Cette ZNIEFF est localisée au nord-est du plateau du Lévézou, au centre-est du département de l’Aveyron, sur la commune de Saint-Laurent-de-Lévézou. Situé à une altitude moyenne de 1 000 m sur une surface totale de 30 ha, ce site est composé de deux types de milieux distincts : un territoire de landes au sommet du mont Seigne et une zone humide tourbeuse (zone humide du Régala) en contrebas, sur le versant nord-ouest du mont. Ces deux types de milieux sont des éléments caractéristiques des paysages des montagnes du Lévézou, même si leur surface s’est considérablement réduite depuis plusieurs décennies. La zone appartient à l’ensemble géologique du Rouergue cristallin (Lévézou et Ségala) ; la couverture rocheuse y est essentiellement métamorphique, composée de gneiss, mais aussi localement de schiste, de micaschiste, de granite et de quelques affleurements calcaires du secondaire. Sur le mont Seigne, les sols acides accueillent une végétation spécifique et calcifuge des landes à Ericacées : bruyères, fougères et genêts sont bien représentés dans la partie nord, parfois dispersés dans les nouveaux secteurs de plantations de résineux. Sont également présentes, mais sur de plus petites surfaces, les landes à Genêt purgatif (Cytisus oromediterraneus). Les secteurs plus ouverts de pelouses acides hébergent la Carline artichaut (Carlina acanthifolia subsp. cynara) et le Séneçon doronic (Senecio doronicum). Plus localement, on trouve le Dryoptéris des oréades (Dryopteris oreades) sur un pierrier granitique, et le Galéopsis douteux (Galeopsis segetum) sur le bord de la piste, en terrain sableux. Au sud, le milieu plus ouvert et bénéficiant de l’alimentation hydrique d’une source forme une prairie humide, pas encore prospectée à ce jour. Ce secteur, maintenant largement occupé par les landes et les plantations de résineux, offrait autrefois un paysage de pelouses et de zones humides : le Lycopode des tourbières (Lycopodiella inundata) ainsi que l’Airelle rouge (Vaccinium vitis-idaea) avaient été recensés, mais n’ont pas été retrouvés depuis longtemps. Cette fermeture du milieu a bénéficié à un rapace, le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus), qui niche dans les landes. Le site sert aussi de territoire de chasse au Milan royal (Milvus milvus), qui est un nicheur forestier. Sur le versant nord-ouest du mont Seigne, la zone humide du Régala constitue une tourbière de pente avec un bas-fond situé sur une longue pente assez marquée. Quatre rus issus des versants adjacents convergent vers la tourbière et participent à l’humidification générale du bas-fond. Ils ont néanmoins une fonction également drainante du fait de leur incision. La tourbière appartient à un plus vaste ensemble de tourbières et de zones humides comprenant 50 sites sur les massifs du Lévézou et des Palanges (répartis sur plus de 500 ha). Ces milieux, qui ont été en grande partie détruits, recouvraient autrefois de plus larges surfaces. Cette zone humide, qui intègre un site répertorié dans le programme LIFE « Tourbières » (« Zone tourbeuse de Mauriac ou des Crouzets ») ainsi qu’une des sous-unités du site d’intérêt communautaire Natura 2000 « Tourbières du Lévézou » (17 sous-unités réparties sur le Lévézou), comprend des milieux de prairies humides et des milieux tourbeux imbriqués en mosaïque. Ces derniers présentent les cortèges d’espèces patrimoniales et habitats classiques des tourbières. Les inventaires de 1996 et 2005 répertorient notamment des sphaignes (Sphagnum sp.), le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia, espèce protégée en France), la Violette des marais (Viola palustris) et le Comaret (Potentilla palustris) en association avec le Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata) formant des radeaux flottants sur fonds vaseux. Le Millepertuis des marais (Hypericum elodes, espèce protégée en Midi-Pyrénées) se trouve çà et là sur des endroits où le niveau d’eau est variable, laissant temporairement des parties exondées. Les secteurs de prairies hygrophiles abritent le Mouron délicat (Anagallis tenella), le Carvi verticillé (Carum verticillatum), la Petite Scutellaire (Scutellaria minor) et la Campanille à feuilles de lierre (Wahlenbergia hederacea). Néanmoins, cette zone humide en partie drainée par les ruisseaux est actuellement à l’abandon en aval, favorisant le comblement et le développement des landes et des fourrés humides.
Ainsi, les communautés amphibies et les tapis flottants à Menyanthes trifoliata et Potentilla palustris présents sont grandement menacés à court terme. La priorité pour préserver ce site est donc donnée au débroussaillage, à la restauration du bon fonctionnement hydraulique et au maintien d’un pâturage régulier sur les prairies attenantes.
Cette ZNIEFF réunit deux entités : une zone tourbeuse et un territoire de landes, qui recèlent plusieurs espèces (flore, rapaces) d’intérêt patrimonial. Celles-ci sont connectées via une zone de landes enchâssées dans des reboisements récents. Le site est délimité par des parcelles cultivées, des prairies améliorées et des plantations dénuées d’intérêt naturaliste.