Ce site se localise à l’est du département du Lot, entre les communes de Lacapelle-Marival et de Figeac. Au niveau géologique, cette zone est située en grande partie dans le Ségala lotois, sur des terrains cristallins. À noter qu’une petite zone du site est intégrée dans le Limargue, en aval de Fourmagnac (calcaire dolomitique du lias au niveau des coteaux et alluvions argilo-calcaires en vallée). Le zonage comprend la totalité des cours d’eau se jetant dans le ruisseau du Drauzou : ruisseaux de Pissayrol, de Lascombelles, de Combet, de Pont de Mol, de Bonhomme et leurs affluents. La limite sud se localise au niveau du lieu-dit « pont d’Aubard », commune de Fourmagnac. L’ensemble des vallées où coulent les cours d’eau énoncés précédemment font partie de la ZNIEFF, ce qui prend en compte les coteaux boisés où dominent Chêne pédonculé, Hêtre et Châtaignier. Ces boisements sont notamment des lieux de nidification pour le Pic mar. Sur le site, au niveau des plateaux, des milieux agropastoraux ont aussi été intégrés dans le périmètre de la ZNIEFF. Ces milieux, plutôt mésophiles et souvent artificialisés, renferment un maillage bocager assez important, et permettent l’alimentation et la nidification de nombreuses espèces avifaunistiques globalement en déclin en France, telles que le Torcol fourmilier, la Pie-grièche écorcheur, l’Alouette lulu, la Chevêche d’Athéna et la Tourterelle des bois. Ces espèces sont fortement dépendantes du système bocager, milieu en nette régression sur le territoire national.
Cette ZNIEFF se situe en tête de bassin versant ; les ruisseaux sont en général de bonne qualité (classés en première catégorie), et permettent d’accueillir de nombreuses espèces animales et végétales. De nombreuses zones humides sont présentes sur le site, et recèlent une grande richesse. Au niveau des milieux naturels, ce sont neuf habitats humides déterminants qui ont été recensés. Parmi les plus remarquables, les gazons des bordures d’étangs acides des eaux peu profondes, milieu de vie pour des espèces pionnières telles que le Scirpe à nombreuses tiges (Eleocharis multicaulis) et/ou le Millepertuis des marais (Hypericum elodes), plantes protégées au niveau régional. Une communauté végétale pionnière, rare, a été répertoriée dans une prairie humide du site : elle forme la transition entre les communautés amphibies et les communautés de tourbières. Elle se compose ici du Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata) et de la Laîche à bec (Carex rostrata), deux plantes d’intérêt patrimonial. Deux habitats forestiers humides rares sont également présents sur le site. Le premier est tourbeux, dominé par la Bourdaine et le Bouleau pubescent en strate arbustive/arborée, avec une strate muscinale riche en sphaignes. L’Osmonde royale (Osmunda regalis), fougère assez localisée dans le Lot, y est présente. Le second est un boisement rivulaire souvent composé du Frêne élevé et de l’Aulne glutineux, habitat riche en faune (coléoptères saproxyliques, oiseaux et chauves-souris).
Pas moins de 16 espèces végétales d’intérêt patrimonial ont été recensées dans les zones humides du site, ce qui est remarquable. Au niveau de la faune des milieux humides et plus généralement sur le site, des inventaires complémentaires seront à effectuer, notamment en ce qui concerne les invertébrés. Sur certaines zones humides, présence du Lézard vivipare, espèce seulement observée en altitude en Midi-Pyrénées, et notamment en quelques secteurs du Ségala lotois. Au niveau des orthoptères, au moins une espèce est d’intérêt patrimonial : le Grillon des marais (Pteronemobius heydenii).
Les milieux humides possèdent aussi des fonctions de régulation hydraulique : ralentissement du ruissellement, soutien naturel d’étiage et auto-épuration des eaux. De par la bonne qualité du cours d’eau, la présence de nombreux milieux naturels et d’espèces patrimoniales, et de par les fonctions de régulation hydraulique, ce site mérite amplement sa désignation en ZNIEFF, en jouant notamment un rôle majeur dans la préservation de divers habitats et espèces rares à extrêmement rares pour la région Midi-Pyrénées. Même si ce site reste bien préservé, des faits menaçant la biodiversité ont été constatés : drainage, canalisation du cours d’eau, fermeture du milieu, eutrophisation, mise en culture, abandon pastoral, déboisement, enrésinement, surpiétinement de certaines zones et accès direct du cours d’eau au bétail sont pratiqués ici.
Délimitation du zonage aux vallées composant le haut bassin du Drauzou, ce qui comprend la rivière, les prairies attenantes et les coteaux boisés. Certaines zones localisées sur le plateau sont également incluses dans le zonage, car présence d’une mosaïque d’habitats agricoles extensifs.