Cette ZNIEFF se situe à près de 800 m d'altitude. C'est un ensemble de zones humides de type soligène (dépendant d'un écoulement d'eau), sur des sols tourbeux à paratourbeux, situées dans le talweg du ruisseau de Banès de Cors, affluent de la rivière Arn. Les formations tourbeuses sont actuellement peu turfigènes (peu de végétation produisant de la tourbe), et présentent des tourbes sapriques (moins fibreuses). Ces écosystèmes situés en tête de bassin versant assurent en outre des fonctions de régulation du régime des eaux (soutien d'étiage, atténuation des pics de crue).
Les habitats naturels de ces zones humides sont dominés par des formations de bas-marais acides et de prairies humides atlantiques à Molinie. Certaines de ces prairies sont en cours d'évolution spontanée. On notera particulièrement la présence de groupements à sphaignes, des formations d'Ossifrage (Narthecium ossifragum), et des communautés à Rhynchospore blanc (Rhynchospora alba). Des prairies de fauche traditionnelles et de pâturage font la transition avec les zones plus humides et font partie des bassins versants des ruisselets.Parmi les plantes recensées, on note la présence d'un cortège d'espèces classiques des tourbières subatlantiques, mais rares à l'échelle du département (seulement 0,3 % des surfaces du département peuvent les accueillir). On y trouve entre autres parmi les moins courantes le Mouron délicat (Anagallis tenella), le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), le Trèfle d'eau (Menyanthes trifoliata) et le Rhynchospore blanc (Rhynchospora alba). Également, 8 espèces de sphaignes ont été identifiées dont Sphagnum angustifolium, considérée comme rare dans le Haut-Languedoc (R. Gauthier, J. Thomas, 1990).
La faune présente est également caractéristique de cette partie de la région avec des espèces à affinité hygrophile et/ou montagnarde. Une bonne diversité en rhopalocères est notamment connue sur la zone avec plus de 70 espèces recensées. Le cortège le plus caractéristique occupe les prairies hygrophiles et les tourbières, avec des espèces telles le Petit Collier argenté (Boloria selene), le Nacré de la sanguisorbe (Brenthis ino), le Miroir (Heteropterus morpheus), la Malitée noirâtre (Melitaea diamina) ou le Damier de la succise (Euphydryas aurinia), papillon protégé au niveau national. Ces habitats humides accueillent également plusieurs espèces patrimoniales d’orthoptères telles que le Criquet smaragdin (Omocestus viridulus), le Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum) ou le Criquet palustre (Pseudochorthippus montanus), menacé de disparition en Occitanie. Ces mêmes habitats sont aussi le territoire d’un mammifère protégé, le Campagnol amphibie (Arvicola sapidus) qui affectionne les berges riches en végétation herbacée des plans d’eau ou des petits cours d’eau. Les lisières et les clairières plus thermophiles accueillent quant à elles un cortège tout aussi remarquable avec des espèces relativement rares dans le Tarn, plus communément observées à plus haute altitude dans la région, comme l’Azuré de la jarosse (Polyommatus amandus), le Cuivré de la verge-d’or (Lycaena virgaureae), l’Hespérie du faux-buis (Pyrgus alveus) ou la Turquoise des chardons (Jordanita notata). Chez les odonates, notons la présence du Leste verdoyant (Lestes virens).
La limite de la ZNIEFF inclut des zones artificialisées qui ne représentent qu'une fraction du bassin versant hydrologique qui influence la conservation des zones humides du site.
Certaines parcelles de la ZNIEFF sont conventionnées par le Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie dans un but de conservation. La gestion mise en place vise notamment à maintenir ouverte les zones humides en limitant la colonisation naturelle par les ligneux afin de favoriser les cortèges d’espèces associées à ces habitats.
Site incluant les habitats de zones humides et une portion de leur bassin versant topographique arbitrairement limitée par des repères physiques (voirie, pistes, limites de parcelles, points remarquables).