ZNIEFF 730030116
Vallée du Dourdou

(n° régional : Z1PZ2319)

Commentaires généraux

La ZNIEFF de la rivière le Dourdou s’étend sur un linéaire d’environ 60 km et comprend 5 976 ha de cours d’eau et de zones agricoles et forestières attenantes. Les limites altitudinales sont comprises entre 604 et 197 m.

La flore recensée est riche de 13 espèces déterminantes. La vallée du Dourdou abrite quelques prairies humides où l’on trouve l’Ophrys sillonné (Ophrys sulcata) et l’Orchis punaise (Orchis coriophora subsp. coriophora), orchidée protégée en France, ainsi que des cultures où existe encore très localement la Gagée des champs (Gagea villosa), liliacée protégée en France. Mais la plupart des espèces remarquables sont caractéristiques des pelouses sèches calcaires : Cardoncelle mou (Carduncellus mitissimus), Carline à feuilles d’acanthe (Carlina acanthifolia subsp. acanthifolia), Catananche bleue (Catananche caerulea), Gentiane ciliée (Gentianella ciliata), Bugrane striée (Ononis striata), Serpolet de Druce (Thymus polytrichus subsp. britannicus) ou bien encore Véronique en épi (Veronica spicata), espèce protégée dans le département de l’Aveyron. Lorsqu’elles sont délaissées, ces pelouses s’ourlifient, ce qui est favorable à l’Aster amelle (Aster amellus), composée protégée au niveau national. Progressivement, cette fermeture du milieu mène à la chênaie pubescente, laquelle abrite notamment ici l’Épipactis à petites feuilles (Epipactis microphylla). Ces zones boisées abritent également une fonge riche de 23 espèces de champignons remarquables. On peut évoquer pour les champignons un riche cortège ectomycorhizique oligotrophique, notamment la présence du rare Boletus rhodoxanthus, de plusieurs Ramaria et de plusieurs Hydnellum dont le très rare Hydnellum spongiosipes. Une très rare espèce saproxylique est également signalée sur le site : Hericium erinaceum. La caractérisation de son habitat serait à réaliser. La faune présente plusieurs groupes taxonomiques sur le site. Parmi les espèces déterminantes de mammifères, plusieurs espèces de chauves-souris occupent le périmètre proposé. Des gîtes importants de reproduction et d’hibernation ont été trouvés comme pour le Petit Rhinolophe, tandis que la Barbastelle d’Europe trouve des gîtes favorables à sa reproduction et des milieux forestiers pour chasser. Ces espèces trouvent ici à la fois zones de tranquillité et ressources alimentaires suffisantes pour leur développement. Cette ZNIEFF présente donc un enjeu important pour leur conservation. L’observation d’épreintes de Loutre d’Europe trouvées semble démontrer que ce cours d’eau répond aux exigences de l’espèce. Bien qu’elle montre des signes de recolonisation, cette espèce reste vulnérable face à toute modification de son milieu. La présence de la Martre des pins est également attestée notamment sur les zones plutôt forestières. L’avifaune présente plusieurs espèces déterminantes. Les affleurements rocheux et les falaises accueillent deux espèces rupestres reconnues d’intérêt patrimonial, le Faucon pèlerin et le Grand-Duc d’Europe. Les zones forestières composées d’arbres âgés et peu fréquentées sont propices à l’installation du Pic mar, tout comme le Pic noir, trouvé nicheur. Cette espèce, qui fait l’objet d’observations régulières dans la région, semble connaître une phase d’expansion. Enfin, les zones calmes des coteaux boisés pourraient être des sites potentiels de nidification de l’Aigle botté qui est régulièrement observé chaque printemps. Cet hydrosystème fluviatile rassemble des conditions écologiques (qualité des eaux et habitats) favorables à de nombreuses espèces de poissons, que ce soit en termes d’aire trophique (ressource alimentaire) ou d’aire génésique (ponte). Ainsi, l’on peut retrouver 5 espèces déterminantes comme l’Anguille, espèce migratrice qui va utiliser les eaux douces du Dourdou pour se reproduire, ainsi que des espèces de la famille des Cyprinidés comme le Goujon, le Vairon ou encore le Toxostome qui affectionnent les eaux claires bien oxygénées, et enfin la Loche franche qui affectionne les eaux plus rapides dans les parties amont des cours d’eau riches en herbiers. Certains petits ruisseaux abritent de petites populations d’Écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes), petite écrevisse autochtone très vulnérable et qui figure en annexes II et V de la directive « Habitats ».

La présence de nombreuses espèces animales et végétales sur ce tronçon de rivière représente un intérêt majeur en matière de conservation du patrimoine naturel de la région Midi-Pyrénées.

Commentaires sur la délimitation

La ZNIEFF du cours d’eau le Dourdou débute au niveau de la commune de Gabriac (proximité du causse Comtal), et se prolonge juste avant sa confluence avec la rivière Lot (commune de Grand-Vabre). Elle prend également en compte la partie aval d’un de ses affluents, qui est la rivière le Créneau. Les limites de la ZNIEFF reprennent la répartition des espèces de faune et de flore, mais répondent aussi à une logique de continuité écologique.