La Cère est un affluent en rive gauche de la Dordogne. Le secteur en ZNIEFF concerne l’ensemble de sa vallée, à la fois côté Lot, côté Corrèze, mais aussi en amont la partie cantalienne. Les pentes sont très escarpées, très sauvages et entièrement boisées d’essences très variées. Au fond de la vallée, au bord de la Cère, des formations végétales très riches en espèces rappellent les mégaphorbiaies. Les voies de communication sont très rares. Seule une ligne de chemin de fer longe la rivière, et une route l’enjambe pour atteindre la gare de Lamativie.
La très grande richesse écologique de cette vallée repose sur la qualité des milieux et la diversité de la faune et de la flore. Cette dernière présente un caractère montagnard bien marqué malgré une altitude relativement faible. De plus, les sols très diversifiés permettent la juxtaposition d’espèces recherchant des substrats neutrophiles avec des plantes préférant un substrat plus acide. La grande quiétude de la vallée permet aux animaux à grand territoire de trouver des conditions idéales pour se développer (Circaète Jean-le-Blanc, Milan noir... dans les parties de bois de pentes ;Faucon pèlerin, Grand-Duc d’Europe, Grand Corbeau, Genette dans les escarpements et les falaises granitiques). Par ailleurs, la multitude de micro-habitats autorise l’accueil d’une faune au territoire plus réduit : nombreuses espèces de chauves-souris (Grand et Petit Rhinolophes, Grand Murin, Barbastelle d’Europe, Vespertilion de Bechstein, Vespère de Savi) et d’insectes dont le Carabe d’Espagne, espèce endémique du sud du Massif central. Chose assez exceptionnelle, les différentes colonies de reproduction de chauves-souris semblent effectuer leur cycle de vie dans cette vallée entre Laroquebrou et Castelnaud. Trois sites majeurs accueillent ces colonies, et pas moins de 42 cavités les hébergent en période d’hibernation dans cette vallée. La Cère a vu le retour de la Loutre d’Europe, signe de la bonne richesse piscicole de cette rivière. Le périmètre comprend également les prairies humides comprises entre les gorges et la confluence avec la Dordogne.
Ces espaces ouverts sont menacés par l’expansion des habitations, et gagneraient à garder une vocation agricole traditionnelle qui permettrait le maintien des espèces prairiales.
La vallée et les gorges de la Cère constituent un ensemble d’habitats très riche, accueillant des espèces qui vivent sur un territoire vital important. C’est le cas des chiroptères mais aussi des grands rapaces qui s’y reproduisent. Aussi, l’ampleur du site retenu est à la mesure des enjeux de conservation liés à ces espèces remarquables.