ZNIEFF 730012054
Massif de l'Arize

(n° régional : Z2PZ2074)

Commentaires généraux

La ZNIEFF de type 2 : « Massif de l’Arize » étend ses 42 000 ha au centre du département de l’Ariège. Ce massif s’étire d’ouest en longueur entre les rivières Ariège et Salat, et en largeur entre l’Arac et l’Arize. Comprise entre 390 et 1 685 m d’altitude, elle occupe les étages collinéen et montagnard. La géologie complexe de ce massif cristallin associe une partie schisteuse (avec un gradient du nord au sud : micaschistes, schistes, calcschiste) et deux plutons granitiques à chaque extrémité de la ZNIEFF. Le climat est de type montagnard atlantique avec des précipitations assez abondantes. Les fonds de vallons assez humides sont occupés par les villages et une agriculture extensive de montagne qui développe un paysage bocager avec un réseau de linéaires arborés assez préservé. La forêt (hêtraie, hêtraie-sapinière) occupe une large place, même si beaucoup de plantations de résineux marquent elles aussi le paysage. Un réseau hydrographique dense parcourt la ZNIEFF. La zone est parsemée d’anciennes mines et carrières et de grottes naturelles. Dans sa partie la plus élevée (crêtes de l’Arize), au-delà de la limite de la forêt, les milieux rocheux ainsi que les landes et pelouses montagnardes à subalpines dominent le paysage. La ZNIEFF englobe plusieurs ZNIEFF de type 1 : « Massif de l’Arize, versant sud », « Massif de l’Arize, versant nord », « Massif de l’Arize, zone d’altitude », « Aval de l’Arget et affluents (vallée de la Barguillère) ».

En ce qui concerne les habitats, nous pouvons mentionner différents milieux particulièrement intéressants. Un complexe de micro-habitats tourbeux et humides d’un fort intérêt est présent sur la zone, favorisé par l’ambiance fraîche et humide (buttes à sphaignes, bas-marais, tourbières à Narthécie, tourbières de transition et boisements humides). Outre leur intérêt en tant qu’habitats d’espèces, ces milieux jouent un rôle important d’un point de vue fonctionnel (atténuation des effets de crues par stockage d’eau, ralentissement des ruissellements de surface). Nous pouvons mentionner la présence d’un autre habitat humide intéressant : les sources pétrifiantes et leur végétation particulière dominée par des bryophytes (Cratoneurion). Les milieux forestiers sont un élément important de la zone, en particulier en tant qu’habitats pour l’avifaune patrimoniale. Les cours d’eau et les habitats rocheux constituent eux aussi des habitats d’espèces déterminantes à forts enjeux.

D’un point de vue floristique, les éléments patrimoniaux concernent différents groupes : la flore de milieux humides et tourbeux avec des espèces comme le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), protégé au niveau national, la Linaigrette engainante (Eriophorum vaginatum) ou la Petite utriculaire (Utricularia minor) dont la ZNIEFF abrite une des plus importantes populations de l’Ariège, ces deux espèces étant protégées au niveau régional, sans compter les 12 espèces de sphaignes également connues dans les zones tourbeuses et l’Osmonde royale (Osmunda regalis), peu connue en Ariège ; les espèces à affinités méditerranéennes avec le Chêne vert (Quercus ilex), le Ciste à feuilles de sauge (Cistus salviifolius) ou le Stipe d’Offner (Stipa offneri) ; les espèces typiques de milieux rocheux et pierreux comme le Centranthe de Lecoq (Centranthus lecoqii), le Grand muflier (Antirrhinum majus), la Joubarbe des toits (Sempervirum tectorum subsp. tectorum), etc. Il existe également une diversité mycologique intéressante avec de très nombreuses espèces de champignons déterminants connues à ce jour, de milieux forestiers comme de milieux ouverts. Dans les fonds de vallons, on peut aussi observer quelques espèces de lichens intéressantes. D’un point de vue faunistique, les intérêts concernent différents groupes. Pour ce qui est des mammifères, nous pouvons mentionner la présence du Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) dans les différents cours d’eau de la zone, espèce endémique inscrite à l’annexe II de la directive « Habitats-Faune-Flore ». Des indices de présence du Chat forestier (Felis silvestris), espèce non déterminante dans les Pyrénées, sont également souvent mentionnés. Quelques espèces de chauves-souris vulnérables en France sont connues sur la ZNIEFF. Elles appartiennent à la directive « Habitats - Faune - Flore », et sont protégées en France. Sur le plan ornithologique, la zone est d’une importance majeure pour le Grand Tétras (Tetrao urogallus) et notamment sa reproduction. La Perdrix grise de montagne (Perdix perdix hispanicus) fréquente aussi la zone. Le Milan royal et l’Aigle botté sont également connus nicheurs dans la zone, et le Grand-duc d’Europe est aussi observé dans les parties rocheuses. Ces espèces font partie de la directive « Oiseaux ». L’Euprocte des Pyrénées, amphibien urodèle endémique des Pyrénées, occupe les cours d’eau de bonne qualité. L’entomofaune est également concernée avec la présence d’espèces de libellules déterminantes peu communes en Ariège : la Leucorrhine douteuse (Leucorrhinia dubia) et le Cordulégastre bidenté (Cordulegaster bidentata) dont c’est une des rares stations connues d’Ariège. La richesse se retrouve dans d’autres groupes d’invertébrés : coléoptères avec des espèces souterraines présentant un fort taux d’endémisme et protégés au niveau national, crustacés, mollusques.

Commentaires sur la délimitation

La ZNIEFF de type 2 du « massif de l’Arize» tient une position centrale en Ariège. Ce massif est ceinturé de vallées : le Salat et l’Ariège à l’ouest et à l’est, l’Arize au nord, L’Arac et le Saurat au sud. La zone englobe trois ZNIEFF de type "massif" altitudinales, s’étalant d’ouest en est, ainsi que le réseau hydrographique de l’Arget. Elle permet d’assurer une continuité écologique et fonctionnelle entre ces dernières.