Cet étang de 19 ha est situé dans l’ouest du département de l’Aveyron. Plusieurs habitats différents le caractérisent : queues d’étang ouvertes, ripisylves, présence de végétation aquatique en abondance sur l’étang, ourlets de végétation aquatique sur les bords... Ce plan d’eau a été classé en zone Natura 2000 au titre de la directive européenne « Habitats » avec d’autres étangs du Ségala. Jusqu’au début des années 2000, c’était une zone de tranquillité pour les oiseaux, et elle présentait un fort enjeu patrimonial, principalement comme site d’hivernage et d’étape migratoire pour les oiseaux. En 2003, une activité de pêche à la carpe de nuit s’est mise en place. Des aménagements ont alors été réalisés, comme l’installation de nombreuses tentes sur pilotis tout autour de l’étang. La fréquentation des pêcheurs sur les berges et sur l’étang (passage des barques) a généré des nuisances pour les oiseaux nicheurs, migrateurs et hivernants.
Le plan d’eau accueille une grande diversité d’oiseaux d’eau, principalement en migration ou en hivernage, ainsi que des plantes aquatiques. La ripisylve constitue également un habitat important pour un certain nombre d’oiseaux, notamment les hérons.
Le plan d’eau accueille une très grande diversité d’oiseaux en halte migratoire ou en hivernage. Ainsi, près d’une trentaine d’espèces du cortège « zone humide » ont été recensées sur le site entre 1990 et 2008, dont de nombreux anatidés (Canard pilet, Canard souchet, Sarcelle d’hiver, Fuligule milouin, Tadorne de Belon, mais aussi des espèces plus rares comme le Fuligule nyroca ou le Fuligule milouinan), limicoles (Chevalier arlequin, Chevalier aboyeur, Combattant varié, Bécassine des marais...) et laridés (Guifette moustac, Guifette noire, Mouette rieuse...). Le Balbuzard pêcheur est de passage régulier lors de la migration aussi bien prénuptiale que post-nuptiale. Les effectifs hivernants de Foulque macroule ont régulièrement dépassé les 100 individus entre 1993 et 2003 avec un maximum de 171 oiseaux en janvier 1997. D’autres espèces non listées dans les espèces du cortège « zone humide » et très rarement de passage dans le département de l’Aveyron sont parfois observées : Bihoreau gris, Butor étoilé, Héron garde-bœufs, Grande Aigrette, Héron pourpré, Rousserolle verderolle... Ces observations renforcent l’intérêt migratoire de ce site.
La ripisylve et les bois proches accueillent une colonie de hérons depuis 1989, date à laquelle il y avait un couple nicheur de Héron cendré, prémices de l’installation de la première colonie de Midi-Pyrénées avec deux nids en 1990 et six nids en 1994. La colonie s’est agrandie au fur et à mesure ; elle comptait 55 couples en 2002 et encore 39 en 2007. La ripisylve permet aussi la nidification du Pic mar.
L’intérêt floristique du site est également importante puisque plusieurs espèces protégées y ont été recensées : la Littorelle à une fleur (Littorella uniflora, protection nationale), le Pigamon jaune (Thalictrum flavum, protection régionale) et l’Utriculaire commune (Utricularia vulgaris, protection régionale). En dehors des espèces protégées, 2 autres taxons sont jugés assez rares à très rares en Aveyron : la Renoncule aquatique (Ranunculus aquatilis) et la Grande pimprenelle (Sanguisorba officinalis). L’Utriculaire citrine (Utricularia australis) est également présente. Bien que non déterminante, cette espèce est très rare en Aveyron
Ce site est très important pour la halte migratoire des oiseaux d’eau, ce qui n’est pas négligeable pour les espèces migratrices qui trouvent généralement de moins en moins de sites favorables pour s’alimenter et se reposer avant de continuer leur route. Par ailleurs, la nourriture étant abondante sur le site (amphibiens, limicoles, anatidés, poissons...), plusieurs espèces de rapaces l’utilisent comme territoire de chasse. C’est le cas du Busard des roseaux, du Faucon hobereau, du Milan noir ou encore du Milan royal pour ne citer qu’eux.
La zone a été délimitée en prenant en compte l’ensemble du plan d’eau. La ripisylve a également été incluse dans le périmètre.