La ZNIEFF se situe sur le plateau Cordais près de son bord occidental, au milieu d’une zone agricole dominée par la viticulture ; néanmoins, des versants boisés se trouvent à proximité, notamment au nord et à l’ouest.
Elle occupe des versants de coteaux peu pentus et légèrement disséqués par de brefs vallons. Elle repose sur un substrat molassique avec des intercalations de bancs calcaires (stampien) ; les sols y sont plutôt du type rendzine, et laissent voir par endroits les affleurements de ces bancs.
Les fonds de vallon et quelques hauts de versant, principalement à l’ouest, sont cultivés ; les autres milieux répartis sur les pentes et les rendzines sont constitués de chênaies pubescentes claires, de fruticées à Genévrier commun (Juniperus communis) et de pelouses sèches. Les espèces non déterminantes associées à ces dernières sont le Genêt d’Espagne (Spartium junceum), le Genêt poilu (Genista pilosa), la Fougère aigle (Pteridium aquilinum) très sporadiquement, la Dorycnie à cinq feuilles (Dorycnium pentaphyllum) ou l’Hélianthème des Apennins (Helianthemum apenninum) avec au moins une dizaine d’espèces d’orchidées dont l’Ophrys jaune (Ophrys lutea) qui est particulièrement abondant dans les pelouses et la Limodore avortée (Limodorum abortivum) qui se développe sur les milieux semi-ombragés des chênaies claires.
Bien que le climat soit de type aquitain, la végétation de tendance thermophile et xérophile domine grâce aux conditions édaphologiques.
Cette petite mosaïque de milieux concentre de nombreuses plantes déterminantes et également des oiseaux en cortège agrosystème, accompagnés des classiques Bruants proyer et zizi, Pipit des arbres, Alouette des champs et Pouillot de Bonelli pour n’en citer que quelques-uns.
En plus de la dizaine d’orchidées, l’Orchis singe (Orchis simia) est une espèce moins fréquente en zone de plaine ; celle-ci est liée aux pelouses de lisière.
Dans les pelouses sèches se trouvent 2 espèces inscrites sur la liste rouge régionale en zone de plaine : la Catananche bleue (Catananche caerulea) et la Leuzée conifére (Leuzea conifera) associées au Cardoncelle mou (Carduncellus mitissimus) et à la Stéhéline douteuse (Staehelina dubia), bons indicateurs des sols peu évolués.
En milieu franchement rocailleux, au niveau des affleurements des bancs calcaires, apparaît la Phalangère à fleurs de lis (Anthericum liliago), uniquement liée à ces milieux en zone de plaine.
Enfin, on peut citer la présence originale du Genêt scorpion (Genista scorpius) quoique en très faible quantité. Il appartient à une petite population enclavée sur le plateau Cordais, et est rare en zone de plaine en dehors d’une petite frange au nord de la chaîne des Pyrénées. C’est une espèce endémique franco-ibérique normalement affiliée à l’aire méditerranéenne.
Un cortège dit d’agrosystème composé d’oiseaux à surveiller ou considérés en déclin en France est présent.
Le Bruant ortolan est rare dans la région au sud des rivières Tarn et Agout ; il affectionne particulièrement les fruticées arbustives.
L’Oedicnème criard, également signalé en déclin en France comme le Bruant, habitué des milieux steppiques chauds et secs, trouve dans les cultures un habitat de remplacement ; il apprécie les cultures peu étendues qui jouxtent des milieux naturels ouverts comme sur cette zone. Ses populations sont essentiellement réparties en taches pratiquement au-dessus de la même limite que celle du Bruant ortolan.
La Tourterelle des bois, bien que classée en déclin en France, et l’Alouette lulu à surveiller, sont encore bien implantées dans notre région.
Dans ce secteur, la présence du Moineau soulcie est probablement liée aux cavités des habitations qui lui sont favorables pour nicher ; cette espèce à surveiller en France est dispersée dans la région, et n’est pas des plus communes.
L’entomofaune y semble variée et très abondante (phénomène d’îlot) ; en plus de son intérêt probable, elle constitue un réservoir de nourriture pour l’avifaune et y joue son rôle de pollinisateur.
Il existe au sein de la ZNIEFF un temple gallo-romain dont les vestiges ont été enfouis après la fouille : le Fanum de Camp-Ferrus.
La ZNIEFF intègre des habitats déterminants communs à une flore spécifique ainsi qu’au cortège d’oiseaux dit d’agrosystème. La présence de l’Oedicnème criard nécessite l’intégration de secteurs cultivés correspondant à des zones de nidification. En périphérie, la pression agricole et surtout viticole est manifeste.