Le site du « boisement des Vitarelles » se situe dans le département du Lot au sein de la région naturelle de la Bouriane. Celle-ci est caractérisée par la présence d’une couverture détritique argilo-sableuse tertiaire nappant des calcaires jurassiques et crétacés intensément karstifiés. Les sols sont variés, souvent acides dans les vallées et sur les plateaux, toujours calcaires au voisinage des pechs (collines). Le boisement des Vitarelles est une petite zone d’environ 60 ha quasi entièrement boisée à une altitude moyenne de 211 m. La présence remarquée du Chêne vert (Quercus ilex) traduit la présence d’un sol calcaire.
L’intérêt de la zone est lié à la maturité des éléments boisés qui la constituent. Cette maturité est marquée par la présence d’espèces remarquables parmi les organismes saproxyliques, c’est-à-dire les organismes qui dépendent des vieux bois vivants et morts pendant au moins une phase de leur cycle de vie. C’est le cas de nombreuses espèces de coléoptères ou d’oiseaux remarquables, comme par exemple le Pic mar. Notons que l’observation du Pic mar en période estivale dans cette zone suppose que les secteurs forestiers présentant des arbres matures seraient des localités potentielles de nidification. Le cortège varié de coléoptères traduit, outre la maturité, la diversité des habitats liés aux vieux arbres. Les taupins Ampedus praetus, Ampedus rufipennis et Ampedus nigerrimus se développent dans la carie (la carie est le résultat de l’action des champignons lignicoles qui dégradent le bois dépérissant et mort) rouge sub-humide. Le prostomide Prostomis mandibularis se développe, pour sa part, dans les caries rouges sèches des gros bois. Le rare bupreste Eurythyrea quercus affectionne les pièces de bois de gros volume fraîchement mortes. Le ténébrion Tenebrio opacus et la cétoine Gnorimus variabilis, espèces remarquables et peu répandues en France, sont inféodés aux cavités d’arbres. C’est également le cas de la cétoine Cetonischema aeruginosa qui habite les cavités d’arbres ensoleillées situées en hauteur. Notons que la cétoine Gnorimus variabilis est particulièrement présente au sein des vieilles cavités de châtaigniers, même si on la trouve dans diverses essences de feuillus. Un cortège d’espèces associées aux vieux résineux est également présent. Il se compose du longicorne Ergates faber qui se développe dans les souches pourries, du trogossitide Temnochila caerulea qui prédate des larves saproxylophages, et du taupin Stenagostus rhombeus, également prédateur, inféodé aux bois cariés de gros volume. Ces espèces indiquent la présence d’anciennes plantations sur le site, dont quelques résidus sont encore visibles aujourd’hui.
La présence d’espèces peu répandues telles que le Pic mar ou Tenebrio opacus traduit la maturité exceptionnelle du site dans le paysage boisé de la Bouriane, et constitue ainsi un enjeu patrimonial important pour ce secteur lotois. Des prospections complémentaires permettraient d’affiner la description des habitats présents et d’évaluer l’état de conservation des populations d’espèces en place.
La délimitation du site du boisement des Vitarelles est définie selon les données naturalistes disponibles. Elle suit les limites naturelles (lisières) de la zone prospectée. La délimitation de la limite nord est basée sur les données naturalistes acquises.