ZNIEFF 730030119
Vallées de la Bromme et du Siniq, des limites du Cantal à la confluence de Brommat

(n° régional : Z1PZ2304)

Commentaires généraux

Le site des « vallées de la Bromme et du Siniq, des limites du Cantal à la confluence de Brommat » se situe à l’extrémité nord du département de l’Aveyron, dans le massif du Carladez. Il concerne principalement les communes de Thérondels, Brommat, Mur-de-Barrez et Taussac (Aveyron), et déborde légèrement sur celles de Lacapelle-Barrès, Narnhac et Pailherols (Cantal). Ce site regroupe les portions des rivières Bromme et Siniq depuis leur confluence à Brommat jusqu’aux limites du Cantal en amont. Son altitude varie de 644 à 1 008 m, avec une moyenne d’environ 845 m. Le climat y est d’influence nettement montagnarde.

Tout droit venues des monts du Cantal où elles prennent leur source avant de pénétrer rapidement dans le département de l’Aveyron, ces deux rivières voient se développer sur leurs berges une flore riche en espèces orophiles. On y note, en effet, les présences de l’Aconit napel (Aconitum napellus), espèce rare et protégée dans l’Aveyron, de l’Aconit tue-loup (Aconitum lycoctonum subsp. vulparia), de l’Actée en épi (Actaea spicata), de l’Adénostyle à feuilles d’alliaire (Adenostyles alliariae), de la rare Dorine à feuilles alternes (Chrysosplenium alternifolium), du Doronic d’Autriche (Doronicum austriacum), du Daphné bois-gentil (Daphne mezereum), de la Gagée jaune (Gagea lutea subsp. lutea, espèce protégée nationale), des Géraniums livide (Geranium phaeum, espèce très rare dans le département) et des bois (Geranium sylvaticum), du Groseillier des rochers (Ribes petraeum), de la Scrofulaire alpestre (Scrophularia alpestris), du Trolle d’Europe (Trollius europaeus) ou bien encore de la Valériane à trois folioles (Valeriana tripteris). À rechercher sur ce site la Grande astrance (Astrantia major) qui fut récoltée ici en 1922 pour la première fois dans l’Aveyron, non revue depuis. Les vieilles hêtraies qui recouvrent les pentes de ces vallées présentent les seules stations actuellement connues en Midi-Pyrénées de l’Asaret d’Europe (Asarum europaeum subsp. europaeum), espèce protégée en Midi-Pyrénées. On y trouve aussi la Moschatelline (Adoxa moschatellina), la Dentaire digitée (Cardamine pentaphyllos, espèce très localisée dans l’Aveyron), la Circée des Alpes (Circaea alpina, espèce protégée en Aveyron), la Lathrée écailleuse (Lathraea squamaria), la Lunaire vivace (Lunaria rediviva), la Luzule blanche (Luzula nivea), le Maïanthème (Maianthemum bifolium), le Pétasite blanc (Petasites albus, espèce protégée en Midi-Pyrénées) et l’Épiaire des Alpes (Stachys alpina). Quelques zones marécageuses, principalement dans le bassin du Siniq, abritent des taxons remarquables : le Saule à cinq étamines (Salix pentandra, espèce protégée en Midi-Pyrénées), l’Angélique des Pyrénées (Epikeros pyrenaeus), la Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe), le Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata), le Comaret (Potentilla palustris), la Pimprenelle officinale (Sanguisorba officinalis) ou bien encore le Trèfle jaune doré (Trifolium spadiceum). À leur contact, les pelouses fraîches portent les Œillets en delta (Dianthus deltoides) et des bois (Dianthus sylvaticus) et, plus surprenant, une petite station d’Œillet barbu (Dianthus barbatus), alors que les parties plus sèches montrent localement la Pulsatille rouge (Pulsatilla rubra var. rubra, espèce protégée en Midi-Pyrénées). En ce qui concerne la faune, on retiendra pour les mammifères la présence de la Loutre d’Europe, de la Martre et de l’Hermine. Cette première espèce, piscivore, est fortement liée aux cours d’eau. Malgré une phase de recolonisation depuis plusieurs années, elle demeure sensible à toute perturbation de son milieu. Pour les oiseaux, signalons la présence d’un cortège d’espèces dit d’agrosystème composé des Pipit farlouse, Torcol fourmilier, Pies-grièches écorcheur et grise, Alouette lulu, Tarier des prés et Huppe fasciée. L’Azuré des mouillères (Maculinea alcon), papillon protégé et rare en Midi-Pyrénées, serait à rechercher sur le site en raison de la présence de sa plante hôte, la Gentiane pneumonanthe.

Commentaires sur la délimitation

Ce site regroupe les portions des rivières Bromme et Siniq depuis la limite avec le département du Cantal en amont, jusqu’à leur confluence à Brommat. Il est limité par les contraintes du milieu physique (fonds de ces deux vallées), par le changement de région (Auvergne) en amont, et par le passage à une autre ZNIEFF en aval.