Ces tourbières de types soligène et topogène se développent au sud-est du village de Huparlac dans des bas-fonds humides alimentés par deux cours d’eau assez tortueux, à une altitude moyenne de 900 m, dans une ambiance montagnarde. Les boisements humides sont essentiellement représentés par des aulnaies-saulaies. Le reste de la zone est encore bien ouvert et peu colonisé, avec de belles communautés d’espèces et d’habitats rares.
On trouvera, dans la diversité d’habitats observables sur le site, des formations marécageuses de Laîche paniculée (Carex paniculata), toujours très localisées. Les habitats majoritaires sont représentés par des prairies humides à Molinie et joncs en mélange avec des bas-marais acides, dont on trouvera le cortège d’espèces remarquables suivant : le Carvi verticillé (Carum verticillatum), la Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum polystachion), la Petite Scutellaire (Scutellaria minor), la Valériane dioïque (Valeriana dioica), la Violette des marais (Viola palustris), la Campanille à feuilles de lierre (Wahlenbergia hederacea), ou encore une plante carnivore protégée au niveau national, le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia). De plus, les zones d’aulnaie tourbeuse sont très intéressantes du fait de la présence d’une sphaigne rare : Sphagnum teres. Le Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata) et le Comaret (Potentilla palustris) forment localement de grands radeaux flottants remarquables, représentant un habitat déterminant. Dans les zones pâturées humides en limite avec les zones de mégaphorbiaies et les prairies montagnardes de fauche, on pourra observer la Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe) et la Renouée bistorte (Polygonum bistorta) pouvant être indicatrices d’un habitat particulier de prairie humide eutrophe, et le Vératre blanc (Veratrum album), ce dernier étant toxique pour le bétail. Enfin, une autre espèce est à citer : la Goodyère rampante (Goodyera repens), petite orchidée cantonnée aux bois montagnards, très discrète et très localisée, manquant dans 50 % des départements midi-pyrénéens.
À l’heure actuelle, l’intérêt patrimonial de la faune sur les tourbières se résume à la présence du Lézard vivipare, mais vu les espèces de flore et les habitats cités plus haut, des intérêts complémentaires sont à rechercher parmi les rhopalocères (papillons de jour) et les orthoptères (criquets et sauterelles). Cependant, un court tronçon du Merlan abrite l’Écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes), espèce très exigeante quant à la qualité de l’eau, et la Loutre d’Europe (Lutra lutra), qui trouve localement un terrain de chasse assez riche au niveau de la confluence (Selvet).
L’intérêt hydrologique de ce type de tourbière est la réserve en eau accumulée en hiver qui alimente la vallée durant la période estivale. C’est aussi cette alimentation en eau qui est à l’origine de cette diversité de flore et de micro-habitats, et qui est donc des plus importantes.
Les zones tourbeuses considérées sont réparties de part et d’autre des ruisseaux de Galdun et de Merlan qui alimentent en aval le Selvet. Les zones s’étendent à l’ouest du ruisseau du Selvet dont un tronçon est inclus jusqu’au hameau « Borie de Peyrot » à l’est, sur une distance de 2 km. Ce sont essentiellement les zones potentiellement humides qui ont été prises en compte. Cependant, certaines zones prairiales naturelles à proximité et le bois de Garroules au nord font exception. Dans ces cas-là, la présence d’espèces particulières a été prépondérante.