Ce site est localisé au sud-est du département de l’Ariège, en limite avec l’Aude et les Pyrénées-Orientales. Il est constitué de différents ensembles paysagers : le plateau d’Aillou, ensemble de prairies de fauche, de pâtures et de pelouses bordé par les forêts domaniales de Montaillou et de Prades ; les pâtures rocailleuses de la route des corniches d’Unac à Sorgeat ; un complexe de vallons composant le bassin versant de la Lauze et de l’Oriège, dont les versants sont occupés par des hêtraies à l’étage montagnard ; et des estives dans les parties hautes des mêmes vallées, dominées par des secteurs très minéraux où falaises et éboulis sont prépondérants. La partie haute de la vallée de l’Oriège, en amont du hameau des Forges d’Orlu, est classée en réserve nationale de chasse et de faune sauvage. Par ailleurs, plusieurs estives sont toujours actives. Le secteur constitue également un pôle touristique important pour l’économie locale : stations de ski, offre importante en matière de randonnée, refuges gardés sont présents. Les facteurs physiques et humains influant sur le milieu ont favorisé l’apparition d’une diversité d’habitats importante, permettant l’accueil d’une faune et d’une flore caractéristiques et très diversifiées.
Le site présente globalement un grand intérêt patrimonial pour la conservation des populations de Grand Tétras (hivernage et reproduction) et de Perdrix grise de montagne. Le Lagopède alpin est également présent, notamment au sud du site. L’Ours brun fréquente régulièrement le site. Le plateau d’Aillou est constitué d’un ensemble de prairies de fauche, de pâtures et de pelouses bien conservées, et héberge notamment de nombreuses espèces d’orchidées. On y retrouve des cultures extensives avec des messicoles rares et un cortège de rhopalocères intéressant. Les soulanes de l’étage montagnard du site sont composées de pelouses rocailleuses entrecoupées de talwegs boisés. Ces ensembles abritent notamment plusieurs stations de gagées ainsi que de nombreuses orchidées. Au niveau faunistique, on peut citer la présence du Chat forestier et du Hibou petit-duc (données non déterminantes ici), ainsi que d’un important cortège de lépidoptères déterminants dont les sous-espèces pyrénéennes de l’Apollon et du Semi-Apollon (Parnassius apollo pyrenaica, Parnassius mnemosyne vernetanus). Les hêtraies montagnardes de versants abritent également des habitats de reproduction pour la Chouette de Tengmalm, et sont des zones de présence permanente de l’Isard. Les zones d’intérêt se situent essentiellement en lisière supérieure. Les milieux aquatiques sont fréquentés par la Loutre d’Europe, ainsi que par le Desman et l’Euprocte des Pyrénées pour certains d’entre eux. Ces deux derniers sont endémiques des Pyrénées (et du nord-ouest de la péninsule Ibérique pour le Desman) et leur biotope est très restrictif. Les étages subalpin et alpin abritent des secteurs de bas-marais de grand intérêt, avec la Linaigrette engainante (Eriophorum vaginatum), protégée régionalement, et le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), protégé nationalement. Ces milieux sont également fréquentés par le Triton palmé ou le Lézard vivipare. Des boisements à pins à crochets sont bien présents sur plusieurs secteurs. Ils sont globalement très favorables à la reproduction du Grand Tétras, aux coléoptères saproxyliques, et sont en phase d’expansion. Enfin, divers types de pelouses et landes sont présents sur le site : on retrouve sur de très grandes superficies des landes à Rhododendron, avec une dynamique forte de fermeture. La mosaïque créée par l’imbrication de ces habitats est particulièrement appréciée par les cortèges de rhopalocères et d’odonates. La composante minérale du site est très importante au sud : de nombreux éboulis et falaises majoritairement siliceux peu végétalisés sont présents. Une grande diversité d’oiseaux nicheurs rupestres fréquente ces milieux (Aigle royal, craves, chocards, tichodromes). Une flore patrimoniale particulièrement rare est également présente, avec des communautés à Androsace de Vandelli (Androsace vandellii), protégée nationalement notamment.
La zone est circonscrite par les Pyrénées orientales au sud, la vallée de l’Ariège à l’ouest, les ruisseaux de Caussou et de l’Hers au nord, la crête frontière avec le bassin versant de l’Aude au nord-est, et enfin la transition vers le Donezan au sud-est. Ainsi le site englobe trois entités géomorphologiquement différentes : les montagnes du col du Chioula au nord-ouest du site, englobant le plateau du pays d’Aillou et le massif du Signal du Chioula jusqu’à Unac ; les vallées montagnardes boisées du ruisseau de la Lauze et de ses affluents au nord-est du site ; la vallée de l’Oriège au sud du site. L’ensemble de la zone fait l’objet d’un réseau dense de données déterminantes d’habitats, de flore et de faune. Deux domaines skiables sont inclus dans le périmètre : le domaine de ski nordique d’Asou, peu artificialisé et présentant divers enjeux naturels, et le domaine de ski de piste d’Ascou-Pailhères, assez artificialisé mais très riche de données déterminantes.