attestent de la qualité des eaux drainées par ce vallon. En effet, ce dernier, aussi appelé « Rat trompette » est un petit mammifère semi-aquatique endémique des Pyrénées et du quart nord-ouest de la péninsule Ibérique qui est particulièrement exigeant en ce qui concerne les caractéristiques écologiques de son habitat.

L’Euprocte des Pyrénées (Euproctus asper) est également mentionné sur le site. Cet amphibien endémique des Pyrénées affectionne les eaux froides et oxygénées. Le Crapaud calamite (Bufo calamita) et le Crapaud accoucheur (Alytes obstetricans) sont aussi présents, en situation d’altitude.

Au niveau ornithologique, la zone abrite la Perdrix grise de montagne (Perdix perdix hispanicus).

Les habitats sont généralement en bon état de conservation, avec les réserves émises pour l’évolution de la forêt et l’eutrophisation localisée autour des installations touristiques, ce site étant très fréquenté. En tant que tête de bassin de l’Adour, on peut attacher toute importance à la qualité des eaux drainées par ce vallon.

Comments on the delimitation

Le site est délimité par un complexe forestier de vallon montagnard incluant quelques zones pastorales plus ouvertes. Au niveau des Quatre-Véziaux, le contour correspond à la limite supérieure de la forêt. Le vallon de la Gaoube et la partie amont de celui de la Gaoubole sont englobés. En rive droite de l’Adour de Payolle, la limite nord passe par le Courtaou de Pla, suit la piste jusqu’au col de Beyrède, puis se prolonge jusqu’à Sarrancolin. La zone habitée située en aval du vallon de Beyrède, entre Sarrancolin et Beyrède-Jumet, est exclue du site, car aucun enjeu particulier n’y a été identifié. La limite est rejoint enfin le col d’Aspin et se prolonge sur la crête de Bidour.

La zone est concernée par le domaine de ski de fond de Payolle sur lequel se répartissent certains des enjeux naturels. Les installations de la station touristique n’ont pas été exclues du contour, car leur taille n’est pas significative par rapport à la surface de la ZNIEFF.